Homélie de la fête de Saint Thomas d'Aquin

Dieu a envoyé au Roi pécheur le prophète Nathan, qui a raconté à David une parabole, très simple et très parlante. David a réagi avec sa vivacité habituelle et son cœur droit : cet homme mérite la mort ! Le prophète lui dit alors sans ménagement : « cet homme c’est toi ! » David est éclairé ! Sa réaction est édifiante : il ne se justifie pas : « j’ai péché contre le Seigneur ».Son repentir touche le Cœur de Dieu : « Le Seigneur a pardonné ton péché, tu ne mourras pas, mais le fils de ton adultère mourra ». David demeure pour tous le modèle du pécheur repentant : c’est lui qui a écrit le psaume 50, si souvent utilisé par l’Eglise comme psaume pénitentiel. Demandons à Notre-Dame des Neiges, au début de notre récollection, un vrai cœur contrit et humilié, qui touche le Cœur de Dieu. Mère Marie Augusta disait : Dieu donne sa grâce aux humbles, mais Il résiste aux orgueilleux. Le péché peut être un tremplin d’humilité si, comme David, on fait pénitence et on demande pardon à Dieu. La conversion sincère de David doit aussi nous aider à ne jamais désespérer de la conversion des grands pécheurs. La grâce de Dieu est toute puissante, continuons à prier, souffrir et offrir pour le salut des âmes et croyons que ceux qui, aujourd’hui, militent dans les dictatures du relativisme peuvent se convertir !

L’évangile de ce jour est un appel à la confiance et à l’espérance. Jésus dort dans le bateau qui est dans la tempête. Les apôtres sont effrayés : « nous sommes perdus ! » Ils réveillent Jésus et Notre-Seigneur commande avec autorité au vent et à la mer : « Silence, tais-toi ! ». Le calme revient immédiatement. Jésus tire la leçon de cet événement : « Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la Foi ? » Saint Marc dit que les disciples ont été saisis d’une grande crainte. Benoît XVI, dans son livre sur Jésus, écrit que cette grande crainte n’est pas comparable à la « peur » qui les avait saisis auparavant, alors qu’ils craignaient de mourir dans la tempête. Il s’agit de la crainte ressentie par tous ceux qui ont une expérience du divin (apparition, vision). Les disciples viennent de faire cette expérience du divin, qui se manifeste dans la Personne de Jésus : « Qui est-il donc pour que même le vent et la mer lui obéissent ? ». Jésus est plus que le Prophète annoncé, Il est le Fils de Dieu ! Puisse ce passage évangélique nous donner confiance en ces temps troublés. Nous pouvons avoir peur devant la grave crise économique qui menace le monde et la christianophobie qui s’étend. Jésus semble dormir ! Beaucoup de baptisés sont attiédis ! Admirons la foi et l’espérance de Benoît XVI en ce temps de crise. Il disait, hier :

« La foi court le risque de s'éteindre par manque d'alimentation. On assiste à une profonde crise de la foi et à la perte du sens religieux. Raviver la foi doit être la priorité de toute l'Eglise et j'espère que l'Année de la foi contribuera à replacer Dieu dans ce monde, à ouvrir aux hommes les portes de la foi et de la confiance en ce Dieu qui nous a aimé jusqu'au bout en Jésus-Christ ».

Soyons zélés et déterminés pour répondre à ses appels en nous préparant à l’Année de la Foi qui commencera le 11 octobre prochain. Nous fêtons en ce jour Saint Thomas d’Aquin qui a compris qu’il n’y avait aucune contradiction entre la Foi et la raison. Jean-Paul II et, aujourd’hui, Benoît XVI le donnent comme modèle aux théologiens et aux intellectuels. St Thomas a été l’un des plus grands théologiens de l’Eglise, sinon le plus grand, du fait de son cœur très pur, de sa grande obéissance et de son ouverture d’esprit. Demandons-lui la grâce de savoir utiliser notre intelligence pour le service de la Mission de l’Eglise et de la Vérité. Ayons confiance : les dictatures du relativisme n’ont pas d’avenir, mais la Vérité, elle, a un grand avenir parce qu’elle est éternelle, étant une Personne divine : Jésus, le Verbe incarné. Cette Vérité incarnée, Saint Thomas la contemplait et l’adorait dans le Saint-Sacrement. Demandons à Notre-Dame des Neiges de nous aider à développer un cœur pur, ressemblant au cœur angélique de Saint Thomas d’Aquin et développons notre Foi en la Présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie : Il est là et Il ne nous abandonnera jamais.

Avec Saint Thomas et la Vierge Marie, enfin, soyons des enfants obéissants et confiants envers le Magistère de l’Eglise par qui Jésus nous parle !