Bienheureuse serez-vous éternellement, soeur Paule, d'avoir dit votre « oui » à Jésus !

Homélie : Le point commun des lectures de la Messe des funérailles de sœur Paule est la mission. Sœur Paule, en effet, avait une âme ardemment missionnaire d’où le choix de son Saint Patron de consécration : Saint Paul, l’apôtre missionnaire par excellence ! La mission première des apôtres, selon la première lecture, est d’être témoins de la mort et de la Résurrection de Jésus. Sœur Paule a donné sa vie pour rendre ce témoignage. Elle avait été conquise, à Annonay, par la foi et l’ardeur d’amour du Père Dorne et d’Augusta Bernard. Elle n’avait qu’un désir : les suivre, même si les siens ne comprenaient pas son choix. Aujourd’hui, vos frères et sœurs, les membres de votre famille ici présents et vos amis vous remercient, sœur Paule, d’avoir été courageuse, généreuse et entraîneuse. Nos Père et Mère n’auraient pas pu commencer la Fondation si nos quatre premières sœurs n’avaient pas eu une totale confiance en eux et n’avaient pas fait le choix radical de l’aventure évangélique. Sœurs Françoise et Claire entourent en ce jour votre corps. Avec elles, nous voulons vous dire : merci d’avoir dit « oui » pour toujours à Jésus et d’avoir témoigné jusqu’à votre mort de la mort et de la Résurrection de Jésus ! Le Psaume 62 révèle ce que doit être la soif de tout consacré : « mon âme a soif de toi, Seigneur mon Dieu ». Le consacré, plus que les autres baptisés, doit être un chercheur de Dieu. Sœur Paule a compris, au contact du Père et de Mère Marie Augusta, quelle était – dans la vie - la recherche la plus importante : non la recherche de l’argent, des plaisirs ou du pouvoir, mais la recherche de Jésus. Tout laisser pour suivre Jésus dans la voie des conseils évangéliques est une folie pour le monde. Saint François, que nous fêtons en ce jour, n’a pas été compris par son père, qui était un riche drapier d’Assise, mais il a eu le courage de renoncer à tout son argent pour suivre Jésus. Il est devenu le grand frère universel. En ce jour, notre Pape François est en pèlerinage à Assise et il fait découvrir aux hommes du monde entier que les vraies valeurs ne sont pas l’argent, le plaisir et le pouvoir, mais elles sont les 8 Béatitudes. Sœur Paule, à l’école de nos Fondateurs, vous avez voulu imiter Saint François. Vous avez fait le meilleur choix ! Avec vos trois premières sœurs, vous avez renoncé à tous vos biens pour vivre la pauvreté évangélique, à Ainay, d’abord, en novembre 1946, puis ici à Saint-Pierre-de-Colombier. C’était vraiment l’aventure évangélique et vous chantiez dans la joie et l’enthousiasme : l’évangile est une aventure, la plus belle de tous les temps !

L’apôtre, pour conquérir les cœurs au Christ, doit être un témoin convaincu à l’image de Saint Paul. Le chapitre 8 de la lettre de Saint Paul aux Romains est un des plus beaux écrits de l’apôtre des Nations : qui nous séparera de l’amour du Christ ? Vos Père et Mère spirituels vous ont, là encore, beaucoup aidé à ne pas avoir peur des oppositions et des contradictions. Être témoin de Jésus, c’est vivre la 8e Béatitude en allant à contre-courant en ce monde. Vous l’avez vécue courageusement ! Puisse cette Messe de vos funérailles nous donner à tous la conviction de votre Saint Patron : rien ne peut nous séparer de l’Amour du Christ ! Les apôtres de l’Amour sont appelés à exercer l’apostolat irrésistible de l’amour. Mère Marie Augusta vous invitait à bien approfondir le rien des instruments que vous étiez. Votre Saint Patron disait que nous ne faisons pas toujours le bien que nous voudrions et que nous faisons le mal que nous ne voudrions pas. Mais Jésus a révélé à ce grand Apôtre que Sa Puissance se déployait dans la faiblesse. Sœur Paule, vous ne vous êtes pas découragée à cause de vos défauts et de vos péchés, mais vous avez profité de l’éducation de vos Père et Mère. Aujourd’hui, en votre nom, je voudrais dire à chacun de vos frères et sœurs : patience, persévérance et confiance ! Jésus veut se servir de vous, comme les petites misères chéries de son Cœur, pour faire l’œuvre de son Amour. Ne vous découragez jamais à cause de vos défauts et de vos péchés, mais relevez-vous toujours vite ! Rien ne peut nous séparer de l’Amour du Christ si nous vivons dans l’humilité et la confiance.

Jésus, dans l’évangile, nous a appelés à être sel de la terre et lumière du monde. Le sel symbolise la sagesse. La lumière symbolise la vérité. Sœur Paule, vous avez été très zélée pour exercer cette double mission dans l’apostolat des cordées et les camps. Vous aviez à cœur de vivre cet apostolat dans la fidélité à l’esprit de nos Fondateurs en étant sel de la terre par la mission d’éducation des cœurs et lumière du monde par la transmission de la Foi de l’Eglise.

Sœur Paule, vous me diriez, j’en suis convaincu : ce que vous dites est bien beau, mais faites prier pour moi ! Je veux donc vous obéir en invitant tous ceux qui participent à cette Messe ou sont unis spirituellement à nous, à prier afin que vous puissiez avoir la grande joie de voir Dieu, de goûter le bonheur du Ciel et de participer à la mission de l’Eglise avec la cordée Domini du Ciel. Puissiez-vous avoir vite la joie de voir de vos yeux l’accomplissement de votre vie de consacrée. Par vos vœux de pauvreté, chasteté et obéissance, vous avez librement décidé de renoncer à l’argent, au mariage et à votre volonté propre. Ce triple renoncement était en vue d’un bien supérieur : l’Alliance éternelle, qui est comme un mariage spirituel avec Jésus, qui est devenu l’Epoux de votre âme. Notre-Seigneur a promis le centuple à ceux qui ont fait le même choix que vous.

Bienheureuse serez-vous éternellement, sœur Paule, d’avoir dit votre « oui » à Jésus ! Aidez-nous à présent, avec la cordée du Ciel, à développer la mission des apôtres de l’Amour et la dévotion à Notre-Dame des Neiges. Magnificat anima mea Dominum !