Ne sommes-nous pas habitués à la banalisation du Mal?
Homélie du vendredi 11 octobre 2013.
La prophétie de Joël en ce vendredi devrait nous émouvoir au plus profond de nous-mêmes. Mais ne sommes-nous pas devenus comme habitués à ce monde où Dieu, non seulement, est absent, mais où Il est ouvertement combattu ? La Loi de Dieu est bafouée, marginalisée, ridiculisée. Le Mal est appelé Bien ! Notre Pape François a parlé à Lampedusa de la mondialisation de l’indifférence. Oui, comme nous le dit Dieu par Joël en ce jour, prenons des vêtements de deuil et pleurons.
Le prophète demandait aussi de faire entendre des lamentations. Du temps de Joël, ces lamentations pouvaient encore émouvoir les membres du Peuple de Dieu, mais, aujourd’hui, qui retransmettraient nos lamentations ? Joël annonce proche le Jour du Seigneur. Nous devons, nous aussi, ne pas avoir peur de rappeler la réalité des fins dernières afin d’appeler à la conversion. Mais, attention, ne ressemblons pas à l’un de ces prophètes dont vient de parler notre Pape François, en commentant le livre de Jonas. Ce prophète parcourait Ninive en annonçant sa fin prochaine et en pensant en lui-même : « ils l’ont bien mérité ! » Jonas se mettra en colère contre Dieu parce qu’Il a pardonné aux Ninivites ! L’annonce des châtiments divins est toujours conditionnelle. Si les hommes se convertissent, Dieu changera ses plans !
La prophétie de Joël ne s’est-elle pas réalisée d’une autre manière que celle que l’on pouvait imaginer. Le Jour du Seigneur, grand et redoutable, qu’annonçait Saint Jean-Baptiste n’a-t-Il pas été ce Jour du Vendredi Saint ? Ce Jour a bien été jour de ténèbres et d’obscurité, mais Il a été aussi le Jour de la Rédemption des hommes pécheurs ! Dieu est Dieu et Il n’agit pas comme nous ! Le Mal est puissant, le Mal est à l’œuvre en notre monde, le Mal semble l’emporter sur le Bien… Mais pourtant le Mal n’aura pas le dernier mot parce que la limite du Mal est la Miséricorde de Dieu ! Cette espérance, certes, nous fait vivre et nous savons en qui nous croyons, mais le Mal nous fait souffrir nous aussi et, comme le dit Joël, nous pleurons et nous gémissons en union avec Jésus en agonie jusqu’à la fin des temps.
Puisse notre participation aux souffrances de Jésus nous aider à bien participer avec confiance à la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie. Salve Regina, Mater Misericordiae…