Sommes nous prêts à faire fructifier les talents que Dieu nous confie ?

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Homélie du 33e dimanche A. 16 novembre 2014

Nous connaissons, tous, la parabole des talents, l’évangile de ce dimanche. Pour la comprendre, il est important de savoir la valeur d’un talent. Cette valeur variait selon les pays et selon le poids d’un talent d’argent ou d'or. Un talent d’or pouvait peser jusqu’à 90 kg. Ainsi, celui qui n’avait reçu qu’un talent n’avait pas à récriminer contre son maître car il avait reçu une fortune : 90 kilos d’or ! Qu’a voulu enseigner Jésus par cette parabole ? Tout simplement : la grandeur et la gratuité des dons de Dieu, qui confie sa fortune à 3 serviteurs, mais sans leur donner la même participation. Dieu est-Il injuste ? Non ! Qui pourrait L’obliger à remettre la même part de sa fortune à tous ?

Il est libre de donner 5 talents à l’un, deux à un autre et un à un troisième. Dieu n’est pas injuste car Il demande plus à celui qui a reçu plus. Celui qui a reçu 5 talents devra en rendre 10. Celui qui en a reçu 2 devra en rendre 4. Celui qui n’en a reçu qu’un ne devra en rendre que 2 ! Chacun doit faire fructifier les talents selon ce qu’il a reçu. Jésus, par la parabole des talents, veut nous faire comprendre que l’on ne doit pas juger la manière d’agir de Dieu, mais si l’on a un cœur humble, on comprend que tout est don de Dieu et que l’on n’a pas à jalouser ses frères et sœurs parce qu’ils auraient reçu plus de talents que nous ! Le Père Carmignac disait à de grands intellectuels : au lieu de jalouser celui qui reçu plus de talents que vous, priez pour lui afin qu’il puisse les faire fructifier en disant : je ne devrai rendre que deux talents alors qu’il devra rendre 10 talents !

Jésus, par cette parabole, veut nous faire découvrir que tous les baptisés sont égaux dans la participation à la grâce sanctifiante : le Pape, les évêques, les prêtres, les consacrés, les laïcs vivent de la même grâce sanctifiante, qui est pour tous de qualité supérieur ! Chacun, cependant, a une fonction différente et reçoit des charismes ou des dons différents en vue de la mission que Jésus lui confie. La leçon à tirer est claire : nous devons faire fructifier les dons de Dieu sans amertume ! La sainteté ne réside pas dans les grands dons humains, mais dans l’amour ! Napoléon avait beaucoup plus de dons humains que la petite Bernadette Soubirous, mais cette dernière est devenu une grande sainte alors que notre pauvre Napoléon a terminé sa vie abandonné de tous et dans la misère ! Sommes-nous prêts à faire fructifier les talents que Jésus nous confie ? N’imitons pas Myriam et Aaron, jaloux de leur frère Moïse, mais imitons les Saints et soyons ardents !

Puisse cette parabole nous faire réfléchir sur le Jour du Jugement, qui ne fait pas trembler celui qui est possédé par l’Amour car, comme l’écrit Saint Jean, l’amour chasse la crainte. Si nous vivons le « aime et fais ce que tu veux » de Saint Augustin, nous attendrons sereinement le Jour du Jugement. Notre Juge sera Jésus, ce Juge si miséricordieux que Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ne redoutait absolument pas : « Si j’avais commis tous les crimes possibles, écrivait-elle, je garderai au cœur la même confiance ». Alors, développons les talents que Dieu nous a donnés gratuitement et ne nous révoltons jamais contre Notre Seigneur.

Imitons également Baden Powell, le fondateur du scoutisme et sachons voir en chacun le talent caché qu’il faut aider à développer. En tout être humain, il y a toujours au moins 5% de bon. Imitons aussi Jésus éducateur en confiant des aux autres des responsabilités. Avons-nous su tirer leçon de la faillite du marxisme ? Karl Marx a critiqué le système capitaliste, critiquable, mais il n’a pas su « créer » un système meilleur ! Le marxisme a «tué» l’esprit de responsabilité. Il a été une catastrophe économique ! Le mondialisme actuel ne fait pas advenir le paradis sur terre. Une minorité en profite : les surdéveloppés en biens de consommation, mais une grande majorité se trouve dans le sous-développement en biens nécessaires à leur vie ! Comment faire pour édifier un monde plus humain ? C’est une question que développera très probablement, avec son style propre, notre Pape François au Parlement européen à Strasbourg ! L’Eglise n’a pas de remède miracle, mais la parabole des talents peut aider les responsables politiques à comprendre que tous les hommes (du Nord et du Sud, de l’Est et de l’Ouest) peuvent et doivent contribuer à l’édification de la Famille des Nations. Tous ont droit à pouvoir développer leurs talents au service de leurs frères ! Notre Pape, venu du Sud, ne cesse de demander aux responsables politiques du Nord de permettre aux pauvres d’être des acteurs dans la construction de la civilisation de l’amour ! Ces acteurs ne sont les hommes et les femmes ! La première lecture de ce dimanche nous invite à revaloriser le travail de la femme. Notre monde ne sera humanisé en vérité que lorsque le génie féminin sera vraiment reconnu et que les grandes décisions des Nations ne seront plus prises en fonction des intérêts immédiats et des droits des plus forts, mais en vue du seul bien de l’homme afin que tous et toutes vivent dans la dignité, la justice et la paix ! L’avertissement de Saint Paul aux Thessaloniciens, dans la 2e lecture, vaut pour nous : la venue de Jésus dans la Gloire se fera au moment où l’on ne L’attend pas ! Tirons la leçon : ne vivons pas en ce monde comme si nous allions y rester éternellement. Cette vie terrestre n’est qu’une étape, qui est comme le noviciat de la Vie dans la Royaume des Cieux. Ne l’oublions jamais : nous sommes des pèlerins du Royaume de Dieu. Notre Cité se trouve dans les Cieux, là où vivent les anges et les saints ! Nous avons commencé le mois de novembre en fêtant tous les Saints du Ciel. Dimanche prochain, nous fêterons dans la joie le Christ Roi. Préparons bien cette solennité. Nous fêterons, ce vendredi, la Vierge Marie dans le mystère de sa présentation au Temple. Notre Fondateur aimait beaucoup cette Fête liturgique. Il a voulu, en suivant la tradition du diocèse de Viviers, que nous renouvelions, chaque année le 21 novembre, notre don à Jésus. Puisse ce 21 novembre nous préparer à bien entrer dans l’année de la vie consacrée, le 30 novembre prochain. Puissent beaucoup de prêtres et de consacrés être réconfortés en ces temps difficiles ! La Vierge Marie a vécu, elle aussi, en un temps difficile. Son offrande à Dieu dans le Temple de Jérusalem préparait la plénitude des temps ! Ayons confiance : Dieu agit en nos temps troublés, le triomphe du Cœur Immaculé se prépare ! Soyons dans la joie !

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