Fidélité aux Fondateurs & Amour et zèle pour l'Eglise

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6 mars 2017 : Sainte Colette (Fr. Joseph)

Sainte Colette vit à une période très troublée : guerre de 100 ans, schisme d'Occident avec 2 puis 3 papes et décadence chez les franciscains et les clarisses.

La vocation

Elle nait à Corbie en 1381, de parents très âgés, qui avaient beaucoup prié Saint Nicolas pour obtenir cette naissance, d'où le prénom de Nicolette, ou Colette. Son père, était un homme pieux et surtout très charitable. Sa mère avait une dévotion spéciale à la Passion et en parlait fréquemment à sa fille. Rien d'étonnant à ce que la fillette fût d'une piété précoce. Ce qui l'est d'avantage, c'est qu'on la vit mener dès l'âge de 4 ans une vie de prière continuelle. Et à l’âge de 9 ans, elle reçut pleine et entière révélation de l'esprit de l'ordre franciscain et de la nécessité d'une réforme.

Des faits merveilleux marquèrent déjà ses jeunes années : citons simplement la perte soudaine de l'éclat de son teint, qui, à son grand déplaisir, attirait sur elle les regards.

A 18 ans, elle perd ses parents à quelques mois d'intervalle. Elle se dépouille alors de tous ses biens en faveur des pauvres.

Elle fait ensuite plusieurs essais dans des communautés religieuses, mais la vie trop facile et pas assez pauvre ne comble pas ses aspirations. Elle revient donc à Corbie ; mais ses concitoyens, autrefois ses admirateurs, n’ont que mépris pour celle qu'ils considèrent comme instable.

Heureusement, un fervent religieux franciscain comprend qu'aucun des monastères, plus ou moins relâchés, ne peut lui convenir ; il lui propose de vivre en recluse. Elle est donc emmurée après avoir fait vœu de réclusion perpétuelle. Elle commence une vie d'oraison, de pénitence et aussi de charité à l'égard des nombreux visiteurs qui viennent solliciter ses conseils et ses prières. Elle croit avoir enfin trouvé sa voie.

Mais il n’en n’est rien. Dans son reclusoir, les visions se multiplient : elle voit saint François qui la présente à Dieu comme la réformatrice de son ordre. Dans son humilité, elle ne veut pas y croire et elle résiste. Elle alors est punie par la cécité puis par le mutisme, jusqu'à ce qu'elle cède.

La réforme

            Elle obtient la dispense de son vœu de réclusion et se rend auprès du pape d’Avignon, Benoît XIII, pour demander son approbation. Celui-ci, malgré l'opposition de quelques cardinaux, reçoit lui-même sa profession comme clarisse et la nomme « abbesse, dame et mère » de toutes les personnes qui se rangeraient sous sa réforme.

Sainte Colette aurait voulu faire de Corbie le berceau de la renaissance franciscaine, mais elle n'y rencontre qu'hostilité. C'est en Franche-Comté qu'elle s’établit avec trois compagnes. Puis, la communauté s'accroissant, elle obtient du pape Benoît XIII que lui soit octroyé un monastère de Besançon. Entre temps, un concile s’était réuni à Pise, dans le but de sortir de la crise provoquée par la présence de 2 papes. Sainte Colette attend la conclusion du concile qui élira un nouveau pape, Alexandre V, et demande à ce dernier la confirmation des faveurs accordées par Benoît XIII. C’est seulement après avoir obtenu cette confirmation qu’elle fait son entrée à Besançon, le 14 mars 1410. La possibilité de la réforme des clarisses était désormais assurée et les fondations vont se succéder.

      En 1442, Colette craint pour sa réforme. En effet, elle rencontre un saint franciscain, Saint Jean de Capistran. Il semble que ce dernier lui ait demandé un adoucissement dans ses constitutions, mais il finit par comprendre que l'œuvre de sainte Colette venait de Dieu et il lui demande pardon.

       En ce qui concerne la branche masculine des franciscains, sainte Colette n'y eut évidemment pas juridiction, elle n'y exerça pas moins une forte influence. Cela ne se fit pas sans difficulté, notamment au couvent de Dôle. Ce couvent avait été donné par le pape à sainte Colette pour qu'elle y établisse à son gré des frères ou des sœurs. Devant les fortes oppositions, elle sut faire preuve d’énergie pour défendre ses droits. On estime qu’à la mort de Sainte Colette, le 6 mars 1447, il y avait 17 couvents de sœurs réformés et 7 de frères.

Un des points de la réforme portait sur la pauvreté. Sainte Colette la pratiquait d’abord pour elle-même. Un exemple : si elle voulait de beaux livres pour le culte, jamais elle n'en gardait aucun, tant soit peu précieux, pour son usage personnel.

L’Eglise

Sainte Colette souffrait beaucoup du schisme qui déchirait l’Eglise. Si, au début de sa réforme, elle s'est adressée au pape d’Avignon, Benoît XIII, c'est que, dans l'incertitude sur qui était le vrai pape, elle a suivi la France qui avait reconnu le pape d'Avignon. Mais après le concile de Pise qui voulait résoudre le schisme, elle a voulu faire ratifier les décisions de Benoît XIII par le pape élu à Pise. Mais le concile de Pise n’a rien résolu : on avait désormais 3 papes. Sainte Colette a travaillé de tout son pouvoir à l'extinction du schisme, par la prière et la pénitence et aussi par l'action. L’ardent dominicain Saint Vincent Ferrier, vint la voir suite à une révélation, afin de parler du schisme avec elle. Il semble qu’ils aient écrit aux Pères du concile de Constance qui, en 1417, put enfin résoudre le schisme avec l’élection de Martin V, qui fut alors le seul pape.

Mai la crise eut un soubresaut après la mort de Martin V, car un nouveau concile réunit à Bâle (1431) déposa le successeur de Martin V et élit un antipape Félix V. Sainte Colette multiplia les démarches auprès de Félix V pour obtenir de sa part une promesse de désistement et, malgré le risque que cela représentait, elle défendit à ses filles de le reconnaître. De fait, Félix V renonça à la tiare en 1449, deux ans après la mort de sainte Colette.

Conclusion : Retenons deux points de la vie de Sainte Colette : 1) La fidélité à l’esprit du Fondateur. 2) L’amour et le zèle pour l’Eglise, même en des temps très troublés.

Que son intercession nous donne une détermination inébranlable dans le même sens.

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