Aimons l'Eglise notre Mère !
Homélie du 9 novembre 2014. Dédicace du Latran
Célébrons dans la joie et l’action de grâce, en ce dimanche, la dédicace du Latran, la Cathédrale du Pape, Tête et Mère de toutes les églises du monde. Le Latran est le symbole visible de l’Eglise universelle, Une, Sainte, Catholique et Apostolique.
La prophétie d’Ezéchiel révèle un aspect important de la mission de l’Eglise : elle doit distribuer l’eau vive qui jaillit du Cœur de Jésus. L’eau du baptême est cette eau qui purifie et sanctifie en infusant la grâce et les vertus théologales. Notre monde, enténébré par l’éclipse de Dieu, est devenu un désert dans lequel beaucoup sont assoiffés. L’homme de notre temps a soif, mais quelle eau lui propose l’Eglise ? Attention à l’eau polluée qui ne transmet pas l’eau pure de la Source qu’est le Cœur du Christ !
Le Cardinal Joseph Ratzinger, dans sa conférence de Paris et Lyon en 1983, avait parlé de cette eau polluée qui causait la crise de la catéchèse, crise qui n’est toujours pas surmontée. Transmet-on aujourd’hui aux enfants et aux jeunes l’eau pure qui jaillit du Cœur de Jésus, l’intégrité de la Foi de l’Eglise ou bien une eau « polluée » par les idéologies à la mode ? Notre Fondateur n’a pas cessé de nous parler de la crise de l’Eglise. Nous ne sommes donc pas étonnés des divisions actuelles entre Cardinaux et évêques, mais nous souffrons avec Jésus de l’apostasie qui s’étend. Ne nous décourageons pas, cependant. Que la promesse de Jésus nous garde dans l’espérance : l’Enfer ne pourra pas détruire l’Eglise. Soyons des fils et des filles, fidèles à la Foi. Révélons le vrai visage de l’Eglise Sainte et faisons aimer cette Mère qui nous engendre à la vie d’enfants de Dieu par l’eau du baptême. N’ayons pas honte de Jésus, ne rougissons pas de Son Eglise, mais soyons fiers et joyeux d’être chrétiens.
Le psaume 45 nous a invités à la joie : « Il est avec nous, le Seigneur de l’Univers » ! Jésus, rappelons-le en cette solennité de la Dédicace du Latran, est présent réellement et substantiellement dans le Saint-Sacrement, gardé dans les tabernacles de nos églises. Le tabernacle, comme le voulaient St Charles Borromée et notre Fondateur, doit être bien en vue dans l’église. Il faudrait même qu’en chaque église, le Tabernacle vivant, qui contient Jésus, le trésor des trésors, attire nos regards. Soyons les témoins de la présence réelle de Jésus et n’ayons pas peur de demander à nos prêtres de reprendre l’adoration eucharistique. Nos évêques de France, préoccupés par la crise des vocations sacerdotales, ont convoqué aujourd’hui, à Lourdes, tous les séminaristes français. L’Eglise universelle a besoin du réveil de la Fille aînée de l’Eglise qu’est la France. Une grande neuvaine pour la conversion de la France du 15 novembre au 15 août va commencer. Participons-y avec ardeur en organisant des adorations du Saint Sacrement et des groupes de prière du rosaire. Saint Paul, dans la seconde lecture, disait : nous sommes le Temple de Dieu, la maison que Dieu construit. L’évangile nous aide à mieux comprendre le mystère de l’Eglise, vivante et spirituelle, Corps du Christ. Jésus, après avoir chassé les marchands du Temple, avait dit à ses adversaires : « Détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverai ». Personne n’avait compris le sens de ses paroles. Après Sa Résurrection, les disciples les comprendront. L’Eglise universelle, ce n’est pas la cathédrale en pierres du Latran, c’est évident, mais c’est l’ensemble des vivants de la Vie de Dieu qui sont le Corps du Christ. Nous pouvons dire en vérité : nous sommes l’Eglise, nous sommes - avec Jésus notre Tête - le Christ Total ! Sachons nous enthousiasmer devant ce mystère ineffable et soyons énergiques pour réagir en face du relativisme théologique actuel : toutes les religions ne se valent pas ! Nous devons, certes, avoir de la considération pour les hommes croyants d’autres religions, dialoguer avec eux, mais nous n’avons pas le droit de relativiser la Vérité révélée : le Verbe de Dieu ne s’est incarné qu’une seule fois dans l’histoire de l’humanité, Il n’a fondé qu’une seule religion : l’Eglise, Une, Sainte, Catholique et Apostolique.
La Bse Elisabeth de la Trinité est décédée le jour de la dédicace du Latran en 1906. Son nom signifie « maison de Dieu ». Elle est devenue en tant que carmélite « louange de gloire de la grâce de Dieu ». Puisse la Vierge Marie, Mère de l’Eglise, nous aider à imiter cette Bienheureuse. Prions davantage en ce dimanche pour notre Pape François dont le Latran est la cathédrale. Après le Synode sur la nouvelle évangélisation, qui avait été convoqué par Benoît XVI, il a écrit une Exhortation apostolique, intitulée « Evangelii gaudium », la joie de l’évangile. Le renouveau de l’Eglise passe par le renouveau des baptisés qui doivent s’engager sur le chemin de la sainteté. Puissent les baptisés se dépouiller de toute mondanité spirituelle afin d’être les témoins de Jésus, pauvre, chaste et obéissant. La mondanité spirituelle la plus grave est l’adhésion à l’esprit du monde. Cette mondanité s’est particulièrement révélée dans le modernisme. Vivons les Béatitudes et soyons, encordés au Cœur Immaculé de Marie, les pierres vivantes de l’Eglise, vivante et jeune malgré les péchés de ses enfants ! Servons l’Eglise dans la fidélité, la vérité et l’amour !