N'ayons pas peur de dire la vérité sur les fins dernières !

Le prophète Amos avertit sévèrement ceux qui vivent dans le luxe et la débauche sans se soucier des pauvres. Le psaume 145 révèle que Dieu prend la défense des opprimés, des affamés, des enchaînés, des aveugles, des accablés. Il aime les justes et Il protège l’étranger, Il soutient la veuve et l’orphelin. Ces paroles, tant de fois rappelées par les prophètes, n’ont hélas pas obtenu la conversion du grand nombre. Dieu a dû punir son Peuple par l’exil. Ne sommes-nous pas, aujourd’hui, dans la situation du Peuple de Dieu avant l’exil ? Que d’injustices, que de mépris des pauvres ! Des hommes, aujourd’hui en certains pays du monde, ne gagnent qu’un euro par jour en travaillant d’une manière inhumaine. Des sportifs, quant à eux, ont en notre pays des salaires mensuels dépassant 150 000 euros !

Notre Pape François, dimanche dernier en Sardaigne, a fustigé la recherche du profit et a dénoncé l’idolâtrie de l’argent, qui laisse de côté les personnes âgées et les jeunes, et met au centre l’argent, qui « commande » et non pas l’homme, la femme, la famille. Il a parlé d’un système économique globalisé sans morale. Il a invité à lutter contre ce système et à affronter ce"défi historique" avec solidarité et intelligence. Là où il n’y a pas de travail, disait encore notre Pape François, manque la dignité !

Cette dignité, le pauvre Lazare de l’évangile de ce dimanche en était vraiment dépourvu ! Le riche aux vêtements de luxe et qui faisait chaque jour des festins somptueux ne voulait pas le voir, couché devant sa porte et couvert de plaies. Jésus a révélé qu’après cette vie terrestre, la situation du pauvre Lazare est bien différente de celle du riche. Lazare a trouvé le bonheur dans le sein d’Abraham, aujourd’hui il jouit de la joie du Ciel avec Jésus, les anges et les saints. Le mauvais riche, quant à lui, souffre du malheur éternel en Enfer !

Que penser de ce passage évangélique ? Jésus a-t-Il voulu révéler l’existence de l’Enfer éternel ? Si Dieu est Amour, peut-Il permettre que des hommes créés à son image et ressemblance souffrent éternellement en Enfer ? Le Catéchisme de l’Eglise catholique rappelle l’existence de l’enfer en citant Jésus qui a souvent parlé de la "géhenne" du "feu qui ne s'éteint pas".

Parler de l’enfer, dit encore le CEC, c’est faire appel à la responsabilité personnelle pour un bon usage de sa liberté en vue de la vie éternelle. C’est aussi un appel pressant à la conversion : "Entrez par la porte étroite. Car large et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui le prennent; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent".

Il nous faut citer également la prophétie de l’évangile sur le Jugement dernier : Jésus dira à ceux qui seront à sa gauche : "Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel!" La Vierge Marie, à Fatima, le 13 juillet 1917, comme nous le redirons dans la Conférence de cet après-midi, a fait voir l’Enfer aux trois petits enfants ! L’Enfer existe, c’est certain, mais Dieu ne prédestine personne à y aller ; il faut, dit le Catéchisme une aversion volontaire de Dieu et y persister jusqu'à la fin (CEC 1037). Le Catéchisme rappelle que Dieu appelle tous les hommes au Salut, Il veut que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir (2P 3,9) d’où la prière de l’Eglise : arrache-nous à la damnation éternelle et reçois-nous parmi tes élus (Canon I). En cette année de la Foi, rappelons avec clarté les fins dernières, non pour faire peur, non pour faire vivre une vie chrétienne dans la crainte mais pour inviter à une vie cohérente. La Foi naît de l’Amour de Dieu, elle est une Lumière pour notre route. Mais cette Lumière nous appelle à vivre le double commandement de l’Amour : aimer Dieu et aimer notre prochain comme nous-mêmes !

Saint Paul exhortait son disciple Timothée à être juste et religieux, à vivre dans la Foi et l’amour, la persévérance et la douceur. Il nous invite également, en cette année de la Foi, à mener le beau combat de la Foi. Demandons cette grâce à Notre-Dame des Neiges. Les temps sont difficiles, c’est vrai, mais ces temps peuvent aussi devenir des temps de grâce et ils le deviendront par le triomphe du Cœur Immaculé de Marie. N’ayons pas peur, Satan ne pourra pas empêcher le Règne du Cœur de Jésus. Ce Règne viendra avec le triomphe du Cœur Immaculé de Marie.

Alors ne vivons pas dans la crainte, ne redoutons pas l’Enfer en vivant dans l’humble confiance en Jésus et la Vierge Marie. Notre-Dame, à Fatima, est venue appeler les trois petits enfants à vivre pour toujours au Ciel ! La prophétie de Fatima n’est pas la prophétie de l’Enfer mais la prophétie du Ciel ! Nous sommes faits pour le Ciel, nous vivrons pour toujours dans la joie du Ciel, nous goûterons le Bonheur éternel des anges et des saints, nous verrons Dieu et nous aimerons comme Jésus aime ! Notre Père Fondateur était enthousiaste lorsqu’il parlait du Ciel. Nous aussi, soyons enthousiastes, parlons davantage du Ciel à nos enfants et petits enfants et cela nous aidera à vivre dans la confiance et l’espérance les épreuves de ce temps.

En ce 29 septembre, nous fêtons Saint Michel, Saint Gabriel et Saint Raphaël. Demandons à St Michel Archange de grandir dans l’humilité en combattant l’orgueil de Lucifer. Prions Saint Gabriel de nous rendre forts de la force de Dieuen n’ayant pas peur d’aller à contre-courant. Demandons à l’Archange Raphaël dont le nom signifie « Dieu guérit » de nous guérir des blessures de nos péchés et de nous guider en notre chemin de Foi. Puisse cette journée en l’honneur de Notre-Dame des Neiges nous obtenir des grâces de Foi et de joie. Vivons les dernières semaines de cette année de la Foi, comme Benoît XVI le désirait : un pèlerinage dans le désert spirituel de notre monde et n’oublions son dernier message : vivre dans la joie. Notre Pape François rayonne la joie franciscaine. Soyons les témoins de la joie et de l’espérance en ces temps d’angoisses et de tristesse. Magnificat, magnificat !