"Ma puissance se déploie dans la faiblesse
Homélie samedi 24 novembre 2012,
Avec l’Eglise universelle, en ce samedi, nous fêtons 117 martyrs du Viet-Nam dont le Français St Théophane Vénard que Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus aimait beaucoup. La mort de ces martyrs devrait nous aider à mieux comprendre la difficile lecture de l’Apocalypse que nous venons d’entendre. Qui sont les deux témoins dont il est question dans le texte de ce jour ? Saint Augustin disait qu’il s’agissait d’Enoch et d’Elie, toujours vivants. Ils disaient cela dans une homélie de la Fête de deux autres grands témoins : Saint Pierre et Saint Paul. La mort des témoins de la Vérité révèle la cruauté du grand combat de l’Apocalypse entre la Femme et le Dragon, les bons anges et les démons. Ce combat se poursuit tout au long de l’Histoire de l’Eglise, il n’a toujours pas cessé. Il s’est même amplifié au cours du vingtième siècle, le siècle des martyrs. La résurrection des deux témoins révèle que les martyrs ne sont pas des vaincus mais des vainqueurs. Ayons confiance, le triomphe du Cœur immaculé de Marie viendra !
Le martyre, disait Mère Marie Augusta, n’est pas nécessairement le versement du sang. Il existe une autre forme de martyre : le martyre moral, le martyre de la fidélité à la Foi, à la Vérité. Ce martyre moral, nous le vivons et il risque de s’amplifier. Demandons à la Vierge Marie, aux martyrs du Viet-Nam et aux martyrs de tous les temps, les grâces pour être fidèles à notre Foi et témoins enthousiastes de Jésus. Le dernier message de Jean-Paul II, dont nous avons souvent parlé, est un appel au « courage » : Levez-vous ! Allons ! Ce grand appel était d’abord adressé à ses frères évêques. Il leur demandait de ne pas se taire face aux dictateurs, qui utilisent l’arme de la peur pour réduire leurs opposants au silence. Benoît XVI a pris très au sérieux le dernier appel de Jean-Paul II. Il est vraiment le Pape courageux, il ne se tait pas, il dénonce sans peur les nouveaux dictateurs de notre temps : les dictateurs du relativisme ! Remercions Dieu d’avoir donné à l’Eglise et au monde, en ces 30 dernières années, les deux grands témoins de Jésus : Jean-Paul II et Benoît XVI ! Puisse leur courage nous entraîner au courage. Nous sommes faibles, c’est évident, nous sommes petits comme David face à Goliath, mais n’oublions pas ce que Jésus disait à Saint Paul : « ma puissance se déploie dans la faiblesse ». L’heure est au courage, l’heure est à la détermination, l’heure est à la conviction de la Foi ! Mais attention : l’heure n’est pas à la présomption téméraire ni à l’arrogance. La victoire contre les forces du mal ne sera pas notre victoire mais la victoire de Dieu. Nous le rappellerons, demain, en citant le Catéchisme de l’Eglise catholique.
Prenons les moyens de Dieu en cette année de la Foi et vivons le psaume 143 avec lequel nous avons loué Dieu : le Seigneur est notre Rocher, Il nous entraîne pour la bataille, Il est notre bouclier. Alors que pouvons-nous craindre ? Soyons forts dans la Foi et fidèles avec l’aide du Saint-Esprit !
L’évangile de ce jour est très riche. Il révèle, d’abord, la résurrection de la chair : à la fin des temps, nous participerons en notre corps ressuscité à la Résurrection de Jésus. N’oublions pas, en cette année de la Foi, de témoigner de la Résurrection. Le fondement de la Foi chrétienne est la Résurrection de Jésus. L’évangile nous révèle aussi que la vie éternelle dans le Royaume de Dieu ne sera pas comparable à cette vie terrestre. Au Ciel, dit Jésus, nous vivrons tous la vie des anges. Il n’y aura plus de mariage. L’affirmation de Jésus est facile à comprendre : le mariage a deux buts : l’union intime des époux et la procréation. Le temps de la procréation cessera avec la fin de ce monde, le Jugement dernier et la venue de la Jérusalem céleste. Les époux qui se seront profondément aimés dans le Christ ne seront pas pour autant désunis au Ciel. Comment cesseraient-ils de s’aimer ? Confions au Cœur immaculé de Marie cette récollection de Foyers et demandons-lui de nous préparer à bien vivre la solennité du Christ Roi. Puisse Jésus être vraiment Roi en notre âme, Roi en notre famille, Roi en nos paroisses, Roi en notre pays, la France qui demeure, malgré ses infidélités, la fille aînée de l’Eglise.
Le troisième groupe des évêques de France dont nos évêques du Centre Est ont commencé, hier, leur visite ad limina. Prions pour que ce pèlerinage sur les tombeaux des Saints Pierre et Paul leur obtiennent des grâces de courage pour remplir leur difficile mission en communion avec Pierre, le serviteur des serviteurs, le doux Vicaire du Christ.
Puissent les évènements actuels permettre un réveil des baptisés de notre Eglise. La nouvelle évangélisation ne pourra porter du fruit que si l’on surmonte la grave crise de la Foi actuelle. C’est pour la surmonter que Benoît XVI a décidé cette année de la Foi. C’est pour surmonter la crise exégétique et théologique qu’il a travaillé sans se lasser pour donner à l’humanité d’aujourd’hui mais aussi à celle de demain son témoignage sur Jésus, vrai Dieu et vrai homme dans ses trois volumes. Merci Jésus et Notre-Dame de nous avoir donné un tel Pape, succédant au Grand Pape Jean-Paul II ! Avec lui, nous voulons travailler au salut des âmes.