Notre vraie vie n’est pas sur cette terre, elle est au Ciel

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Homélie du Jeudi de l’Ascension 2012.

L’oraison de cette Fête de l’Ascension donne le sens du mystère de ce jour : « Dieu qui élèves le Christ au-dessus de tout ». Quelle est cette élévation annoncée par l’Eglise ? C’est l’entrée de l’humanité de Jésus dans la divinité et non le départ de Jésus vers un astre lointain, comme le dit Benoît XVI. « Ouvre-nous à la joie et à l’action de grâce, car l’Ascension de ton Fils est déjà notre victoire ». Benoît XVI, dans son livre sur Jésus, a souligné ce fait : l’Ascension n’a pas produit la tristesse chez les apôtres mais la joie. La raison de cette joie : l’Ascension de Jésus est déjà notre victoire.

Quelle victoire ? L’humanité, depuis le péché originel, était dans une condition misérable : séparée de Dieu, esclave du péché qui conduit à la mort, sous le pouvoir du Prince des ténèbres. Jésus, le Fils de Dieu, s’est fait homme pour nous libérer de cet esclavage en nous rachetant. La victoire de notre Rédempteur a été acquise à prix fort : sa mort sur la Croix. La mort, cependant, n’a pas eu le dernier mot : Jésus est ressuscité. Il a donné à ses apôtres et aux disciples les preuves de sa Résurrection et, en ce jour de l’Ascension, Il fait entrer pour toujours l’humanité glorifiée dans la divinité. Voilà la victoire de notre Rédempteur célébrée en ce jour ! Jésus n’a pas pénétré, seul, dans le Ciel, Il a entraîné avec Lui tous les Justes de l’AT ! En ce jour, le Ciel qui avait été fermé par la faute d’Adam et Eve est à nouveau ouvert pour tous ceux qui croiront en Jésus, Notre Seigneur et Notre Dieu. Partageons la joie du Ciel, vivons dans la joie, témoignons de cette joie ! L’oraison se concluait ainsi : « C’est là que nous vivons en espérance ». Le mystère de l’Ascension révèle ce qu’est la vie de tout baptisé : nous vivons apparemment la même vie terrestre que nos contemporains, mais notre vraie vie n’est pas sur cette terre, elle est au Ciel. Cette vie, nous la vivons déjà en espérance, la vraie vie, c’est la vie en Jésus, c’est la vie éternelle !

Saint Luc, dans les Actes des apôtres, a décrit l’évènement de ce jour. Jésus, au cours d’un dernier repas avec ses apôtres, donne ses dernières consignes : ils doivent rester à Jérusalem et se préparer à accueillir le Saint-Esprit. Les apôtres ne comprennent pas encore ce qu’est la royauté de Jésus. Notre-Seigneur fait preuve de patience avec eux : « Il ne vous appartient pas de connaître les délais et les dates que le Père a fixés dans sa liberté souveraine ». Cette réponse de Jésus signifie clairement qu’Il règnera éternellement, comme cela a été prophétisé à David. Les apôtres, avec le Saint-Esprit, doivent être les témoins de Jésus jusqu’aux extrémités de la terre. Cette mission est toujours la nôtre aujourd’hui. Le Royaume de Jésus n’est pas de ce monde, nous n’avons pas à chercher à instaurer un royaume temporel, mais à témoigner de Jésus en vue du Royaume de Dieu. Saint Luc décrit ensuite l’évènement historique de ce jour : Jésus s’est élevé sous les yeux de ses apôtres et Il a disparu dans une nuée. Personne ne peut mettre en doute le témoignage de Saint Luc et des apôtres. Ils ont bien décrit ce qu’ils ont vu ! Dans l’AT, les membres du Peuple de Dieu ont très souvent vu la nuée au-dessus de la Tente de la rencontre. Cette nuée symbolisait la divinité. Ils savaient que Dieu était là et qu’Il s’entretenait avec Moïse. Saint Luc dit ensuite que deux anges se sont adressés aux Apôtres pour leur demander de ne pas rester là, à regarder vers le Ciel mais de croire qu’Il reviendra comme Il l’a promis. La prière des premiers chrétiens sera : « Marana tha »= Viens Seigneur Jésus !

Saint Marc, lui aussi, a décrit l’évènement de l’Ascension, précédé par l’envoi en mission. En quoi consiste la mission de l’Eglise ? Proclamer l’évangile ! A qui devons-nous le proclamer ? A toute la création ! Il est important de rappeler, en ces temps de christianophobie, que l’Eglise ne demande aucun privilège en rappelant le droit de la liberté religieuse. Elle ne désire qu’une chose : obéir à la mission que le Fils de Dieu lui a donnée ! Le zèle de la mission est motivé, en outre, par le désir ardent du salut des hommes, du salut de tout homme. Comment oublier ce que Jésus a dit : « celui qui croira et sera baptisé sera sauvé. Celui qui refusera de croire sera condamné » ? Malheur à moi si je n’évangélise pas, dira Saint Paul ! Saint Marc conclut son évangile en parlant de l’expansion de l’Eglise et des miracles qui accompagnaient l’évangélisation, comme Jésus l’avait prédit.

Saint Paul, dans la deuxième lecture, a tiré une leçon théologique du mystère de l’Ascension : Jésus a fait pénétrer l’humanité dans la divinité. Mais Il ne s’est pas séparé de nous. Il est toujours uni à nous, comme Il l’a clairement exprimé à ses apôtres dans le discours après la Cène. Nous sommes UN en Lui. Comment Saint Paul va-t-il exprimer cette unité ? Par l’image du corps. Jésus est la Tête et nous sommes ses membres. L’Eglise est donc le Corps du Christ. Méditons sur ce mystère à la suite de Saint Augustin qui disait : l’Eglise est le Christ Total, c’est-à-dire : Jésus, en tant que Tête de son Corps, et nous, les membres de ce même Corps. Ce soir, dans notre adoration, nous entrerons avec l’Eglise dans le grand Cénacle qui nous prépare à la Pentecôte. Demandons à la Vierge Marie, Mère de l’Eglise, de nous aider à vivre ce temps dans la prière et la joie. Notre Eglise est vivante et jeune, parce que Jésus ressuscité en est la Tête !

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