Ne taisons pas l'enseignement de Jésus sur les fins dernières

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Homélie du jeudi 5 mars 2015

Il n’est pas nécessaire de commenter longuement l’évangile que nous connaissons bien. Mais il est important de rappeler qu’il n’est pas écrit que ce texte est une parabole. Il peut, certes, ressembler au langage parabolique mais rien ne dit que Jésus a donné une parabole. On peut donc considérer l’explication d’Anne Catherine Emmerich comme plus vraisemblable : Jésus a tiré la leçon de la mort de cet homme riche très connu de ceux à qui Il s’adressait pour les inviter à réfléchir sur les fins dernières et la possibilité de la damnation éternelle ! Le péché du mauvais riche est d’avoir méprisé le pauvre Lazare. Dans l’éternité, Lazare est dans le bonheur éternel alors que le mauvais riche, qui a refusé l’exercice de la charité, souffrira éternellement dans le malheur éternel !

La première lecture que l’Eglise a choisie, en ce jeudi, donne bien la même interprétation. Jérémie n’est pas le prophète de malheur, mais il est envoyé par Dieu pour annoncer à ceux qui ont fait le choix de se détourner de Dieu qu’ils se préparent une éternité de malheur. Les mots du prophète seront utilisés par Jésus dans la parabole du Jugement dernier : « Maudit soit l’homme qui met sa confiance dans un mortel et se détourne du Seigneur ! » Mais, après avoir parlé de la malédiction des damnés, Jérémie parle de la bénédiction des sauvés : « Béni soit l’homme qui met sa confiance dans le Seigneur, dont le Seigneur est l’espoir ! » La conclusion de Jérémie révèle qu’au jour du Jugement, Dieu révèlera les pensées profondes de notre cœur et nous serons jugés sur nos actes et nos fruits. Saint Ignace de Loyola et les grands prédicateurs des missions populaires avaient compris l’importance de prêcher sur les fins dernières.

Méditons souvent le psaume 1. Il ouvre le livre des psaumes et il est fondamental. Les sages d’Israël rappelaient souvent les deux voies qui se présentent à nous. Laquelle choisirons-nous ? Il est bien évident que Jésus nous invite en nous disant avec douceur : « viens et suis-moi », sans nous contraindre, à choisir la voie du bonheur et de la vie éternelle !

En préparant cette homélie, j’ai repris ce que j’avais écrit, pour le deuxième jeudi de carême de 2013 qui tombait un 28 février. Je vous en relis une partie :

Béni soit l’homme qui met sa confiance dans le Seigneur, dont le Seigneur est l’espoir ! Cette Béatitude de Jérémie et du premier psaume, a vraiment été vécue par notre bien-aimé Pape Benoît XVI pendant ses 32 années de ministère au service de l’Eglise universelle. En cette Messe d’action de grâce, à l’heure où le Siège de Pierre est vacant, en communion avec toute l’Eglise, nous rendons grâce à Dieu de nous avoir donné, à la suite du Grand Pape Jean-Paul II, l’humble ouvrier de la Vigne du Seigneur qu’a été Benoît XVI, le courageux collaborateur de la Vérité dans la douceur de l’amour. Le pontificat d’un Pape ne se mesure pas selon les critères de l’esprit du monde ou des sondages d’opinion, mais selon Dieu. La dernière audience de Benoît XVI marque, c’est évident, l’histoire de l’Eglise. Notre Saint-Père a révélé, une fois de plus, les sentiments profonds de son cœur de Pape : il vit de la Foi ! Au jour de son ordination sacerdotale, cette parole de Jésus l’a particulièrement marqué : « consacre-les dans la Vérité ». Depuis ce jour, il se sait, lui si humble et si timide, consacré par Jésus, la Vérité en Personne, dans la Vérité. Nous pouvons dire, au terme de son Pontificat, qu’il n’a jamais cherché que la Vérité. Quel héritage laisse-t-il à l’Eglise ! Les générations de chrétiens qui viendront après nous en témoigneront ! Sa Sainteté Benoît XVI qui, en cette heure, n’est plus notre Pape, vient de donner à l’Eglise et au monde un témoignage de sérénité absolument admirable. La source de cette sérénité ne peut venir que de la grâce de Dieu et de l’Esprit Saint. Mais n’en concluons pas, d’une manière superficielle, que la décision qu’il vient de prendre ne le fait pas souffrir ! Peut-on accomplir la volonté de Dieu sans aimer en souffrant et sans souffrir en aimant ? Le théologien Joseph Ratzinger n’a jamais désiré devenir évêque, encore moins cardinal et encore moins Pape. Il a résisté à Jean-Paul II avant d’accepter de devenir Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi. L’attentat du 13 mai 1981 a arraché son « oui » ! Quel renoncement pour ce grand théologien, qui avait marqué les évêques du Concile Vatican II par son esprit, jeune et libre, que de devenir Préfet de l’ex Saint-Office ! Jean-Paul II a bénéficié, pendant 24 années, de l’aide efficace de son très fidèle ami. Nous pouvons, sans exagération, appliquer à la collaboration de ces deux grands Papes cette expression que nous utilisons souvent dans notre Famille Domini : « jamais rien l’un sans l’autre ». Ce jamais rien l’un sans l’autre s’est continué pendant tout le Pontificat de Benoît XVI. Ce très grand Pape a vraiment porté à son accomplissement l’œuvre de son grand prédécesseur. Il laisse à présent au prochain successeur de Pierre les instruments nécessaires pour que soit enfin mis en œuvre le vrai Concile Vatican II. Oui, ce soir, rendons grâce à Dieu pour les grandes Encycliques de Jean-Paul II auxquelles le Cardinal Joseph Ratzinger a efficacement collaboré ! Merci au Préfet de Jean-Paul II pour ses enseignements convaincus concernant la transmission de la Foi, l’Eglise, l’œcuménisme, le dialogue interreligieux, la transmission de la vie humaine, la dignité de la personne humaine et d’autres points de doctrine. Un très grand merci pour avoir humblement accepté de prendre sur lui, pendant 24 ans, les violentes critiques contre le Magistère de Jean-Paul II. Lui, si doux, si humble et si respectueux des personnes et des libertés, n’a pu que souffrir d’être surnommé le « Panzer Cardinal » ! Une telle réputation était une calomnie ! Les parlementaires britanniques et allemands ont dit avoir rencontré un Pape, doux et humble de cœur, respectueux de leurs libertés, compréhensifs de leurs difficultés mais fidèles à la raison éclairée par la Foi. Le premier grand message de Benoît XVI reprenait le grand message de Jean-Paul II : ne pas avoir peur d’ouvrir son cœur au Christ. Le grand trésor qu’il donne à l’Eglise et au monde, après le Catéchisme de l’Eglise catholique, ses Encycliques et ses autres écrits, est son livre en trois tomes sur Jésus. Un très grand merci à notre bien-aimé Pape pour ce livre qui fait date et servira des générations de chrétiens. Jésus, pour Benoît XVI, n’est pas une personne du passé, une personne inaccessible à l’historien moderne.

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