Laissons nous consoler par le Coeur immaculé de Marie

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Homélie de la grande fête de Notre Dame des Neiges, samedi 13 décembre 2014

Bien chers amis, puissent les paroles de salutation de l’archange Gabriel, que nous venons de réentendre dans l’évangile, nous pénétrer plus profondément en cette Fête de Notre-Dame des Neiges ! Ces paroles en grec sont : « Kairé checharitoméné ». Ces deux mots, littéralement, pourraient être traduits : « Réjouis-toi, pleine de grâce ou comblée de grâce ». La traduction officielle que nous utilisons est « je vous salue pleine de grâce ». Le « réjouis-toi » grec est, en effet, une salutation, mais une salutation qui n’est pas ordinaire. L’archange aurait dû souhaiter « la paix » à la Vierge Marie, puisque les membres du Peuple de Dieu se saluaient en se disant « Shalom » = Paix. Mais l’archange Gabriel a préféré choisir le mot « joie » parce que la promesse de Dieu est réalisée au jour de l’Annonciation : le Fils de Dieu se fait homme pour que l’homme devienne Dieu ! Un tel mystère ne peut que produire la joie ! Soyons donc dans la joie malgré les tristesses et les angoisses qui peuvent nous assaillir.

La première lecture d’Isaïe était aussi un appel à la joie : « Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez en elle, vous tous qui l'aimez, soyez avec elle dans l'allégresse ». Cette joie, Notre-Dame des Neiges veut nous en combler en ce jour. Ouvrons-lui bien notre cœur ! Dieu veut aussi nous consoler par le Cœur maternel de Notre-Dame des Neiges : « Comme celui que sa mère console, disait encore Isaïe, moi aussi, je vous consolerai, votre cœur sera dans la joie ». Notre Pape François, à l’angélus de dimanche dernier nous a demandé avec insistance de nous laisser consoler par Dieu. Donnons donc à Dieu de la joie et laissons-nous consoler par le Cœur Immaculé de Marie !

Approfondissons à présent le mot unique dans l’Ecriture Sainte, que l’archange Gabriel a utilisé comme un nom propre pour s’adresser à la Vierge Marie : « Checharitoméné ». Ce mot intraduisible révèle que la Vierge Marie a reçu une grâce unique. L’Esprit Saint habite en elle en plénitude depuis le premier moment de sa conception. L’Eglise ne s’est pas trompée en proclamant le dogme de l’Immaculée Conception en 1854. Mais ceux qui, aujourd’hui, ne croient pas au dogme du péché originel ne peuvent pas comprendre ce dogme ! La Sainte Vierge, à Lourdes en 1858, a confirmé le dogme de l’Eglise : « Je suis l’Immaculée Conception ». Cette révélation de Lourdes permet de mieux comprendre le « Checharitoméné » de l’évangile. Aucune créature humaine ne peut dire : « je suis l’Immaculée conception », la Vierge Marie, seule, peut le dire, parce qu’elle a reçu le privilège d’être préservée des conséquences du péché originel.

Pourquoi a-t-elle reçu cette grâce unique ? Parce qu’elle a été prédestinée de toute éternité à être la Mère de Dieu ! Emerveillons-nous devant ce mystère qui faisait tressaillir de joie et d’allégresse Saint Maximilien Kolbe ! Notre Fondateur désirait qu’en l’octave de l’Immaculée Conception, nous célébrions solennellement le Cœur Immaculé de Marie. Vous en connaissez la raison : l’anniversaire de la bénédiction de la statue de Notre-Dame des Neiges le 15 décembre 1946. Dieu veut, par le message de Fatima, le développement de la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Comprenons la nature de cette dévotion : le Cœur Immaculé de Marie, c’est bien évidemment toute la personne de la Vierge Marie. Le Cœur, c’est le lieu des décisions les plus intimes et le lieu de l’Amour. Le Cœur Immaculé de Marie est donc le Cœur qui n’a jamais rien refusé à Dieu, le Cœur qui a totalement réjoui le Cœur de Dieu, comme nous le chantions avec le Psaume 44. Ce Cœur Immaculé est devenu l’Arche d’Alliance. C’est en Lui que, par l’opération du Saint-Esprit, a été réalisé le mystère de l’Incarnation qui élève l’humble Vierge Marie au rang de Mère de Dieu ! Ce Cœur a été transpercé par le glaive de douleur au pied de la Croix de Jésus. La Mère de Dieu est alors devenu notre Mère. Chacun peut, en ce jour, l’appeler : « Maman ! » Nous pouvons, tous, nous réfugier en ce Cœur Immaculé. Les orgueilleux ne peuvent pas comprendre ce mystère, mais les humbles, comme Saint Bernard, Saint Louis-Marie et Saint Jean-Paul II l’ont compris en profondeur. Notre Père Fondateur, le 15 décembre 1946, a consacré sa paroisse, mais aussi, bien évidemment, la communauté qui allait naître, au Cœur Immaculé de Marie. Nous voyons aujourd’hui les fruits de cette consécration. Mais ce n’est encore qu’un début ! Saint-Pierre-de-Colombier deviendra un grand lieu de dévotion au Cœur Immaculé de Marie, Notre-Dame des Neiges, nous en sommes convaincus !

