"Il y sont trois à témoigner: l'Esprit, l'eau, le sang !" (1 Jn 5,7)

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Homélie du vendredi 6 janvier 2011 avant l'Epiphanie

Benoît XVI, en la Basilique Saint-Pierre de Rome, va célébrer en ce jour la Fête de l’Epiphanie et ordonner deux nouveaux évêques. C’est le 6 janvier, en effet, qu’est célébrée la Fête de l’Epiphanie qui, pour nous, est renvoyée à ce prochain dimanche. Nous n’oublions pas qu’en ce 6 janvier est célébrée le 600e anniversaire de la naissance de Sainte Jeanne d’Arc. La France ne doit pas oublier qu’elle est la patronne secondaire de la France et qu’elle lui doit beaucoup.

La première lecture de cette Messe est toujours la première lettre de Saint Jean. Il est évident que celui qui a écrit l’extrait de ce jour est le même que celui qui a écrit l’évangile. L’apôtre que Jésus aimait a été témoin de la mort de Jésus. C’est un fait historique ! Il a écrit : « L'un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l'eau. Celui qui a vu rend témoignage - son témoignage est véritable, et celui-là sait qu'il dit vrai - pour que vous aussi vous croyiez. Car cela est arrivé afin que l'Ecriture fût accomplie : Pas un os ne lui sera brisé. Et une autre Ecriture dit encore : Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé ».

Saint Jean attache une très grande importance à l’ouverture du Côté de Jésus et au jaillissement du Sang et de l’eau de ce Côté ouvert. Pour souligner l’historicité de cet événement, il parle de celui qui l’a vu. Il révèle aussi son intention : témoigner. Le mot « témoignage » revient deux fois et, pour donner encore plus de poids à son témoignage, il ajoute pour ses lecteurs : celui-là sait qu’il dit vrai.

Benoît XVI insiste, lui aussi, sur l’évènement de la Révélation. Nous devenons chrétiens, non à la suite d’un raisonnement, d’un échange d’idées, mais d’une rencontre : la rencontre avec Jésus, mort et ressuscité pour nous. Le raisonnement n’est, certes, pas exclus, parce que la Foi et la Raison sont indissociables. Dans sa première lettre, Saint Jean approfondit ce qu’il a écrit dans son évangile. Il parle de trois témoins : l’Esprit, l’eau et le sang. Que veut-il dire ? Reprenons son évangile. Jésus dit à Nicodème qu’il faut renaître de l’eau et de l’Esprit. A la Samaritaine, Il lui promet l’eau de la vie éternelle. Dans la grande prophétie au Temple, lue lors de la Messe de vigile de Pentecôte, Jésus appelle à Lui ceux qui ont soif. Il cite une prophétie : de son sein jailliront des flots de vie. Saint Jean interprète ainsi : Il parlait du Saint-Esprit ! N’oublions pas également l’eau changée en vin !

Le symbolisme de l’eau est donc très important pour Saint Jean. Mais l’eau sans l’Esprit Saint ne produirait aucun effet spirituel. L’Esprit Saint agit également en celui qui a la Foi pour découvrir le mystère des sacrements. Nous savons, particulièrement au moment du baptême, qu’à travers l’eau baptismale est infusée par l’opération du Saint-Esprit la grâce de la filiation divine.

Le symbolisme du sang est peut-être moins souligné dans l’évangile selon Saint Jean. Mais on peut le découvrir déjà dans les noces de Cana : l’eau changée en vin annonce le vin transformé en Sang du Christ. Dans son discours après la multiplication des pains, Jésus a révélé qu’il faudrait manger sa chair et boire son sang pour participer à la vie du Royaume. La foule et la majorité des disciples se sont scandalisés des paroles de Jésus : comment manger sa chair et boire son sang ? Sans l’Esprit Saint, cela aurait été impossible ! C’est sacramentellement que nous buvons le Sang du Christ ! On comprend encore davantage le lien entre sang et Esprit. C’est l’Esprit Saint, qui a été invoqué sur le pain et le vin, qui transforme les oblats en Corps et Sang de Jésus. C’est aussi ce même Esprit qui, dans le baptisé, agit pour lui faire croire que ce qui a gardé l’apparence du vin est le Sang de Jésus.

L’Esprit Saint agit, enfin, dans le disciple et témoigne de Dieu. Saint Jean dit que le témoignage de Dieu est beaucoup plus important que le témoignage des hommes. Dans son Encyclique sur le Saint Esprit, Jean-Paul II décrit le péché contre le Saint Esprit comme le rejet pleinement conscient et libre de ce témoignage de Dieu. Refuser le témoignage de Dieu signifie faire de Dieu un menteur. Le Serpent de la Genèse ne craint pas de dire que Dieu est un menteur !

Dans le court passage de ce jour, nous retrouvons 9 fois le mot « témoignage ». Comprenons l’importance de ce mot et n’ayons pas peur de rappeler l’enseignement de Dei Verbum : les évangélistes sont des témoins oculaires et des serviteurs de la Parole. Le Père et Gérard Soulages ont compris, avec Joseph Ratzinger, l’importance du combat pour affirmer l’historicité des évangiles. Si l’exégèse moderniste avait remporté la victoire, notre Foi n’aurait plus de fondement historique. Elle serait alors le fruit d’un mythe. Nous allons entrer dans l’année de la Foi, il sera important de bien vivre cette année et de bien aider nos amis, et particulièrement les jeunes, à comprendre que la Foi chrétienne est un acte d’obéissance à Dieu qui s’est révélé dans l’Histoire.

Des hommes ont été témoins de cette Révélation et ils nous l’ont transmise. Le témoignage de ces hommes était, de fait, nous dit Saint Jean aujourd’hui, le témoignage de Dieu parce que l’Esprit Saint les inspirait. Le témoignage de Dieu, nous devons le répandre partout dans le monde et ne pas craindre les persécutions. Il est simple : Dieu nous a donné la vie éternelle et cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils possède la vie sans oublier la Vérité !

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