La doctrine du Péché originel donne un regard lucide sur l'homme

Par le péché des premiers parents, dit le CEC, le diable a acquis une certaine domination sur l'homme, bien que ce dernier demeure libre. Le péché originel entraîne la servitude sous le pouvoir de celui qui possédait l'empire de la mort, c'est-à-dire du diable. Ignorer que l'homme a une nature blessée, inclinée au mal, donne lieu à de graves erreurs dans le domaine de l'éducation, de la politique, de l'action sociale et des mœurs. Beaucoup, aujourd’hui hélas, rejettent le dogme du péché originel et ignorent la nature humaine blessée.

Mais si le péché originel n’existe pas, d’où vient donc la loi de la chair dont parle Saint Paul et qui pousse à faire le mal que l’homme ne voudrait pas faire ? Dieu aurait-Il créé une nature humaine, esclave du pouvoir du Mal ? Une telle hypothèse contredirait la Genèse qui affirme que tout ce que Dieu a créé est bon ! La loi du péché qui s’oppose - en l’homme - à la Loi de Dieu ne peut pas venir de Dieu ! Elle est, enseigne infailliblement l’Eglise, la conséquence du péché originel. Le CEC dit encore :

Cette situation dramatique du monde qui "tout entier gît au pouvoir du mauvais" fait de la vie de l'homme un combat. Ce combat, Saint Paul en a fait l’expérience et nous en faisons tous l’expérience. Avec ce même apôtre, cependant, nous ne nous décourageons pas : « Et pourtant, dit-il, il faut rendre grâce à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! »

Pourquoi devons-nous rendre grâce ? La réponse nous est donnée dans le chant de l’exultet au début de la veillée pascale : merveilleuse faute qui nous a valu un tel Rédempteur ! Puissent les conséquences du péché originel nous faire grandir dans l’humilité. Dans la méditation de la troisième Station du Chemin de Croix, Mère Marie Augusta a bien interprété Saint Paul :

nous avons beau vouloir et désirer, la nature prend le dessus Si vous êtes tombé une troisième fois, Jésus, c'est pour prémunir ceux qui avancent contre cette espèce de confiance en eux-mêmes qui serait une illusion. Nous pouvons nous embarrasser de notre propre robe ; un faux pas, un excès de fatigue, et nous voilà par terre "Humilité, humilité. "Jésus, vous voulez nous obtenir une grâce de persévérance et d'humilité en nos chutes et rechutes.

Jésus, dans l’évangile, nous invite à exercer le discernement pour comprendre les signes des temps. L’un des signes de notre temps était, pour Jean-Paul II, la perte du sens de Dieu et la perte du sens du péché. Ceux qui refusent le dogme du péché originel vont jusqu’à appeler le mal : « bien ». Beaucoup, aujourd’hui, sont esclaves de la loi de la chair, esclaves des plaisirs, de l’argent et du pouvoir. La loi de la chair, c’est l’esprit du monde et du démon, l’esprit mondain dont notre Pape François désire que tout baptisé se dépouille. Un autre signe des temps a été discerné par Benoît XVI : les temps sont propices à un retour à Dieu. Pourquoi cette conviction ? Beaucoup, aujourd’hui, peuvent faire l’expérience de l’enfant prodigue. La loi de la chair ne leur a pas apporté le bonheur mais plutôt le découragement. C’est donc pour eux le temps propice pour retourner vers la maison de leur Père et lui dire : Père, j’ai péché contre le Ciel et contre Toi ! Dieu a déjà su tirer du mal du péché d’Adam et Eve un plus grand bien : la Rédemption. Il peut, aujourd’hui, redonner à beaucoup d’hommes et de femmes, esclaves du péché et de la mondanité, la grâce de la conversion. Mais Il a besoin de collaborateurs qui acceptent de prier, souffrir et offrir pour la conversion des cœurs. Ne nous décourageons pas et continuons à nous appuyer sur cette phrase du Cœur de Jésus à Ste Marguerite Marie : « Si tu crois, si tu crois, Tu verras la Puissance de Mon Cœur ! »