Saint Jean, dans l’Apocalypse, nous a invités à contempler avec enthousiasme la Jérusalem nouvelle, belle, comme une jeune mariée parée pour son époux. Ce que l’on dit de l’Eglise, on peut le dire de la Vierge Marie. Laissons-nous enthousiasmer par l’Esprit Saint en contemplant avec grande joie la beauté du Cœur Immaculé de Marie. Nous aimons attribuer ces paroles du Cantique des cantiques à Dieu le Père, accueillant au Ciel le Chef d’œuvre de la Création : « que tu es belle, ma bien-aimée, que tu es belle ! » Oui, Notre-Dame des Neiges, à la suite de notre Père Fondateur et de Mère Marie-Augusta, nous voulons nous laisser conquérir par la beauté et la pureté de votre Cœur Immaculé et nous vous demandons la grâce de vivre et faire vivre dans la joie et l’énergie du bel amour qu’est la chasteté le combat olympique de la pureté. Les deux derniers messages que, par l’Apocalypse, Notre-Dame des Neiges veut nous donner, sont des messages de consolation et d’espérance. A tous ceux qui, parmi nous, ont été douloureusement éprouvés le Cœur Immaculé de Marie veut maternellement rappeler : « Dieu essuiera toute larme de vos yeux, de mort, il n'y en aura plus; de pleur, de cri et de peine, il n'y en aura plus, car l'ancien monde s'en est allé ». A ceux qui sont découragés et ne voient pas d’issue à leurs épreuves, Notre-Dame des Neiges veut imprimer en leurs cœurs cette importante prophétie de l’Apocalypse : « voici que je fais toutes choses nouvelles ». Nous ne sommes pas en attente de l’illusoire paradis du meilleur des mondes, ni du sur-homme que les progrès de la science permettront d’immortaliser. La vraie nouveauté est arrivée avec la plénitude des temps, avec l’Incarnation du Verbe. Benoît XVI a dit que le plus grand saut de l’histoire de l’humanité avait eu lieu avec la Résurrection de Jésus. Par le baptême, nous participons à la Vie éternelle de Jésus Ressuscité. La plénitude des temps commence avec l’aurore qu’est la conception immaculée de la Vierge Marie. La nature humaine reçue par la Vierge Marie, au premier jour de sa conception, est une nature, non marquée par les conséquences du péché originel, pleinement animée par la grâce divine et l’Esprit Saint. Le Fils de Dieu assume cette nature dans le sein de la Vierge Marie au jour de l’Incarnation. Tous ceux qui renaissent de l’eau et de l’Esprit Saint par le baptême participent à cette nouvelle création. Rendons grâces à Dieu, soyons dans la joie et remercions l’humble Vierge Marie d’avoir toujours dit : Ecce, Fiat et Magnificat. Demandons à Notre-Dame des Neiges qu’en cette année de la vie consacrée, beaucoup de jeunes comprennent l’importance d’une vie donnée à Jésus en vue du salut des âmes.

A la fin de la Messe après l’oraison :

Au terme de cette Messe solennelle en l’honneur du Cœur Immaculé de Marie, je voudrais remercier Notre-Dame des Neiges d’avoir si bien guidé notre Père Fondateur et Mère Marie-Augusta. Nous ne serions pas rassemblés en ce jour s’ils n’avaient pas dit un « oui » courageux et disponible à la Volonté de Dieu en se consacrant à Notre-Dame des Neiges. Au début de cette année de la vie consacrée, nous voulons mettre en application ce que nous demande notre Pape François : regarder le passé avec reconnaissance. Ce passé, pour nous, c’est, bien évidemment, le début de notre Fondation. Nous prierons avec vous Notre-Dame des Neiges, cet après-midi, pour lui demander d’intercéder auprès de Dieu afin que nos Fondateurs soient davantage connus et que leur Famille religieuse se développe dans la fidélité aux inspirations données par le Cœur de Jésus et le Cœur Immaculé de Marie. Au terme de cette Messe, renouvelons notre consécration au Cœur immaculé de Notre-Dame des neiges avec la prière que nos Fondateurs nous ont donnée : « Ô Notre-Dame»... Soyons dans la joie et devenons des témoins de l’espérance

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