Homélie du 24 décembre au matin

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La première lecture de cette Messe du matin du 24 décembre est celle que nous avons déjà entendue, en ce 4e dimanche de l’Avent. Nous ne répèterons pas ce que nous avons déjà dit mais nous soulignerons seulement la réponse de Dieu au généreux projet de David : ce n’est pas toi qui me construira une maison mais c’est Moi, Dieu, qui t’édifiera une maison et une royauté universelles ! Dieu rappelle à David qu’il est allé le prendre au pâturage, derrière le troupeau pour être le chef de son Peuple Israël. Cette lecture peut aujourd’hui parfaitement s’appliquer à Saint Joseph, le fils de David.

Dieu est allé le prendre, non pas au pâturage, mais chez le pauvre charpentier qu’il servait humblement et très pauvrement. Dieu a voulu que cet humble fils de David, oublié des grands de ce monde, reçoive la plus grande mission jamais donnée à un homme : celle d’exercer une mission paternelle auprès du Fils de Dieu fait homme ! Le pauvre Saint Joseph, en cette veille de Noël, pleure abondamment. Il est même inconsolable. La Vierge Marie pénètre sa grande souffrance. Elle voudrait tant le consoler, mais elle souffre de le voir tant souffrir. Il était tellement convaincu qu’il trouverait une maison pour accueillir Jésus en sa ville de Bethléem ! Hélas, non, aucune porte ne s’ouvrira pour accueillir la Sainte Famille. Saint Joseph n’a très probablement pas fait le lien avec la prophétie de Nathan, il était beaucoup trop affligé et angoissé. Mais nous, aujourd’hui, nous pouvons faire ce lien. Ce n’est pas Joseph qui édifiera une maison pour accueillir le Roi des rois, mais c’est Dieu qui, en cette nuit, va réaliser la prophétie de Natan : Il édifie bien pour la descendance de David une maison et une royauté éternelles. Cette maison et cette royauté dépassent toutes les attentes humaines : c’est le Royaume de Dieu dont le germe est l’Eglise. Le sujet de l’accomplissement de la prophétie est le Fils de la Vierge Marie, qui est aussi, de par l’autorité que lui donne Dieu, le fils du fils de David qu’est Saint Joseph. C’est lui, Joseph, qui donnera à l’Enfant son nom : Jésus et lui permettra d’être reconnu légalement comme Fils de David, Fils d’Abraham, Fils d’Adam.

L’évangile ne nous est vraiment pas inconnu, chaque jour, à Laudes, comme nous le disions hier, nous chantons le cantique de Zacharie. Saint Luc dit que le père de Jean-Baptiste, rempli d'Esprit Saint, a prophétisé. Demandons à l’Esprit Saint de savoir bénir Dieu comme Zacharie a su le bénir. Dieu, en effet, est l’auteur de toutes les bénédictions. Pourquoi le bénir ? Parce qu'il a visité et délivré son peuple, et nous a suscité une puissance de salut dans la maison de David, son serviteur. Admirable prophétie. Zacharie, comme je le disais hier, a beaucoup prié et réfléchi pendant les 9 mois où il est resté muet. Jésus, Lui, n’est pas encore né. La rédemption n’a pas encore eu lieu et, inspiré par l’Esprit Saint, il la proclame comme réalisée ! Il est clair que cette première partie du Benedictus concerne Jésus et non Jean-Baptiste. Zacharie n’est pas de la maison de David alors que Jésus l’est ! Zacharie, comme la Vierge Marie, rappelle l’action de Dieu dans l’AT pour affirmer que ce qui se réalise avec la venue de Jésus était bien annoncé par les prophètes et promis par serment à Abraham. Comme le disait Gérard Soulages, Jésus est l’accomplissement d’Israël, c’est cela qui est prophétisé par Zacharie. Le père de Jean-Baptiste a aussi été éclairé par le Saint Esprit pour révéler la nature de la rédemption : elle est bien une délivrance, une libération mais elle est aussi une sanctification : nous pourrons servir Dieu en sainteté et justice ! Avant d’entrer dans le grand et beau mystère de Noël, pensons à la grâce que Jésus est venu nous apporter : Il s’est fait homme pour que nous devenions enfants de Dieu ! Saint Jean affirmait avec enthousiasme : nous sommes devenus réellement enfants de Dieu ! La Fête de Noël est bien la Fête de notre enfantement spirituel : remercions Dieu le Père, remercions Jésus !

La dernière partie du Benedictus s’adresse à Saint Jean-Baptiste : « Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut; car tu marcheras devant le Seigneur… » Je ne commenterai pas tout ce qui est prophétisé sur la mission de Saint Jean Baptiste, nous l’avons déjà fait. Mais nous pouvons admirer encore la continuité entre la prophétie de Malachie et celle de Zacharie, le père du précurseur. L’Ecriture Sainte jouit d’une unité que, seule l’inspiration divine peut expliquer ! C’est le même Esprit Saint qui a inspiré Zacharie et Malachie ! La fin du cantique de Zacharie concerne encore Jésus, appelé l'Astre d'en haut, qui vient illuminer ceux qui demeurent dans les ténèbres et l'ombre de la mort. On retrouve cette prophétie dans le Prologue de Saint Jean. Jésus est le Verbe de Dieu, le Soleil de Gloire qui nous éclaire. Les chrétiens orienteront les églises vers le Soleil levant, vers l’Orient. La Fête liturgique de Noël, ne l’oublions pas a remplacé la fête païenne du Soleil invaincu, Sol invictus. L'empereur Aurélien, à la fin du IIIe siècle proclama que le Soleil invaincu était le patron principal de l’Empire romain. On le fêtait le 25 décembre, au lendemain du solstice d'hiver.

Préparons-nous à adorer le vrai Soleil invaincu qu’est Jésus, Notre-Seigneur et Notre Dieu, devenu petit enfant !

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