En entrant dans le Jourdain, Jésus sanctifie notre humanité

Ces trois Epiphanies étaient rappelées en une seule Fête, le 6 janvier. Après Vatican II, l’Eglise romaine a pensé qu’il était mieux de célébrer trois Epiphanies en trois dimanches. Plusieurs événements de la vie de Jésus pourraient être appelés des épiphanies, qui révèlent que Jésus, qui est vrai homme, n’est pas une personne humaine comme nous, mais qu’Il est l’unique Personne divine du Fils de Dieu ! Ce mystère est le fondement de la Foi chrétienne. Pour les Musulmans, Jésus n’est qu’un prophète, Il n’est pas le Fils unique de Dieu. Pour nos frères juifs, Il n’est ni le Messie annoncé, ni le Fils de Dieu. Les chrétiens, seuls, adorent Jésus comme Notre Seigneur et Notre Dieu ! Ne rougissons pas de notre Foi, n’ayons pas honte de Jésus ! Il est vraiment vrai Dieu et vrai homme, Il est vraiment Notre-Seigneur et Notre Dieu !Mais puisque Jésus est Dieu, pourquoi est-Il venu demander le baptême dans le Jourdain par Jean-Baptiste ? Le baptême de Jean était un baptême de conversion pour les pécheurs. Jésus n’était été un pécheur, Jean-Baptiste le savait très bien. Il ne voulait pas Le baptiser. Le précurseur lui dit : « c’est moi qui ai besoin d’être baptisé par Toi ! » Jésus lui répond : «Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi toute justice ». Qu’a voulu dire Jésus ? Les Pères de l’Eglise, avec l’aide du Saint Esprit, l’ont compris : la Justice que Jésus doit accomplir c’est l’œuvre de la Rédemption des hommes pécheurs. Dieu le Père L’a envoyé pour prendre sur Lui, en tant qu’homme, tous les péchés des hommes pécheurs.

C’est ce qu’Isaïe avait prophétisé, de nombreux siècles avant la naissance de Jésus et que nous avons entendu dans la première lecture :

fidèlement, il présente le droit; il ne faiblira ni ne cédera jusqu'à ce qu'il établisse le droit sur la terre, et les îles attendent son enseignement. Moi, le Seigneur, je t'ai appelé dans la justice, je t'ai saisi par la main, et je t'ai modelé, j'ai fait de toi l'alliance du peuple, la lumière des nations.

Ainsi Jésus est descendu dans le Jourdain en prenant sur Lui tous nos péchés. Ce n’est pas pour Lui, en tant qu’unique Personne divine du Fils de Dieu, qu’Il reçoit le baptême de Jean-Baptiste mais pour la nature humaine qu’Il a assumée dans le mystère de l’Incarnation et qu’Il doit récapituler en tant que nouvel Adam. Les Pères ont bien compris que l’eau ne purifie pas la Personne de Jésus, mais c’est Jésus qui purifie l’eau du Jourdain mais aussi et surtout l’eau du baptême afin que cette eau ait la capacité de transformer des pécheurs en enfants de Dieu ! Quel mystère ineffable est ainsi révélé en ce dimanche ! Puisse l’Esprit Saint nous obtenir un cœur jeune afin de nous émerveiller et de remercier Jésus, qui pour nous s’est fait l’humble Serviteur sur qui repose l’Esprit Saint prophétisé par Isaïe et par Saint Pierre :

Jésus de Nazareth, Dieu l'a oint de l'Esprit Saint et de puissance. Il a passé en faisant le bien et en guérissant tous ceux qui étaient tombés au pouvoir du diable ; car Dieu était avec lui.

Saint Matthieu a transmis, dans son évangile, l’Epiphanie ou la manifestation du jour du baptême de Jésus : les cieux se sont ouverts, l’Esprit Saint est descendu sur l’humanité de Jésus sous la forme d’une colombe, la Voix de Dieu le Père s’est faite entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en Lui Je me suis complu ». Les Pères ont bien compris que l’Esprit-Saint n’a pas été donné à Jésus au moment de son baptême. Jésus, en effet, a été conçu par l’opération du Saint-Esprit ! Il est, dès le premier moment de l’Incarnation, vrai Dieu et vrai homme. L’Esprit Saint habite donc son humanité dès le premier moment ! Mais, au jour de son baptême, Dieu veut révéler un grand mystère : la nature humaine est élevée, au moment du baptême, à un degré d’être ineffable : elle est divinisée par l’Esprit Saint ! L’Esprit Saint communique la grâce sanctifiante et les trois vertus théologales de foi, d’espérance et de charité. Dieu le Père peut alors dire au baptisé : « celui-ci est mon enfant bien-aimé en mon Fils Bien-Aimé ! » Jean-Paul II, dans ses divers discours en France, est souvent revenu sur le thème du baptême. En 1996, il était revenu en France pour célébrer l’anniversaire du baptême de Clovis et de la France. Il avait alors rappelé qu’en demandant le baptême, on avait choisi le Christ, le Bonheur et la Vie. Que voulait nous dire Jean-Paul II ? Ceci : le baptême n’est pas un rite formel pour entrer dans l’organisation que serait l’Eglise. Le baptême n’est pas la carte d’identité qui permet de se faire reconnaître comme membre d’un Etat. Le baptême n’est ni la carte d’un parti politique, ni la licence d’une association sportive ou culturelle. Le baptême est beaucoup plus : il est un mystère, qui nous permet, certes, d’entrer dans l’Eglise, qui n’est pas une société ordinaire, mais qui est le Corps du Christ, le Corps de tous ceux qui, par le baptême, sont devenus enfants de Dieu dans le Christ.

Le Concile de Chalcédoine, en 451, a proclamé une très importante vérité de Foi : Jésus-Christ est consubstantiel à son Père et consubstantiel aux hommes. En cette Fête de son baptême, comprenons mieux ce que cela signifie : Jésus, en tant que Personne divine du Fils est consubstantiel à Son Père et au Saint-Esprit. En assumant notre nature humaine dans le sein de la Vierge Marie, Il est vrai homme. Il participe pleinement à la nature humaine qui, dans le livre de la Genèse, est bien révélée comme étant unique. Cette nature unique, Adam, par le péché originel, l’a faite tomber dans l’état de nature déchue, privée de la grâce divine. Cette nature déchue a été transmise à tous les enfants d’Adam. Ainsi l’Eglise enseigne que tous les hommes naissent avec le péché originel. Mais, avec l’Incarnation, Dieu crée un monde nouveau : la nature humaine que Jésus a assumée dans le sein de l’Immaculée n’est pas marquée par les conséquences du péché originel. Tous ceux qui choisissent le Christ, par le baptême, participent à cette nature sanctifiée par Jésus et l’Esprit Saint ! C’est cela le mystère de la récapitulation, révélé par St Paul et annoncé par St Irénée. Demandons à la Vierge Marie, en ce dimanche, de savoir nous émerveiller de notre baptême : oui, nous sommes devenus en Jésus les enfants bien-aimés de Dieu le Père ! Réjouissons-nous et remercions Jésus.