Jeudi Saint: le sacrement de l'amour et les rites de la liturgie du Jeudi Saint

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Homélie du Jeudi Saint 2013, 28 mars. Année de la Foi.

Bien chers amis, nous voici entrés dans le grand Triduum de l’année de la Foi, sommet de l’année liturgique. Entrons-y, unis profondément au Cœur de Jésus qui s’avance avec conviction et détermination vers sa Passion de souffrance et d’amour. Deux Liturgies importantes marquent le Jeudi Saint : la Messe chrismale du matin et celle de la Cène du Seigneur le soir.

La Messe chrismale est, pourrions-nous dire, la Messe qui révèle que Jésus est le Christ, l’Oint, qui a reçu la plénitude des dons du Saint Esprit, envoyé par son Père pour accomplir la Rédemption. Au cours de la Messe chrismale, les prêtres renouvellent leur promesse d’obéissance à leur évêque et, par lui, au Christ. Ils se souviennent qu’ils ne sont prêtres qu’en participation sacramentelle à l’unique Sacerdoce du Grand Prêtre de l’Alliance nouvelle qu’est Jésus. En ce Jeudi Saint, jour de l’institution du Sacerdoce, méditons le mystère du Sacerdoce : nous ne sommes que de pauvres instruments mais, en ces pauvres instruments, par la grâce du sacrement de l’Ordre, Jésus agit en nous. Lorsque nous disons : « ceci est mon corps » ou : « je te pardonne tes péchés », le pain est réellement transformé en Corps du Christ, le pardon des péchés est vraiment donné ! Comment cela est-il possible ? Au moment où le prêtre prononce les paroles essentielles des sacrements, c’est Jésus qui agit en sa personne et rend efficaces les sacrements. L’Eglise dit alors que le prêtre agit in persona Christi, dans la Personne du Christ et que le sacrement est efficace non en vertu de ses qualités personnelles ou de sa prière mais en vertu de l’acte accompli dans la fidélité à ce que Jésus veut et que l’Eglise commande : ex opere operato. Rendons grâce à Jésus, en ce Jeudi Saint, pour le don du ministère ecclésial par lequel Jésus se donne en nourriture à chacun de nous et demeure réellement avec nous, tous les jours ! Au cours de la Messe chrismale est également consacré le Saint-Chrême par l’onction duquel est donné l’Esprit Saint. Comprenons plus en profondeur la grâce de notre baptême et de notre confirmation : nous sommes devenus participants du Christ, Prêtre, Prophète et Roi, nous pouvons participer par le caractère du Christ et le sceau du Saint-Esprit au Culte de l’Eglise catholique en exerçant notre sacerdoce baptismal pour rendre Gloire à Dieu, transformer ce monde de violence et de haine en civilisation de l’Amour et aider Jésus à sauver les âmes pour remplir Son Ciel ! Vibrons en cette année de la Foi au grand mystère de l’Amour de Dieu ! Au cours de la Messe chrismale ont été également bénies les saintes huiles des catéchumènes et des malades par lesquelles Jésus accompagne toutes les étapes de la vie des baptisés. Emerveillons-nous : par les sacrements, Jésus accompagne chaque étape de notre vie. Il est vraiment avec nous, comme Il nous l’a promis, mais nous, sommes-nous vraiment chaque jour avec Lui ?

Cette Messe de la Sainte Cène est marquée par le rite du lavement des pieds. Je vous invite à méditer attentivement ce que Benoît XVI a écrit sur ce lavement des pieds dans le deuxième tome de son livre sur Jésus. Il s’agit, bien sûr, d’un acte d’humilité de Jésus, mais aussi d’un acte de purification. Jésus veut purifier ses apôtres afin qu’ils puissent recevoir dignement le sacrement de l’Eucharistie. Un seul, cependant, ne sera pas purifié : Judas ! Quelle souffrance pour Jésus ! Ce rite doit nous interpeler : pour communier dignement, il faut être en état de grâce et obligatoirement recourir au sacrement de pénitence si l’on est conscient d’avoir commis un péché dit mortel qui empêcherait de recevoir l’Eucharistie.

Les lectures de cette Messe révèlent deux aspects du Sacrement de l’Eucharistie : le Sacrifice sacramentel et la communion.

  • L’agneau pascal dont parlait la première lecture n’était qu’une préfiguration du seul Agneau pascal, pouvant expier tous les péchés de l’humanité : Jésus crucifié ! Notre Seigneur a institué l’Eucharistie après avoir mangé l’agneau pascal. L’ordre : « Faites ceci en mémoire de moi » ne concerne pas le rite de l’Agneau pascal, qui est désormais le rite de l’Ancien Testament, mais le rite du Nouveau Testament : le sacrifice sacramentel de l’Eucharistie qui actualise l’unique Sacrifice de la Croix.
  • L’autre aspect de l’Eucharistie est la communion. Jésus veut ce sacrement pour Se donner à nous en nourriture. Accueillons-Le avec respect, adoration et amour. En nous approchant de la table de communion, pensons que nous ne recevons pas du pain, mais Jésus, réellement présent avec son Corps, son Sang, son Âme et sa Divinité ! Après L’avoir reçu, adorons-Le dans le silence de notre cœur. Au cours de notre adoration devant le reposoir, prions, ce soir, en réparation d’amour. Puisse Jésus être aimé et consolé en cette nuit par ses amis fidèles dont ont fait partie nos Père et Mère.

Je voudrais vous parler davantage de notre Mère, qui a vraiment été une privilégiée du Cœur de Jésus et qui L’a aimé d’un amour passionné. La divine Providence a permis qu’elle meure le Jeudi Saint 11 avril 1963. En ce Jeudi Saint, Jean XXIII signait l’Encyclique qui lui tenait tant à cœur : Pacem in Terris. Le Bon Pape Jean, 50 jours avant sa mort, tenait à transmettre aux grands de ce monde ce grand appel à la paix. Jean XXIII disait aux diplomates accrédités auprès du Saint Siège, en ce Jeudi Saint 1963, que son Encyclique était un appel à l’amour lancé par Jésus. En ce même Jeudi Saint, Mère Marie Augusta vivait ici sa pâque. Le Père a toujours souligné ce fait : Dieu a permis que notre Mère meure le jour où Jean XXIII signait l’Encyclique Pacem in terris qui, très probablement, a permis que la guerre atomique qui menaçait n’éclate pas. Notre Fondateur a toujours été convaincu que la prière et les souffrances de Mère Marie Augusta, offertes dans l’amour et unies à celles de Jésus, ont obtenu des grâces pour la paix du monde et le salut des âmes. Quelle consolation pour nous de savoir que la Mère et le Fondement des apôtres de l’Amour qui a dit à ses enfants spirituels que Jésus lance toujours ses appels à l’Amour et qui les invitait à aller de l’avant dans leurs découvertes de l’Amour ait été appelée par Dieu le jour où le Saint-Père disait aux gouvernants du monde que Jésus les appelle à l’Amour ! Nous allons chanter le cantique des apôtres de l’Amour dont les paroles viennent, toutes, de Mère Marie Augusta, ne le chantons pas d’une manière routinière, ne l’écoutons pas avec un cœur distrait, mais recevons-le comme venant de Jésus par Mère Marie Augusta ! Magnificat !

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