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Les liens entre la France et la papauté

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 85)

Autant la dignité royale est au-dessus des autres conditions humaines, autant votre dignité à vous l’emporte sur celle de tous les autres rois. Ce qui vous constitue un titre unique, c’est d’être catholique. » C’est en ces termes que le pape saint Grégoire marquait à Childebert II la prédilection du Saint Siège pour la nation franque. En effet, ce royaume était le seul qui soit catholique sur le territoire de l’ancien empire romain. La France et le Saint-Siège ont su entretenir une amitié sincère durant leur histoire. La formation des États pontificaux en est un exemple. Au cours du VIIIe siècle, l’équilibre longtemps maintenu en Italie entre le royaume lombard et l’empire byzantin venait d’être rompu au profit des Lombards. Ce peuple germanique, installé dans la plaine du Pô au VIe siècle, aspire à conquérir toute l’Italie. Après qu’il s’est emparé de Bologne et de Ravenne, Rome et le pape se trouvaient menacés. Déjà, sous le règne de Pépin le Bref et sous le pontificat d’Étienne II, les rapprochements et l’amitié entre le trône et l’autel se firent de plus en plus concrets et officiels. En 754, le Saint-Père en personne vint en France et, à Saint Denis, il sacra Pépin et ses deux fils, Charles (Charlemagne) et Carloman : « oints et bénis au nom de la Sainte Trinité ». À Kiersy, Pépin promit par un acte solennel de « donner une protection perpétuelle à l’Église de Rome ». Et Étienne II lui répondit : « Nous avons commandé en vos mains les intérêts de notre Église et vous avez promis de vous charger du soin de la défendre. » Ainsi le Pape donnait une mission de défense générale et perpétuelle à Pépin et à ses fils. Enfin, le pape nomma Pépin et ses fils « patrices des romains », titre habituellement donné par Byzance aux gouverneurs de ses provinces. Le pape, en agissant ainsi en son propre nom, reconnaissait avoir les rois francs pour protecteurs. L’accomplissement des promesses ne se fit pas attendre. Pépin le Bref franchit les Alpes, soumit les Lombards au cours de deux campagnes, en 754 et 756, et accorda au Pape Ravenne et plusieurs villes d’Italie centrale. Cette « donation de Pépin », ajoutée à Rome, forme le premier domaine pontifical. Désormais, il existe un lien puissant entre la papauté et le Royaume franc. Mais l’Histoire ne s’arrête pas là. Pépin meurt en 768 et partage son Royaume entre ses deux fils, Charlemagne et Carloman. Ce dernier mourra brusquement en 771, laissant à son frère tout l’héritage franc. Hadrien 1er monte sur la chaire de Saint Pierre, et Didier sur le trône du Royaume lombard. Comme son père, Charlemagne se montrait préoccupé de remplir son office de défenseur de l’Église, et lorsque le pape Hadrien 1er invoqua son secours contre les lombards, il franchit de nouveau les Alpes (774). Pendant que son armée mettait le siège devant Pavie, la capitale lombarde, Charlemagne vint à Rome et renouvela l’engagement de Kiersy. Mais ce n’est qu’en 787 qu’il honorera sa promesse en offrant au Saint-Siège une partie de la Toscane et de la Campanie. Les États Pontificaux existeront pendant près de 1 115 ans.

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