"Il y aura des saints parmi les enfants !" Anne de Guigné

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homélie du 14 janvier 2014, anniversaire de la mort d'Anne de Guigné

Nous ne pouvons pas encore, en ce 14 janvier, faire mémoire d’Anne de Guigné, qui est décédée à Cannes, le 14 janvier 1922, dans sa deuxième maison familiale. La maison principale de sa famille était à Annecy où elle est inhumée. L’Eglise a reconnu l’héroïcité de ses vertus le 3 mars 1990 et le Pape Jean-Paul II l’a déclarée « vénérable ». Les lectures de ce jour parlent de la maman de Samuel qui s’appelait Anne. Le cantique de cette même Anne a servi de psaume responsorial. Dieu a exaucé la prière d’Anne et lui a donné un fils. Il a exaucé la prière de la petite Anne et lui a permis de remporter la victoire sur son orgueil. Le Père Garrigou-Lagrange, grand théologien, a été conquis par l’âme ardente de la petite Anne : « Cette enfant avait le souci très vif de la gloire de Dieu, elle était prête à tout souffrir pour sa foi ».

Le péché blessait son cœur : « Ô mon Dieu, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font». Elle sentait naître en elle la vocation du Carmel « pour la gloire de Dieu ». Elle était attentive, surtout les premiers samedis de chaque mois, à éviter les plus petites fautes, pour être agréable à la sainte Vierge, et lui offrir ce jour-là «mille petits sacrifices pour réparer les péchés commis contre son honneur ». Elle savait faire pénitence pour les pécheurs, désirant d’un grand désir « des conversions éclatantes… pour que tout le monde reconnaisse la gloire de Dieu ». Elle aimait « qu’on lui confiât une âme à convertir ». En cette enfant bien équilibrée, on voit une charité rayonnante, universelle, la paix, la douceur et aussi de la gravité, qui n’empêche pas l’enjouement aux heures de récréation ; on ne trouve chez elle rien d’irréfléchi. On est particulièrement frappé de ce grand signe de l’amour de Dieu et du prochain qu’est l’oubli de soi. La petite Anne avait deux sœurs et un frère qu’elle appelait Jojo. Elle a aidé Jojo à s’enthousiasmer :

« Mais Jojo, si tu lisais bien les prières, tu verrais comme c’est beau. Je m’approcherai de l’autel de Dieu, du Dieu qui remplit mon âme d’une joie toujours nouvelle… Ce que c’est beau, que c’est beau ! Comprends-tu cela : du Dieu qui remplit mon âme d’une joie toujours nouvelle ? ».

Puisse Anne nous communiquer sa joie et son enthousiasme pour vivre en vérité notre année de la joie ! Pour Anne, aller à Jésus c’était aller à Dieu. Sa catéchiste, Mère Saint-Raymond, a ainsi témoigné :

« Anne avait si bien compris que Dieu est tout, que sur terre notre vie n’a pas d’autre raison d’être que de l’aimer, de le servir, d’aller vers Lui ! Aller à Dieu continuellement, c’était sa vie : elle allait à Lui par toutes ses actions. Dieu, pour elle, n’était pas un étranger. C’était son hôte, son ami présent, son Père »

Le Père Garrigou-Lagrange a été conquis par son amour pour Notre-Dame des Douleurs : « Donnez-moi la grâce de pleurer avec vous », disait-elle. Pourquoi demandait-elle la grâce de pleurer ? « Parce que Jésus n’est pas assez aimé. » Petite Anne, apprends-nous à consoler ND des douleurs et Jésus !

Quel est le secret de la transformation aussi extraordinaire de cette enfant ? C’est la communion qu’elle reçut alors qu’elle n’avait que 5 ans. L’évêque de Nice refusa qu’elle fût admis à la communion ! Mais il se laissa fléchir en exigeant un examen sévère. Le Père Perroy, supérieur des jésuites, refusa de l’interroger pour un tel examen :

« elle est beaucoup trop petite. C’est un bébé ! Que Madame de Guigné vienne me parler, je m’arrangerai avec elle. Bientôt les mamans voudront faire communier les enfants avant qu’ils sachent marcher ! »

Lui aussi céda et il l’interrogea pendant une demi-heure. Le Jésuite fut saisi par ses réponses :

« Madame, dit-il à sa mère, non seulement elle est prête, mais je souhaite que vous et moi soyons toujours au degré d’instruction religieuse de cette enfant-là ».

Mère Saint-Raymond a témoigné des fruits de la communion dans l’âme de la petite Anne :

« Entre Jésus et Anne, il y eut de ces divins contacts qui se traduisirent au dehors par des vertus exceptionnelles chez un enfant de son âge. Ce goût de Dieu, ce plaisir qu’elle éprouvait des choses de Dieu étaient extrêmes : c’était pour elle une vraie jouissance d’aller au catéchisme, de prier, d’assister à la messe, de communier : elle trouvait Dieu et le Bon Dieu la comblait. »

Sa maman a dit : « Sa piété devint de plus en plus profonde. De sa première communion à la dernière, on a toujours pu observer le même recueillement. » En voyant le recueillement d’Anne revenant de la communion, une incroyante confia à une amie : « Vraiment c’est divin. Je ne puis croire qu’il n’y a pas de Dieu ». De nombreuses personnes ont dit à sa maman : « Ceux qui l’ont vue revenir de la Sainte Table ne l’oublieront jamais. On voyait qu’elle était trop sainte pour la terre ». Le 1er janvier 1922, l’abbé Grégoire lui donna sa dernière communion en viatique : « A peine une fois dans ma vie, a-t-il dit, j’avais remarqué un si grand recueillement ». Anne appela ses petits frères et sœurs : «Venez voir comme c’est beau !» Personne ne sait ce qu’elle voyait, mais elle voulait partager sa joie. Merci, petite Anne pour ton merveilleux témoignage d’amour de Jésus, Tu es grande, car Tu as passionnément aimé Jésus. Apprends-nous à L’aimer intensément et amoureusement.

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