Aujourd'hui, qui parle des fins dernières ?
Homélie du dimanche 17 novembre 2013.
Nous nous préparons à la solennité du Christ Roi et à la clôture de l’année de la Foi. L’évangile de ce dimanche est très difficile à interpréter. Jésus parle de la destruction du Temple de Jérusalem et de la fin du monde et il ne faut pas mal interpréter ses paroles, qui nous gardent dans le réalisme de l’espérance sans cependant nous influencer vers le triomphalisme. N’oublions jamais que la victoire du Christ et sa royauté ont été acquises par sa mort sur la Croix et sa Résurrection. La nouvelle évangélisation ne se fera pas sans combats ! Tous les témoins de Jésus sont appelés à vivre la huitième Béatitude, mais cette Béatitude annonce le Bonheur éternel qui nous est réservé et cette Béatitude est suivie par cette double affirmation de Jésus : « réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse ! »
Cette Béatitude doit nous aider à mieux comprendre ce que Jésus nous dit aujourd’hui : «vous serez détestés de tous à cause de mon Nom». Demandons aux Saints du Ciel de nous garder dans la confiance et l’espérance auxquelles Jésus nous invite en disant : « Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. Dans votre patience, vous posséderez vos âmes ! ». Notre Fondateur nous rappelait sans cesse : soyez patients, persévérants et confiants, Jésus est là !
Trois articles du symbole des apôtres concernent les fins dernières : le 7e avec la venue de Jésus dans la gloire pour juger les vivants et les morts, le 11e avec la résurrection de la chair et le 12e avec la vie éternelle. Aujourd’hui, qui parle des Fins dernières ? Refuser de parler de l’enfer est une grave infidélité à l’évangile et à la Tradition. Evangéliser, c’est parler de Jésus et du Ciel, de sa mort rédemptrice, sa résurrection et de son retour dans la Gloire pour le Jugement dernier.
En cette dernière semaine de l’année de la Foi, méditons ce que le CEC dit sur les fins dernières et annonçons avec joie, zèle et détermination le retour dans la Gloire de Jésus. Ce retour, dit le CEC, est imminent. Mais que veut dire « imminent » pour Dieu ? Les premiers chrétiens l’attendaient de leur temps… 2000 ans se seront bientôt écoulés, Jésus n’est pas encore revenu ! Alors, devons-nous attendre ce retour en notre temps ? Nul ne connaît ni le jour ni l’heure. Pourquoi continuer à dire : « Amen, Viens Seigneur Jésus, Marana tha ?». Tout simplement, parce que Jésus, dans ses dernières paraboles, nous a dit d’attendre son retour, comme les vierges prudentes et le serviteur avisé. Saint Louis de Gonzague ne redoutait pas le retour de Jésus : il était prêt. La devise des scouts est : « toujours prêts !» Oui, veillons et prions dans l’attente de la venue de Jésus. S’Il vient, ce soir, je suis prêt !
Préparons-nous à bien célébrer la solennité du Christ Roi qui clôturera l’année de la Foi. Jésus règne-t-Il en ma vie ? Règne-t-il en ma famille ? Règne-t-Il en nos paroisses, diocèses et en notre Eglise de France ? Le monde ne pourra jamais devenir la civilisation de l’amour tant que Jésus ne règnera pas dans le cœur des hommes de bonne volonté. Son Règne, cependant, ne s’impose ni par la force, ni par la contrainte morale, ni par l’habileté mensongère. Son Règne est un Règne de Justice, de liberté, de vérité et d’amour. Dans l’Encyclique écrite par Benoît XVI et promulguée par notre Pape François il est dit que la Lumière de la Foi est le don de l’Amour de Dieu ! La prophétie de Malachie se réalisera : le Jour du Seigneur sera le jour de la victoire de Jésus sur toutes les forces du Mal et la guérison pour tous ceux qui Lui ouvriront leur cœur.
La deuxième lecture de ce dimanche est une invitation de Saint Paul à ne pas attendre le retour de Jésus dans l’oisiveté. Saint Paul est notre modèle, imitons-le ! Il n’a pas voulu être la charge de qui que ce soit et il a travaillé de ses mains. Son conseil vaut pour tous : si quelqu’un ne veut pas travailler qu’il ne mange pas non plus ! Jésus a travaillé de ses mains. Saint Joseph a travaillé en tant qu’artisan charpentier. La Sainte Vierge a travaillé comme mère au foyer. La société a besoin du travail de tous. Le travail de tous doit être considéré et protégé. "Il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sottes gens !" Chacun se réalise par son travail, sert ses frères et rend gloire à Dieu. Ne jalousons pas notre prochain et demandons à Jésus, Marie et Joseph de bien accomplir notre devoir d’état dans un esprit de perfection. Ne vivons pas dans l’oisiveté, affairés à ne rien faire, nous dit encore Saint Paul ! La question du travail nous touche de près. Nous sommes, comme beaucoup aujourd’hui, inquiets devant la crise économique qui, de fait, est plus profondément une crise morale et spirituelle. Puisse cette récollection vous redonner confiance. Jésus est là, Il ne nous abandonne pas, Il est toujours avec nous ! La Vierge Marie, en outre, ne peut pas ne pas secourir tous ceux qui recourent à elle. Préparons bien les Fêtes de sa Présentation, le 21 novembre, puis son Immaculée Conception et, enfin, son Cœur Immaculé, le 14 décembre prochain à St-Pierre-de-Colombier. Notre-Dame des Neiges veut donner de grandes grâces. Que l’argent ne soit pas un empêchement. Ne craignons ni le froid, ni la fatigue. Vivons dans la joie et l’espérance malgré tristesses et angoisses suscitées par les évènements de notre temps. Remercions Jésus pour l’année de la Foi et si nous n’avons pas encore reçu l’indulgence plénière de cette année, il est encore temps de la recevoir !