In Altum

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Le risque de la foi dans un monde grégaire qui n'aime pas les ennuis

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 121)

Audiences générales de saint Paul VI les 5 et 8 juin 1967

« Le mot victoire évoque l’idée d’un combat qui semble rattaché tant à la condition qu’à la durée de notre existence présente. Cette idée plaît très peu à l’homme moderne dont l’idéal, les désirs, les activités tendent à écarter de la conception et de la réalité de la vie tout ennui, toute contradiction, toute prise de position forte et militante. Une vie confortable, libre, tranquille, tel est l’idéal qu’il admire et auquel il aspire. Un hédonisme fondamental inspire la philosophie pratique de tout individu. Le bien-être béat, sans soucis, semble être le sommet des ascensions humaines. »

  « C’est là un autre aspect qui rend la foi difficile. Et aujourd’hui la difficulté devient très grande parce que, tacitement et à l’intime de nous-mêmes, nous sommes bien décidés à ne pas avoir d’ennuis à cause de nos idées. Il est bien rare que nous soyons disposés à nous battre pour des principes qui ne sont pas liés à des intérêts immédiats. Il est rare que nous exposions notre personne aux jugements et encore moins aux vexations des autres. Nous aimons exprimer des pensées qui ne nous exposent pas à des critiques ou à des dangers. Et dans les rapports sociaux, nous aimons adhérer passivement à l’opinion publique, ou bien donner raison au plus fort, même s’il n’est pas le plus raisonnable.

 Facilement, nous devenons grégaires et conformistes. Quant à la religion, nous voudrions qu’elle ne nous cause jamais d’ennuis. Nous voudrions même une religion qui nous mette à l’abri de tout malheur dans cette vie, et dans la vie future. L’Église, organe de la religion, devrait alors se concevoir comme un système d’assurance spirituelle et, en outre, si possible, comme un système d’utilité temporelle. Très souvent, nous voulons être en accord avec les autres ; nous adhérons aujourd’hui facilement à une "pensée de masse". Cette tendance à adhérer à une pensée communautaire peut être très bonne ou très nuisible, selon qu’elle est conforme à la vérité ; et c’est ici que la réflexion critique ou les directives d’un magistère sage peuvent jouer un rôle très important. Mais d’habitude, nous appelons "respect humain" l’instinct qui nous porte à éviter l’effort de défendre une pensée personnelle, à esquiver les responsabilités ou l’affirmation de nos convictions et de nos actes. C’est là une faiblesse, parfois une hypocrisie et même une lâcheté. »

La phrase :

 « Le bien, on le reconnaît seulement quand on le fait. Le mal, on le reconnaît seulement quand on ne le fait pas. »

 Joseph Ratzinger, Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre

 

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