En sortant du Père et en retournant vers Lui, Jésus nous ouvre l'accès au Père

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Homélie samedi de la 6e semaine de Pâques après l’Ascension.

Bien chers amis, nous vous accueillons avec joie au surlendemain de la Fête de l’Ascension pour cette récollection de Foyers en notre maison du Grand Fougeray. La dernière phrase de l’évangile de ce jour fait partie du discours de Jésus après la Cène. Elle concernait le mystère pascal que s’apprêtait à vivre Notre Seigneur. Qu’ont compris les apôtres au moment où Jésus leur révélait le mystère de l’Incarnation rédemptrice ?

Ils n’ont, c’est évident, pas compris la profondeur de ce que Jésus voulait exprimer. Saint Jean, heureusement, a retenu les paroles de Jésus et a pu, près de 70 ans après l’évènement, nous les transmettre peut-être pas mot à mot mais dans leur signification profonde. Jésus dit à ses apôtres : « Je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde, maintenant, je quitte le monde et je pars vers le Père ». Cette révélation de Jésus a certains aspects qui ressemblent à la théorie de Platon, mais, de fait, la sortie du Verbe et son retour vers le Père en sont très différents. " Platon, disait Plotin, nommait Père le Bien absolu, le Principe supérieur à l'Intelligence et à l'Essence. Il enseignait que du Bien naissait l'Intelligence ; et de l'Intelligence, l'Âme ». Les philosophes grecs, comme Saint Jean, ont parlé du Logos ou du Verbe. Cela explique pourquoi les Pères de l’Eglise se sont servis de leur philosophie pour rendre raison de la Révélation. Mais la doctrine du Logos des philosophes n’était pas la même que celle du disciple bien-aimé. Platon n’a pas compris le mystère de la création à partir de rien, « ex nihilo », mais il enseignait une émanation du Bien jusqu’à la matière. Cette émanation est appelée « exitus », sortie. Tout doit retourner vers le Bien, c’est le « reditus », le retour.

Dans son livre sur Jésus, Benoît XVI a expliqué que l’exitus (sortie) et le reditus (retour) de Jésus se distinguent de l’exitus et du reditus de la théorie philosophique de Philon. Les êtres pour Philon, comme nous venons de le dire, n’étaient pas créés, mais ils émanaient de Dieu. Au bas de l’échelle, se trouvait la matière, inférieure à l’esprit. Les âmes des hommes, qui préexistaient, étaient « prisonnières » de leur corps. Le « retour » vers Dieu était vu comme une libération de la chair. Benoît XVI a souligné la différence fondamentale : Jésus, le Verbe créateur, est « sorti » du Père, non pour nous libérer de la chair, mais pour nous racheter du péché et nous entraîner vers le Père. La chair est spiritualisée par la participation au corps ressuscité de Jésus.

Emerveillons-nous devant ce mystère qui nous est révélé en ce temps pascal : par la Résurrection de Jésus, nous sommes entrés dans une nouvelle ère de l’humanité. Benoît XVI parlait d’un saut de qualité. Notre corps fait partie de notre être, il sera sauvé lui aussi et pleinement spiritualisé comme le corps de Jésus. L’Ascension, comme nous le disions jeudi, nous révèle une autre vérité importante : notre vraie vie n’est pas cette vie terrestre, mais la vie éternelle dans le Royaume des Cieux. Nous sommes bien citoyens d’une patrie terrestre, la France, mais notre Patrie éternelle est le Ciel ! Jésus, au Jour de l’Ascension, a ouvert le Ciel qui était fermé aux hommes depuis le péché originel. En sortant du Père et en retournant vers Lui, Jésus a vraiment créé la voie d’accès au Père.

Engageons-nous avec plus de conviction et de détermination sur cette voie et interrogeons-nous au début de cette récollection en nous servant de la manière du Pape François, pétri par les Exercices de Saint Ignace : que cherchons-nous, de fait, en cette vie terrestre ? Quel chemin voulons-nous suivre ? Saint Ignace parlait de deux étendards : celui de Lucifer ou celui de Jésus. L’étendard de Lucifer, dit le Pape François est l’étendard de la mondanité, si nous ne voulons pas suivre Jésus crucifié et ressuscité, c’est cet étendard là que nous risquons de choisir. Faisons le choix de la Lumière, le choix de Dieu, le choix de Jésus et nous goûterons alors la joie pascale, la vraie joie, la joie que personne ne pourra jamais nous enlever. Le Cardinal Joseph Ratzinger, dans « Dominus Jesus », affirmait :

« Il n'y a qu'une seule économie salvifique du Dieu Un et Trine, réalisée dans le mystère de l'incarnation, mort et résurrection du Fils de Dieu, mise en œuvre avec la coopération du Saint-Esprit et élargie dans sa portée salvifique à l'humanité entière et à l'univers : Les hommes ne peuvent donc entrer en communion avec Dieu que par le Christ, sous l'action de l'Esprit Saint. L'Église, disait encore le Cardinal Ratzinger, quant à elle, croit que le Christ, mort et ressuscité pour tous, offre à l'homme, par son Esprit, lumière et forces pour répondre à sa très haute vocation. Elle croit qu'il n'est pas d'autre nom donné aux hommes par lequel ils doivent être sauvés. Elle croit aussi que la clé, le centre et la fin de toute histoire humaine se trouve en son Seigneur et Maître».

Les Actes des apôtres que nous méditons en ce temps pascal révèlent le grand zèle missionnaire de Saint Paul. Pourquoi était-il si zélé au point d’entreprendre des voyages missionnaires si épuisants et d’endurer des oppositions, des contradictions, des persécutions ? Tout simplement parce qu’il avait rencontré Jésus ressuscité, parce que sa vie était le Christ et qu’il partageait pleinement la Foi de l’Eglise, que le Cardinal Joseph Ratzinger a rappelée avec autorité au cours du Grand Jubilé de l’an 2000 : il n’y a pas d’autre Sauveur que Jésus, Notre-Seigneur et Notre Dieu.

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