Marie Médiatrice de grâces

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Homélie sur Marie, médiatrice de toutes grâces, 2 juillet 2012.

Pourquoi fêtons-nous en ce jour la fête de Marie, Médiatrice de toutes grâces ? On fêtait, le 2 juillet, avant la Réforme liturgique, la Visitation de la Vierge Marie. Cette Fête est célébrée à présent le 31 mai. Dans le diocèse de Viviers, le 31 mai, on fêtait Marie Médiatrice de toutes grâces. Il était important que nous continuions à fêter Marie Médiatrice de toutes grâces. Le Père Lucien Maie, fondateur de notre famille, décida alors que nous la fêterions le 2 juillet. Les lectures proposées par l’Eglise pour la Messe de Marie, Médiatrice des grâces, sont suffisamment « parlantes ». Voici comment St Bernard expliquait cette dévotion mariale :

« Le Christ pouvait suffire et, de fait, actuellement encore, tout ce qui suffit à notre salut vient de lui, mais, pour nous, il n'était pas bon que l'homme fût seul : il y avait au contraire haute convenance à ce que fussent présents, pour aider à notre relèvement, les deux sexes qui, ni l'un ni l'autre n'avaient manqué de prendre part à notre perte. Homme, le Christ est sans contexte un sûr et fort puissant médiateur entre Dieu et les hommes, mais en Lui les humains redoutent la majesté ».

Marie est là pour intervenir auprès du Médiateur avec sa suavité, sa tendresse, sa mansuétude, sa miséricorde et son rôle de médiatrice est un don de la pitié infiniment douce de Dieu (cf. St Bernard et Notre Dame. Desclée p. 173).

b) Marie, en outre, disait-il,

"est la médiatrice fidèle contrairement à Ève, médiatrice combien cruelle qui, par l'antique serpent, inocula jusqu'à l'homme son virus pestilentiel. Marie a fait boire aux hommes comme aux femmes le contrepoison sauveur. “A tous, elle ouvre des bras miséricordieux, afin que, sans exception, tous reçoivent de sa plénitude : le prisonnier le rachat, le malade la guérison, l’affligé la consolation, le coupable le pardon, le juste la grâce, l’ange la joie ; toute la Trinité enfin la gloire, et la personne du Fils la substance d’une chair humaine; nul enfin ne se dérobe à sa chaleur" (Ib. p. 175).

c) " Marie est l'aqueduc (cf. Ibid. p. 209-229), par lequel nous recevons la source de vie qu’est le Christ. Cette source de vie, plénitude en personne, s’est elle-même réduite à rien pour venir jusqu’à nous. La source a été canalisée jusqu’à nous... Par un aqueduc est descendu le ruisseau céleste. Il “reçoit la source en sa plénitude au Cœur du Père et nous la livre, sinon telle quelle, du moins à la mesure de nos capacités"."Par la plénitude de grâce dont elle a été comblée, Marie est l’aqueduc débordant et ce, par la vertu de l’Esprit-Saint qui “survient” en elle au moment de l’Annonciation. Par ce privilège, elle est élevée au-dessus des anges" (Ibid. p. 225).

d) Pour devenir médiatrice de grâce, le Cœur Immaculé de Marie a été percé par la flèche de choix qu'est l'Amour du Christ :

"Cette flèche a non seulement percé l'âme de Marie, mais elle a transpercé de part en part pour ne laisser vide d'amour aucune parcelle de ce cœur virginal, et pour que la Vierge pût aimer de tout son cœur, de toute son âme, de toutes ses forces et fût pleine de grâce. Peut-être aussi l'a-t-il transpercé pour parvenir jusqu'à nous, pour que nous ayons tous part de cette plénitude, pour que Marie devint mère de l'amour, mère de cet amour dont Dieu-Amour est le Père ?" (Ibid. p. 393)

e) Marie demeure médiatrice de grâce dans sa médiation céleste. L’Assomption ne supprime pas sa médiation mais elle lui permet de la réaliser plus parfaitement encore :

“Elle comblera l’heureuse Vierge en montant aux Cieux les hommes de ses largesses. Comment ne donnerait-elle pas de présents, puisque ni le pouvoir, ni le bon vouloir ne peuvent lui manquer ? Elle est Reine du Ciel, elle est miséricordieuse, elle est notre avocate, elle pour tout dire la Mère du Fils Unique de Dieu, et rien autant que cela ne peut nous faire évaluer sa puissance et sa bienveillance” (Ibid. p. 361).

f) Conséquences spirituelles : nous sommes invités à passer par cette Médiatrice pour offrir nos offrandes : puisque c’est par ce canal que la grâce a coulé, c’est par ce même canal que la grâce doit remonter au donateur de la grâce : “Dieu n’était pas embarrassé pour répandre la grâce à son gré, sans utiliser cet aqueduc, mais Il a voulu choisir pour toi ce moyen de transfert. Car tes mains sont peut-être pleines de sang et souillées de présents (Ibid. p. 229).

Saint Louis-Marie :

"La médiation de la Vierge Marie est double : médiatrice de Dieu auprès des hommes, et médiatrice des hommes auprès de Dieu. La première médiation est toute relative à Dieu, comme l’a bien expliqué Saint Bernard : Marie ne crée pas la grâce, mais elle est le canal qui la conduit. La seconde médiation est exercée par Marie, la nouvelle Ève. Que fait le pauvre sujet d’un royaume terrestre pour que son petit présent soit apprécié du Roi ? Il passe par la Reine ! Ainsi, s’il n’a qu’une pomme à offrir, elle sera appréciée du Roi, car la Reine la placera sur un magnifique plateau d’argent ou d’or, et la présentera au Roi avec toute sa grâce de Reine !"

Scheeben (+ 1888) a aidé au développement de la compréhension théologique de la médiation de la Vierge Marie : “Sa collaboration constante avec le Christ dans toute son action miséricordieuse sur le corps mystique doit être regardée comme aussi normale que la collaboration constante du cœur avec la tête dans son influence sur la vie des autres membres” (Dict. spir.).

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