La gloire de Dieu

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Homélie du jeudi 30 juillet 2015

Le texte de l’Exode, en ce jour, nous parle de deux symboles importants : la nuée et la gloire de Dieu, La nuée qui couvrait la tente de la rencontre est le signe sensible de la Présence de Dieu. La gloire du Seigneur qui remplissait la demeure est plus difficile à expliquer. Le mot hébreu kabôd qui a été traduit par « gloire » implique l’idée de poids. Le poids d’un être dans l’existence définit son importance, le respect qu’il inspire, sa gloire. Pour l’hébreu donc, à la différence du grec et du français, la gloire ne désigne pas tant la renommée que la valeur réelle, estimée à son poids. Saint Ignace de Loyola, que nous fêterons demain, a été très sensible au mot gloire. Pendant sa vie militaire, il a recherché les honneurs et la gloire humaine. Mais il a compris, après sa conversion, que cette gloire-là est éphémère et superficielle.

La gloire des sportifs ou des célébrités du monde politique ou du monde du spectacle ne dure qu’un temps. Les médias de Marseille titraient, en gare de Marseille, avant la première finale de coupe d’Europe du club phocéen, en parlant des footballeurs : les dieux ! Le lendemain, après la défaite de Marseille, les mêmes médias titraient en parlant des mêmes joueurs : les maudits ! En un jour, les dieux étaient devenus des maudits ! Inigo, devenu Ignace, a eu la grâce de comprendre qu’il lui fallait rechercher une autre gloire que cette pauvre gloire humaine : la plus grande Gloire de Dieu ! Cette Gloire là, il en était convaincu, n’est ni éphémère, ni superficielle, mais éternelle, parce qu’elle est le resplendissement réel de Dieu, l’Être qui n’a pas besoin d’un autre être pour exister et qui se nomme Yahvé et l’Être qui donne l’existence à tous les êtres de la création. La Gloire de Dieu c’est donc son Être, c’est cela Son Poids, Kabôd ! Comprenons cette réalité spirituelle si importante en profondeur !

Il est encore écrit dans le passage de l’Exode, lu aujourd’hui, que Moïse ne pouvait pas entrer dans la tente de la rencontre à cause de la nuée et de la gloire. La Présence de Dieu dans la tente l’en empêchait ! Soulignons encore ce fait : c’est Dieu qui donne l’ordre de partir ou de prolonger l’étape en un lieu. On ne levait le camp qu’au moment où la nuée s’élevait et quittait la Demeure. La nuit, dit encore l’auteur sacré, un feu brillait dans la nuée. Prenons au sérieux tous ces signes de la présence de Dieu, qui ont marqué le Peuple de Dieu et par lesquels Dieu les a éduqués. Ils en avaient besoin pour demeurer dans la fidélité à l’Alliance du Sinaï et au vrai Dieu : Yahvé.

Dans quelques jours, nous fêterons la Transfiguration de Jésus sur le Mont Tabor. Nous entendrons l’évangile selon Saint Marc. Ce dernier, en tant que secrétaire de Pierre le premier témoin, dira : « Pierre, Jacques et Jean virent la gloire de Jésus ». Cette expression doit être comprise à la lumière du mot hébreu kabôd dans l’AT. Il ne s’agit pas d’une gloire humaine passagère mais de la Gloire éternelle du Fils de Dieu qui rayonne en son humanité. Saint Marc dira encore : « Pierre n’avait pas fini de parler qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent et de la nuée une voix se fit entendre : « celui-ci est mon Fils, écoutez-le » ! La nuée doit également être interprétée par rapport à la nuée qui couvrait la tente de la Rencontre. Il ne s’agit pas du nuage qui recouvre le sommet d’une montagne, mais du signe de la Présence de Dieu ! La frayeur des trois apôtres est la frayeur dont sont saisis les personnages de l’AT mais aussi du NT lorsqu’ils se trouvent en présence de la manifestation du divin. De la nuée, la Voix du Père s’est fait entendre ! Quelle théophanie merveilleuse ! Nos frères orientaux font de la Fête de la Transfiguration l’une de leurs plus grandes fêtes liturgiques. Préparons-nous bien à cette Fête !

Jésus compare l’Eglise à un filet. Le filet, conçu pour prendre des poissons, révèle la mission. Il est comme l’arche du salut qui permet aux hommes d’être délivrés de l’esclavage des démons. La mer, en effet, symbolise dans la Bible le lieu des puissances du Mal. Le filet qu’est l’Eglise nous permet donc d’être libérés de ce lieu du Mal ! Benoît XVI disait que, dans le filet qu’est l’Eglise, se trouvent mélangés les bons et les mauvais poissons. C’est le lot de l’Eglise actuelle, car l’heure n’est pas encore venue de faire le tri. Les anges, dit Jésus dans la parabole, feront le tri à la fin des temps en séparant les bons poissons qui participeront à la vie du Ciel et les mauvais qui souffriront la damnation éternelle. Il ne s’agit pas d’une image mais d’une réalité. La grande hérésie de notre temps, inspirée par Satan, est de faire croire que tout le monde est sauvé et que l’on ira tous au paradis. Dieu veut le Salut de tous, c’est évident, mais Il ne peut contraindre aucune liberté ! Demandons à Jésus et à la Vierge Marie de bien utiliser la liberté que Dieu nous a donnée. Recherchons la liberté des Saints.

En ce jour, deux grands saints sont proposés à notre méditation : St Pierre Chrysologue, dont le nom signifie « parole d’or », grand prédicateur du Verbe incarné ; et Saint Léopold Mandic, humble religieux capucin, qui, par son amour, sa patience et sa persévérance en demeurant de longues heures au confessionnal, a permis à beaucoup de pécheurs d’ouvrir leur cœur à Dieu.

St Léopold nous aide à mieux comprendre pourquoi l’heure n’est pas encore au tri des poissons. Tant que les poissons dans le filet qu’est l’Eglise sont en vie, la Miséricorde peut être donnée ! Saint Léopold désirait ardemment être l’instrument de la Miséricorde divine. Il passait des nuits entières au confessionnal et il remerciait les fidèles de leur confiance. Il est un saint de notre temps puisque sa pâque a eu lieu en juillet 1942. Il a confessé le futur Pape Jean-Paul Ier. Demandons à St Léopold de comprendre la grandeur de la vie religieuse et d’être des consacrés joyeux et rayonnants de la joie de Dieu. Durant sa vie, le petit frère Léopold n’a pas fait la une des Médias. Il n’a pas recherché la gloire humaine. Les humbles qui l’ont rencontré ont eu l’intuition que, dans ce petit religieux, rayonnait une gloire bien supérieure : la Gloire de Dieu ! Ils ne voyaient, certes pas, la nuée recouvrir son confessionnal, mais ils avaient la conviction que là où passait Saint Léopold, Dieu passait avec lui !

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