La collaboration à l'oeuvre de Dieu, la souffrance et la pureté

En ce mois du Sacré Cœur, demandons à Jésus la grâce de mieux comprendre que la fécondité de la Mission ne se mesure pas selon les critères du monde mais selon les Béatitudes révélées par Jésus. Notre Père fondateur nous a très souvent rappelé ce que le Cœur de Jésus disait à sœur Joséfa Ménendez : approfondissez bien le rien de l’instrument que nous sommes. Nous devons nous considérer comme le marteau et les ciseaux de Michel Ange. Que peuvent-ils faire s’ils sont laissés à eux-mêmes ? Rien, c’est évident ! Mais s’ils sont dans les mains de Michel Ange, ils peuvent sculpter le Chef d’œuvre de la Pietà ! Laissons Jésus se servir des pauvres instruments que nous sommes comme Il l’entend. Alors, Il pourra faire de plus beaux chefs d’œuvre encore que la Pietà de Michel Ange ! Mais prenons garde à la vanité ! Les visiteurs de la Basilique St Pierre ne s’extasient pas devant le marteau et les ciseaux de Michel Ange. Ils pourraient pourtant dire : c’est nous qui avons fait ce Chef d’œuvre !

Acceptons aussi de participer à l’évangile de la souffrance pour enfanter des âmes pour le Ciel. Saint Jean de la Croix disait que beaucoup voulaient obtenir la jouissance de la Béatitude sans passer par la Croix ! On ne peut pas faire l’impasse de la Croix. Un succès apostolique mondain, couronné par la gloire des Médias, risque bien de ne pas porter de grands fruits spirituels. Pour enfanter des âmes pour le Ciel et pour faire grandir la vie divine dans l’âme des baptisés, il faut souffrir en aimant et aimer en souffrant ou vivre l’évangile supérieur de la souffrance. Là et là seulement est la vraie fécondité spirituelle. Que Jésus nous l’apprenne en ce vendredi.

Tout cela ne doit pas nous faire vivre dans la tristesse. L’apôtre de Jésus est apôtre de la joie. Il sait en qui il a cru. Ses souffrances sont vécues dans la perspective de la Résurrection et de la vie éternelle. Marthe Robin, les saints, sont nos modèles : la Croix et la joie ! Soyons donc des apôtres de l’amour, témoins de la Croix et semeurs de joie !

L’évangile de ce jour nous invite à la garde du cœur. C’est du cœur que naissent les bonnes ou les mauvaises intentions. Demandons au Cœur Immaculé de Marie la grâce de nous laisser éduquer par le Cœur de Jésus et de tendre peu à peu à ressembler au Cœur de Notre-Seigneur. Ne nous laissons pas, cependant, décourager par le Malin qui vise et combine sans cesse. Ce que Jésus condamne en ce jour, ce ne sont pas les imaginations dont nous ne sommes ni responsables, ni coupables. Le démon agit sur l’imagination et peut provoquer des troubles et des tentations. Saint Antoine d’Egypte a été ainsi tenté jusqu’à la fin de sa vie, mais il n’a pas péché. Sentir la tentation ce n’est pas consentir. Soyons donc confiants et abandonnons-nous au Cœur de Jésus et au Cœur immaculé de Marie. Vivons de plus en plus dans l’esprit d’enfance. Un enfant ne craint rien dans les bras de ses parents. Nous vivons, c’est vrai, le grand combat olympique de la pureté, mais, comme le Père le rappelait, en ce temps de grand combat, Dieu donne des grâces comme Il en a donné dans les premiers siècles de l’Eglise pour remporter la victoire contre les dictateurs de l’Empire romain. Notre Eglise se réjouit d’avoir une foule immense de martyrs héroïques de la Foi. En notre temps, le Cœur de Jésus et le Cœur Immaculé de Marie donnent des grâces à de nombreux jeunes et moins jeunes pour remporter victorieusement le grand et beau combat olympique de la pureté. Réjouissons-nous et, avec notre Pape François, redisons : Jésus est plus puissant que le démon !