L'Europe, comme le Fils prodigue, a dilapidé son héritage chrétien, prions pour sa conversion !
Homélie du dimanche 10 mars 2013. Journée de carême.
Bien chers amis, en cette année de la Foi, malgré les évènements du monde et la crise spirituelle, morale et économique qui ne cesse de grandir et, en ce temps de vacance du Siège de Saint Pierre, nous sommes appelés par la Liturgie de l’Eglise à la joie. Le dernier appel du Pape Benoît XVI à l’Eglise et au monde a été un appel à la joie. Quelle joie ? Celle de se savoir aimés de Dieu ! Voilà la joie que nous devons annoncer au monde en cette année 2013.
Cette joie, le Peuple de Dieu l’a expérimentée en entrant dans la terre promise nous disait le livre de Josué. Cette joie, David nous invitait à la goûter dans le psaume 33 :
qui regarde vers Dieu resplendira, un pauvre crie le Seigneur entend. Goûtez et voyez comme est Bon le Seigneur !
Cette joie, Saint Paul nous en a donné le fondement véritable : le monde ancien s’en est allé, un nouveau monde est déjà né. Mais quel est ce nouveau monde? le Royaume de Dieu dont Jésus est le Roi et qui commence ici bas dans l’Eglise, son germe !
L’évangile selon Saint Luc nous révèle en ce dimanche laetare le vrai visage de Dieu le Père : la divine Miséricorde ! Il n’est pas nécessaire de commenter mot à mot cette parabole que vous connaissez tous.Méditons le commentaire de ce passage évangélique que Benoît XVI a écrit dans son premier tome sur Jésus de Nazareth. Il nous explique le sens profond de la parabole et l’actualise à notre temps.
Cette parabole ne concerne pas seulement une personne : l’enfant prodigue, mais trois personnes : le Père et ses deux fils. Celui qui est le plus important en cette parabole n’est-il pas le Père ? Jésus, c’est évident, a voulu révéler à ses contemporains mais aussi aux hommes de tous les temps le vrai visage de Dieu. C’est ce vrai visage de Dieu que Benoît XVI s’est efforcé de faire connaître à l’Eglise et au monde pendant ses 8 années de Pontificat. Ce vrai visage de Dieu, faisons-le découvrir à nos contemporains en cette année de la Foi en ayant une plus grande confiance encore dans la prophétie de Benoît XVI en quittant le sol français le 15 septembre 2008 :les temps sont propices à un retour à Dieu. Qu’a voulu dire ce grand Pape ? Il connaissait mieux que nous la crise de notre temps, c’est lui qui a inventé l’expression « dictature du relativisme ».
Mais sa Foi, son espérance et sa charité sont grandes. Dès le début de son Pontificat, alors que l’Eglise vivait encore le deuil du grand Pape Jean-Paul II, il avait déclaré avec conviction et enthousiasme : l’Eglise est vivante et jeune ! Le Pape de la Vérité ne donnait pas un nouveau slogan pour rassurer les chrétiens, mais énonçait la Foi de l’Eglise : l’Eglise est vivante et jeune parce qu’elle est l’Eglise de Jésus Ressuscité et qu’elle est animée par l’Esprit Saint.
Cette Eglise que les dictatures du relativisme ne cessent de critiquer, de railler, de marginaliser en prédisant sa fin proche est le seul et sûr remède à notre Europe déchristianisée qui a fait l’expérience de l’enfant prodigue. Cet enfant a dilapidé son riche héritage et son patrimoine spirituel. Il a rejeté ses racines chrétiennes pour s’élancer éperdument dans le libéralisme effréné. Il en est même venu à annoncer la mort de Dieu ou à Lui dire : tu m’as créé libre et je ne retournerai pas sous Ta Loi. Parmi les Nations européennes, la France a voulu, la première, s’émanciper de la Loi de Dieu. Certains de ses dirigeants ont voulu ériger un nouveau culte : celui de la déesse Raison. Mais ce culte, d’année en année, d’apostasie en apostasie, a dégénéré en un autre culte : le culte de la passion déréglée ! Les dictateurs du relativisme aujourd’hui ne veulent plus entendre la voix de la Raison ! Ils en sont même arrivés à dire que le législateur était au-dessus de la Loi naturelle. S’il en est ainsi c’est bien la preuve que nous sommes entrés en régime de dictature ! Jusqu’où irons-nous ? Connaîtrons-nous de nouveaux jours de « terreur » ? Dieu seul le sait ! Mais une autre issue pourrait être trouvée. Il n’est pas nécessaire que la France passe par une nouvelle terreur pour retrouver ses racines chrétiennes, elle pourrait comme l’enfant prodigue revenir à son Père. Elle pourrait se souvenir de son Alliance avec la Sagesse éternelle, de son baptême. Elle pourrait redire avec l’enfant prodigue : Père, j’ai péché contre le Ciel et contre Toi, je ne suis pas digne d’être appelée Ta fille !
Que ferait alors le Père ? Il ne pourrait agir qu’avec son Cœur infiniment miséricordieux et redonner à la France sa place de Fille privilégiée. C’est pour cette conversion que nous devons nous engager.Saint Pie X a prédit la conversion de la France. Le 24 mars à Paris, nous vous invitons à venir demander à Dieu cette conversion. Nous ne monterons pas à Paris pour préparer une révolution sanglante, mais pour demander à nos dirigeants d’écouter la voix de la France profonde, de la France qui est née au jour du baptême de Clovis, de la France qui a eu un rayonnement si important dans le monde et qui peut encore aider les Nations et les Continents du monde à édifier la civilisation de l’Amour en étant la voix de la Sagesse éternelle. Mais attention à ne pas ressembler au fils aîné de la parabole : ne jugeons pas orgueilleusement nos frères et sœurs qui se sont laissés tromper par le Malin et qui sont imité l’enfant prodigue. Prions pour le retour de nombreux enfants prodigues et réjouissons-nous de leur retour.
Comprenons enfin que, pour ce retour, Jésus a besoin d’âmes généreuses qui accepteront de souffrir en aimant et d’aimer en souffrant. Nous n’oublierons pas, le 24 mars, que c’est d’abord le dimanche des rameaux et de la Passion que nous célèbrerons à Paris en l’église Saint François Xavier à 11h00. Nous invitons tous les amis de Notre-Dame des Neiges à bien prier pour le Conclave qui va commencer ce mardi et pour notre futur Pape.