Le Carême, contempler Jésus dans son dépouillement et le suivre !

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Homélie du samedi des cendres. 8 mars 2014. WE Foyers à Sens.

La Parole de Dieu, en ce samedi après les cendres, nous indique la voie de la vraie conversion : « suivre Jésus » ! La religion chrétienne n’est pas d’abord une morale et encore moins la morale stoïcienne. La conversion n’est pas le fruit de nos seuls efforts personnels, mais elle est un don de Dieu, un don à demander dans la prière. Sans Jésus, personne ne peut se convertir en vérité ! La vocation de Saint Matthieu en est la preuve. Jésus est venu appeler à son bureau de publicain celui qui était considéré par ses contemporains comme un pécheur public. Matthieu n’est pas devenu « juste » à cause d’exploits ascétiques qu’il aurait accomplis mais parce qu’il a répondu à l’appel de Jésus : « Suis-moi ! » Il a tout abandonné pour Le suivre.

Il a voulu, tout de suite, faire partager sa joie à ses amis publicains et à d’autres personnes. Il a offert à Jésus et à ses invités un grand festin. Les pharisiens et les scribes se sont scandalisés. Jésus leur a dit alors : « je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs pour qu’ils se convertissent ». Comprenons la leçon et demandons à Notre-Dame des Neiges, au début de notre récollection de Foyers, la grâce de répondre à l’appel de Jésus et de devenir son disciple. Être chrétien, gravons-le en notre mémoire, c’est être disciple de Jésus, c’est suivre Jésus ! Ne soyons pas comme le fils aîné de la parabole de l’enfant prodigue : nous sommes, tous, pécheurs, nous avons, tous, besoin d’être purifiés et sanctifiés par Jésus ! Mais ayons confiance : Jésus a purifié Matthieu et Il lui a permis de devenir un saint, un grand apôtre, un évangéliste ! Jésus peut nous purifier, Il peut nous sanctifier, Il est le Fils de Dieu fait homme, Il est notre Sauveur !

Suivre Jésus, cependant, demande une cohérence de vie. Si la religion chrétienne n’est pas d’abord une morale, nous ne devons jamais oublier que la première Alliance du Sinaï a été marquée par le don de la Loi. L’Alliance de Dieu avec Israël, son Peuple, n’a été motivée que par l’Amour. Israël, en effet, n’était pas meilleur que les autres peuples. C’est par Amour gratuit que Dieu l’a choisi pour une mission universelle : en lui doivent être bénies toutes les Nations de la terre ! L’élection était purement gratuite, mais, en retour, Dieu a demandé aux membres du Peuple de Dieu d’observer les 10 commandements qui, de fait, résument la Loi naturelle. Le prophète Isaïe rappelle aujourd’hui l’importance d’observer le Sabbat, le Jour du Seigneur. Si l’on ne met pas Dieu à la première place dans sa vie, en observant les 3 premiers commandements, comment pourra-t-on aimer son prochain comme soi-même et observer les 7 autres commandements ?

Approfondissons davantage, au cours de cette récollection, le lien entre la Foi, les sacrements, la morale et la prière. Ce lien est particulièrement mis en valeur dans les quatre parties du Catéchisme de l’Eglise catholique. Soyons des chrétiens cohérents. Mettons Dieu à la première place. Vivons avec Jésus, contemplons-Le au désert, suivons-Le avec confiance, nourrissons-nous de Son Corps et de Son Sang par l’Eucharistie et demandons à l’Esprit Saint la grâce de marcher sur le chemin de la sainteté. La Vierge Marie nous redit encore en ce samedi : « soyez saints, grands saints, vite saints ! » Ne disons pas : « ce n’est pas possible ! » Nous pouvons, certes, connaître des chutes, Benoît XVI nous a dit : le saint n’est pas celui qui ne tombe jamais, mais celui qui se relève tout de suite avec Jésus. Aujourd’hui, notre Pape François nous dit et redit : Dieu ne se fatigue jamais de pardonner, mais l’homme peut se fatiguer de demander pardon !

Saint Jean de Dieu, que nous fêtons en ce jour, devrait nous donner confiance. Il n’est pas né saint ! Après une vie pleine d’aventures et de périls, où il fut tour à tour en Espagne berger, régisseur, soldat, pèlerin et marchand d’images, mais avec le désir d’une vie meilleure, il construisit à Grenade un hôpital où il servit et soigna avec une constante charité les pauvres et les malades, et s’adjoignit des compagnons qui constituèrent plus tard l’Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Dieu. Il est mort en 1550. Puisse Saint Jean de Dieu nous aider à mettre en pratique le message de notre Pape François pour ce carême : voir la triple misère qui pèse sur les hommes de notre temps : la misère matérielle, morale et spirituelle. Demandons au Cœur immaculé de Marie, Notre-Dame des Neiges, un cœur compatissant, bon et aimant. Vivons un vrai et saint carême. Nous ne pouvons pas oublier la dernière homélie du Pape Benoît XVI, le mercredi des cendres de l’année dernière. Il nous disait : qu’est-ce qui compte vraiment dans ma vie ? Ce n’est pas le pouvoir mondain qui sauve le monde mais le pouvoir de la croix, de l’humilité, de l’amour. Notre Pape François, qui lui a succédé sur le Siège de Pierre, a, plusieurs fois, rappelé que les chrétiens devaient se dépouiller de la mondanité, qui est l’esprit du monde et l’esprit du démon. Puisse ce carême nous permettre de mieux contempler Jésus, de Le suivre dans son dépouillement. Ce dépouillement ne nous appauvrira pas mais nous enrichira parce que Jésus s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa divinité !

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