Jésus est VRAIMENT ressuscité !

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Homélie pour le 3ème dimanche de Pâques

Dimanche 14 avril 2024

Comment certains chrétiens aujourd’hui peuvent-ils ne pas croire à la résurrection ?

Saint Paul écrit, dans sa lettre aux Corinthiens : «  Si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu (…). Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur, vous êtes encore sous l’emprise de vos péchés (…). Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes » (1 Co 15, 14-19). Comment certains chrétiens aujourd’hui peuvent-ils ne pas croire à la résurrection, voilà un mystère plus grand que celui de la résurrection ! Car en effet la foi chrétienne, sans la résurrection – c’est ce que dit saint Paul – est vide, nulle, sans intérêt, incohérente – en fait elle n’existe plus. Il n’y a plus de foi chrétienne sans la résurrection.

En ce dimanche, nous voudrions prendre davantage conscience de la réalité de la résurrection. « Touchez-moi, regardez… » Voilà comment Jésus s’adresse à ses apôtres dans l’évangile de ce dimanche. Et il leur communique un don très particulier, fruit de sa résurrection : « La paix soit avec vous. »

Ainsi les apôtres font une double expérience : d’une part ils expérimentent que la résurrection est un fait palpable : « Touchez-moi, regardez… » Et en effet ils vont toucher et regarder Jésus ressuscité. Mais ils vont également expérimenter que la résurrection est aussi un événement intérieur, qui les rejoint au plus profond de leur être : « La paix soit avec vous. » La résurrection a cette double dimension : elle est factuelle, historique, constatée. Et elle a inséparablement des effets spirituels, intérieurs, profonds, personnels. Ces deux dimensions sont réelles et inséparables.

Le Catéchisme nous résume ainsi ces deux aspects. Il dit : « Le mystère de la résurrection du Christ est un événement réel qui a eu des manifestations historiquement constatées comme l'atteste le Nouveau Testament. » Et un peu plus loin il ajoute : « … la Résurrection n'en demeure pas moins, en ce qu'elle transcende et dépasse l'histoire, au cœur du Mystère de la foi. » [Catéchisme de l’Église catholique, nº 639 et nº 647]

On comprend qu’un événement historique qui ne me touche pas intérieurement est intéressant, mais insuffisant : Gergovie est certainement une grande victoire gauloise. Mais elle n’a pas dans ma vie d’aujourd’hui des implications nombreuses et concrètes. De la même manière, une idée, même très belle, qui n’aurait aucune réalité dans l’histoire ou la vie réelle ne peut être le support de ma vie. Au contraire, la résurrection de Jésus lie ces deux dimensions : elle est réelle et elle me rejoint ici et maintenant.

Comment peut-on attester ces deux dimensions ? D’abord la résurrection a été constatée par des hommes qui n’ont pas été crédules, c’est le moins que l’on puisse dire. Qui ont été lents à croire, qui étaient bouleversés et croyaient voir un esprit ; et qui finalement, devant l’évidence, ont cru, puis ont donné leur vie pour attester de la réalité absolue de cet événement. Par ailleurs, Dieu a voulu que cet événement soit accessible personnellement à chacun. Et en vérité il l’est, par l’Église et par la liturgie. Ainsi, par le sacrifice eucharistique, nous vivons, dans la foi, cette double expérience qu’ont vécue les apôtres : « Touchez-moi, regardez » ; et « la paix soit avec vous ». Par son sacrement, Jésus vivant, ressuscité, me rejoint et me touche personnellement.

Certains demanderont : mais comment un tél événement n’a-t-il pas changé le cours de l’histoire ? Eh bien si ! La résurrection a changé le cours de l’histoire. Notre civilisation en est le fruit. Et si notre civilisation est en déclin aujourd’hui, c’est précisément parce qu’elle s’éloigne de ce qui en est la source. En effet, nous sommes encore dans un temps de combat. La résurrection n’est pas encore la victoire finale, mais elle en est la certitude.

Prenons un exemple, à partir de celui donné par Oscar Cullman, un théologien luthérien. Nous allons célébrer dans quelques semaines les 80 ans du débarquement en Normandie. Cet événement, fruit d’un immense sacrifice, n’a pas été la victoire finale. Il y a eu encore près d’une année de combats après ce 6 juin 1944 et jusqu’à l’armistice. Pourtant, il a été un jour décisif, qui n’a pas seulement annoncé la victoire : il en était le gage, même la certitude, car il a totalement changé le cours de la guerre.

La résurrection de Jésus, après son sacrifice, est la certitude de la victoire finale, qui est à la fois déjà là et pas encore. Ainsi, il reste un temps de combats pour nous, mais sa résurrection a déjà totalement changé le cours de l’histoire. Cette résurrection de Jésus doit donc changer d’abord le cours de la vie de chacun de nous, comme elle a changé la vie des apôtres, et de tous les saints qui ont façonné notre Église. Dans un remarquable discours aux évêques du Cameroun mardi dernier, le cardinal Sarah disait : « On ne compose pas avec le mensonge ! Le propre de l’athéisme fluide est la promesse d’un accommodement entre la vérité et le mensonge. C’est la tentation majeure de notre temps ! (…) Garder l’esprit de foi, c’est renoncer à toute compromission, c’est refuser de voir les choses autrement que par la foi. » [ cf. ici] Voilà pourquoi l’Église, à la suite de Pierre, continue à lancer cet appel puissant : « Convertissez-vous donc et tournez-vous vers Dieu ! »

En ce dimanche, demandons à la Vierge Marie sa foi pour accueillir dans notre vie cette puissance de la résurrection de son Fils. Que les paroles du psaume, vieilles pourtant de trois mille ans, résonnent encore à nos oreilles et à nos cœurs, pour témoigner que c’est dans la résurrection de Jésus que nous pouvons trouver la joie : « Beaucoup demandent : "Qui nous fera voir le bonheur ?" Sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage !"

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