Homélie pour la journée en l'honneur de Notre-Dame des Neiges à Sélestat en Alsace

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Homélie du 27e dimanche A à Sélestat le 2 octobre 2011

Bien chers amis,

Les lectures de ce dimanche parlent beaucoup de la Vigne. Vous êtes dans une région où la parabole de la vigne est particulièrement compréhensible. Dans l’Ancien Testament, par le prophète Isaïe, Dieu a voulu comparer Son Peuple à une Vigne. Cette Vigne, Dieu l’avait particulièrement choyée. Il en attendait de beaux fruits, mais elle en a donné de mauvais. Le psaume 79, que nous avons chanté, a repris cette même parabole. Le psalmiste, qui comprend la blessure infligée à Dieu à cause des mauvais fruits de Sa Vigne, fait entendre son cri : « Pourquoi as-tu percé sa clôture ? ». Il élève vers Dieu cette prière suppliante : « Dieu de l’univers, reviens ! Visite Ta Vigne, protège-la ! ».

Jésus, dans l’évangile de ce dimanche, reprend la parabole de la Vigne. La prière du psalmiste a été exaucée : Dieu a envoyé pour protéger sa Vigne et la vivifier son propre Fils. Mais les vignerons l’ont tué ! Cette parabole décrit le drame de la Passion. Elle ne se conclut pas, cependant, par un constat d’échec ! Jésus rappelle cette prophétie d’espérance : « la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. C’est là l’œuvre du Seigneur, une merveille pour nos yeux ! » Ne jugeons pas le Peuple Juif ! Saint Paul, dans sa lettre aux Romains, a dit qu’ils se convertiront et qu’ils reconnaîtront, un jour, que Jésus est le Fils unique de Dieu, le Rédempteur, le Messie, le Christ. Demandons plutôt l’humilité et interrogeons-nous, en vérité, pour savoir si nous avons été de bons et fidèles ouvriers de la Vigne du Seigneur.

Plusieurs parmi vous, ont participé, la semaine dernière, à la Messe avec Benoît XVI à Freiburg in Brisgau. Cet après-midi, dans notre Conférence, nous reparlerons de ce qu’a dit notre Saint-Père. Prions beaucoup pour lui. Aidons-le par nos petits sacrifices offerts chaque jour. Il est vraiment le doux vicaire du Christ sur la terre qui se donne sans compter pour aider l’Europe à retrouver la fidélité à ses racines chrétiennes. Son exemple doit nous aider à ne pas nous décourager devant les attaques actuelles dont les chrétiens sont la cible partout dans le monde.

Nous le redirons, cet après-midi, nous vivons le temps de la christianophobie. Ce mot a été utilisé par Benoît XVI, lui-même. Mais ce temps de christianophobie et de dictature du relativisme ne l’arrête pas ! Il ne recule pas devant les loups. Il n’est pas paralysé par la peur. Mais il ne cesse de rappeler à tous les hommes, croyants ou incroyants, que l’on ne peut pas édifier une civilisation de l’Amour sur la haine, sur l’injustice, sur la violence, sur le terrorisme. Ce monde qui connaît la plus grande crise que l’humanité n’ait jamais connue peut-il être encore sauvé ? Oui, bien évidemment ! Mais il ne peut pas être sauvé sans Dieu ! Le grand enseignement donné à l’Allemagne vaut pour tous les pays du monde : là où il y a Dieu, là, seulement, il y a un avenir.

En cette journée en l’honneur de Notre-Dame des Neiges, nous désirons vous inviter à ne pas avoir peur d’imiter Benoît XVI en rendant Dieu présent par votre vie et vos paroles. C’est vrai, la mission, aujourd’hui, est difficile. Mais Jésus est là ! La Vierge Marie nous ouvre son Cœur immaculée qui est notre refuge. Saint Louis-Marie Grignion de Montfort a prophétisé les temps que nous vivons. Il a annoncé les prophètes des derniers temps qui n’auront pas peur d’annoncer l’évangile, la croix dans une main et le chapelet dans l’autre. Le premier de ces apôtres est le Bienheureux Jean-Paul II. Marchons sur ses traces, soyons unis à Benoît XVI, et gardons confiance : le triomphe du Cœur immaculé viendra, le pouvoir de Satan sera anéanti.

N’oublions pas, enfin, en ce 2 octobre, nos anges gardiens. Ils pourraient nous aider tellement plus si nous les priions davantage. Demandons-leur pardon de les oublier trop souvent et prenons la décision de les appeler, chaque matin, mais aussi, plusieurs fois dans notre journée. En ce dimanche, demandons à nos anges gardiens de nous aider à mieux vivre notre Messe dominicale en offrant avec les prêtres le Sacrifice Rédempteur de Jésus pour le Salut du monde et en recevant en un cœur humble et reconnaissant la communion. Que nos anges gardiens, enfin, nous obtiennent un amour confiant et affectueux envers la Vierge Marie.

Après l’oraison de conclusion de la Messe :

Bien chers amis,

Chaque soir, à Saint-Pierre-de-Colombier, des frères et sœurs portent vos intentions devant la Statue de Notre-Dame des Neiges. Cette journée en son honneur est une préparation à sa Grande Fête qui aura lieu, cette année, le samedi 10 décembre. Deux cars sont organisés au départ de Sélestat. N’ayez pas peur de la fatigue et du froid. Notre-Dame des Neiges, au jour de sa Fête, donne plus de grâces encore qu’en d’autres circonstances. Venez lui confier vos intentions, vos angoisses, vos tristesses, vos épreuves. Elle ne nous enlèvera pas la Croix, mais nous aidera à la porter.

Comme nous l’avons dit, dans l’homélie, les temps sont difficiles. Ils risquent, même, de devenir plus difficiles encore, mais ne perdons pas confiance. Le démon tente beaucoup actuellement contre la confiance. Il cherche à diviser les époux, les familles, les régions, les Nations. Il veut décourager. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus que nous avons priée, hier, avait pris cette résolution qui lui a permis de devenir la plus grande sainte de tous les temps : « je ne me découragerai jamais ». Elle a vécu un grand combat pour remporter la victoire, mais, grâce à son humilité et à son obéissance confiante en sa Mère prieure et aux prêtres qui l’aidaient, elle ne s’est jamais découragée ! Demandons-lui son aide.

Prions aussi nos anges gardiens. Eux aussi ont probablement mené un grand combat. Le chapitre 12 de l’Apocalypse parle du grand combat entre la Femme et le Dragon rouge, entre les bons anges, rassemblés autour de Saint Michel et les mauvais, rassemblés autour de Satan. Nos anges gardiens ont fait le choix de Dieu. Ils ont rejeté l’orgueil de Satan, ils ne l’ont pas suivi dans sa révolte contre Dieu. Ils veulent et peuvent nous aider dans le combat actuel. L’heure est au choix de Dieu, au choix du Christ. Rappelons-nous ce que nous a dit Jean-Paul II en 1996 : « par le baptême, vous avez choisi le Christ, vous avez choisi le Bonheur et la Vie ».

Oui, puisse cette journée en l’honneur de Notre-Dame des Neiges, nous donner une nouvelle détermination dans notre vie de baptisé. Confions tout cela au Cœur immaculé de Marie et renouvelons notre consécration : Ô Notre-Dame... !

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