Les titres de Jésus, Dieu fait homme
Homélie de l’Office des lectures du 1er janvier 2013 en l’année de la Foi.
Bien chers amis, en cette première heure de l’année 2013, nous avons la joie de célébrer Marie, Mère de Dieu. La semaine dernière, nous avons réentendu avec joie la première proclamation de l’évangile par l’ange aux bergers : « je vous annonce une grande joie, aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David, Il est le Christ, le Seigneur ! ». En cette année de la Foi, il est très important de réfléchir avec l’aide la Vierge Marie sur cette première proclamation évangélique : Jésus, ce petit enfant, né si pauvrement dans une grotte aux environs de la Ville de Bethléem n’est pas un enfant comme les autres : Il est le Sauveur, le Christ Messie, le Seigneur. L’ange a bien donné, dans la nuit de Noël, les titres que l’Eglise attribuera à Jésus. Le premier titre est « Sauveur ».
Le mot sauveur est aujourd’hui rendu par « libérateur » ou « rédempteur ». Le mot « Sauveur » ne peut se comprendre en plénitude que par rapport à l’histoire du Salut. L’humanité, depuis le péché originel, se trouvait privée de la grâce de Dieu et prisonnière du pouvoir de Satan et de la mort. Le Ciel était fermé pour les hommes ! Jésus est Sauveur parce qu’Il a expié, par la Rédemption, le péché originel et tous les péchés personnels des hommes. Il a racheté l’homme esclave du pouvoir de Satan, du péché et de la mort. Le prix de ce rachat est élevé : Son Sang. Jean-Paul II disait que l’homme avait du prix aux yeux de Dieu pour avoir un tel Rédempteur ! Le Salut dépasse aussi tout ce que l’on pouvait imaginer : Jésus ne nous a pas seulement rachetés de l’esclavage, Il nous a aussi « libérés » pour nous faire participer à sa condition de Fils de Dieu. Nous ne sommes pas fils de Dieu par nature, bien évidemment, mais par adoption. Nous sommes vraiment, par le baptême, devenus frères et sœurs de Jésus. Quelle grâce ineffable ! C’est toute cette réalité spirituelle qui est contenue dans le mot « Sauveur ».
Jésus est aussi le Christ. Que signifie ce mot grec, utilisé par Saint Luc. Il traduit le mot hébreu « Messie ». Donc les noms Christ et Messie sont identiques. Le nom Christ signifie « Oint ». L’oint du Seigneur recevait une onction d’huile. David a été oint par Samuel, les autres rois qui lui succèderont seront aussi « oints ». Le Messie attendu était le Fils de David. D’autres hommes recevaient une onction : les prêtres et aussi certains prophètes comme Elisée qui a été oint par Elie et qui lui a permis d’être inspiré par le Saint-Esprit. Jésus n’est pas seulement le Christ, parce qu’Il est le Fils de David, Il est aussi Prêtre et Prophète. Mais ces trois fonctions de prêtre, de prophète et de roi, Il ne les exerce pas comme les membres de l’Ancien Testament.
Il est dit dans la lettre aux Hébreux qu’Il est le Grand Prêtre parfait qui a accompli le Sacrifice Parfait capable de sauver tous les hommes. Les grands-prêtres de l’AT devaient renouveler, chaque année le sacrifice du Yom Kipour pour ses propres péchés et celui du Peuple. Jésus, Lui, n’avait pas à offrir des sacrifices pour ses péchés, puisqu’Il était sans péché. La Sacrifice qu’Il a offert n’est pas un sacrifice de taureau ou d’agneau mais Il s’est offert une fois pour toutes sur la Croix en Sacrifice Parfait. Il est donc l’unique Grand Prêtre du NT. Les prêtres qui célèbrent la Messe agissent en sa Personne. Dans le prêtre c’est toujours l’unique Grand Prêtre, Jésus, qui agit.
Jésus est plus grand que tous les prophètes. Moïse était considéré comme le législateur, celui qui s’entretenait avec Dieu face à face. Jésus est plus grand que Moïse. Il n’a pas besoin de recevoir de Dieu les paroles de prophétie, Il est la Parole de Dieu en Personne : le Verbe. Il est la Plénitude Personnelle de la Révélation.
Jésus, enfin, est Roi, mais son royaume n’est pas de ce monde. Les rois de la terre exercent le pouvoir pendant un temps, puis ils meurent et sont remplacés. La royauté de Jésus est éternelle. Il est Roi pour toujours et son Règne n’aura pas de fin. Jésus a dit à Sainte Marguerite Marie : Je règnerai malgré Satan et ses suppôts. L’enfer ne pourra pas empêcher la royauté de Jésus. Les membres du Peuple de Dieu attendaient un Messie temporel qui libérerait le Peuple du joug romain, ils ne pouvaient pas comprendre la vraie mission de Jésus. Ce n’est qu’après la Passion et la Résurrection que les apôtres la comprendront. L’Eglise enseigne donc que Jésus est vraiment le Messie que David et les Prophètes avaient annoncé, mais Il l’est en tant que l’unique Grand Prêtre éternel, l’unique Prophète éternel, le Verbe de Dieu et l’unique Roi éternel, le Roi des rois et Seigneur des seigneurs !
Le dernier titre que l’ange donne à l’Enfant né dans la Crèche est Seigneur. Ce nom de Seigneur, dans l’AT, était utilisé à la place du nom « Yahvé » que l’on ne devait pas prononcer. Dire que Jésus est Seigneur, c’est donc dire qu’Il est Dieu. Saint Thomas, après avoir mis son doigt dans les plaies de Jésus et son poing dans son côté, fera cette belle profession de Foi : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » La Vierge Marie, que nous vénérons solennellement en cette nuit, dans l’octave de la nativité, n’est pas seulement la Mère de l’humanité de Jésus, la Mère du Messie, la Mère du Grand Prêtre, la Mère du Prophète, elle est la Mère de Dieu parce que Jésus est l’unique Personne divine du Fils de Dieu. Demandons à la Vierge Marie, en cette nuit de prière de l’année de la Foi, la grâce de mieux comprendre le mystère de Jésus et de l’adorer avec les sentiments du Cœur Immaculé de Marie et du chaste cœur de Saint Joseph. Puissent beaucoup de non croyants recevoir, par nos prières et nos offrandes, des grâces de Foi. Demandons aussi à la Mère de Dieu de demander à Jésus, Son Fils, le Roi des rois et Seigneur des seigneurs, de permettre le réveil des baptisés endormis et le réveil de la France, Fille aînée de l’Eglise. Supplions enfin, comme nous l’avons fait au terme de la première partie de notre nuit de prière, pour que vienne bientôt le triomphe du Cœur Immaculé de Marie !