Pour sauver ce monde, il me faut des âmes corédemptrices...

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Homélie mardi 3e semaine de carême : Avec nos cœurs brisés, nos esprits humiliés, reçois-nous !  (P. Bernard)

La Liturgie, en ce mardi de la 3e semaine, tant dans l’Office des lectures qu’en cette Messe, nous révèle un aspect essentiel de la mission du Rédempteur : l’intercession du Juste pour obtenir la miséricorde de Dieu pour ses frères pécheurs.

Le premier juste qui annonce Jésus, le Juste par excellence, est Moïse. L’Office des lectures a rappelé cet épisode historique que nous connaissons bien : Aaron a cédé à la demande du Peuple alors que Moïse converse avec Dieu sur la montagne du Sinaï. Il a façonné un veau d’or afin que le Peuple puisse faire la fête ! Le Pape François nous demande en ce carême 2018 d’exercer le discernement pour savoir quel esprit nous anime. Le Peuple voulait une religion festive. Il en avait assez de cette religion de préceptes, d’interdits, de privations. Aaron, frère de Moïse, a été bien infidèle à sa mission : il fait adorer au Peuple le veau d’or afin qu’il puisse faire la Fête ! Dieu menace d’exterminer le peuple apostat, mais Moïse va s’interposer entre le Peuple pécheur et Dieu si offensé ! Moïse va jusqu’à demander de prendre sur lui la colère divine, d’être retranché de la terre des vivants afin que le Peuple puisse recevoir miséricorde ! Moïse est la figure de Jésus qui, sur la Croix, demandera à Son Père de pardonner à ses frères pécheurs !

Azarias est, lui aussi, une figure exemplaire de Jésus. Debout, au milieu du feu, il priait ainsi, dit le livre de Daniel que nous venons de proclamer : « À cause de ton nom, ne nous livre pas pour toujours et ne romps pas ton alliance. Ne nous retire pas ta miséricorde, à cause d’Abraham, ton ami, d’Isaac, ton serviteur, et d’Israël que tu as consacré. Or nous voici, ô Maître, le moins nombreux de tous les peuples, humiliés aujourd’hui sur toute la terre, à cause de nos péchés ». Azarias n’est pas responsable des péchés de ceux qui ont apostasié et provoqué le châtiment de l’exil. Mais il se sait solidaire de ce Peuple pécheur. C’est comme s’il les avait commis lui-même. Nous avons parlé du passage du « moi je » au « nous » dans notre dernière réunion de spiritualité. La solidarité dans le bien existe, mais la solidarité dans le mal existe aussi. Azarias est vraiment figure exemplaire de Jésus crucifié. Il aurait pu se plaindre amèrement : « Seigneur, je suis dans cette fournaise de feu et je ne le mérite pas. Je n’ai pas péché contre Ta Loi, je n’ai pas imité ceux qui ont adoré des idoles et qui ont provoqué la ruine de Jérusalem et du Temple. Pourquoi suis-je dans ces flammes horribles ? » Azarias est solidaire du Peuple pécheur : nous sommes humiliés à cause de nos péchés ! Jésus, sur la Croix, sera Lui aussi et encore plus, solidaire de tous ses frères et sœurs pécheurs. Il a pris sur Lui tous leurs péchés. C’est cela le mystère du Rédempteur prophétisé dans cette magnifique prière d’Azarias : «avec nos cœurs brisés, nos esprits humiliés, reçois-nous… que notre sacrifice, en ce jour, trouve grâce devant toi ! »

Marthe Robin, Padre Pio, beaucoup d’autres saints dont St Gabriel de l’Addolorata et Ste Colette dont nous avons fait et faisons les commémoraisons ont continué Moïse et Azarias et ont collaboré avec Jésus au Salut des âmes. Juste avant la deuxième guerre mondiale, Notre-Seigneur avait lancé un grand appel, retransmis dans le livre « Cum Clamore Valido » dans lequel Il appelait des âmes généreuses à participer à la Rédemption. Pour sauver ce monde, disait-Il, Il avait besoin d’âmes corédemptrices, mais Il n’en avait pas assez ! Le Cœur de Jésus s’adressait aussi à ses consacrés pour leur dire que s’ils avaient été fidèles à leur mission, le monde n’en serait pas là. Cet appel ne doit pas nous laisser indifférents ! Ayons le désir d’imiter Moïse et Azarias et de marcher sur les traces des saints. Cela demande de la générosité et du courage et surtout de l’amour. Mais si l’on ne retransmet pas les appels du Cœur de Jésus à la participation à la Rédemption à la suite de la Vierge Marie, qui répondra à Jésus Rédempteur qui a un urgent besoin d’âmes consacrées qui acceptent généreusement et librement de participer à l’œuvre des œuvres : la Rédemption ?

Comme nous l’avons dit, ce dernier dimanche, la Rédemption ne consiste pas seulement en cette solidarité avec les hommes pécheurs en vivant le «nous» avec ses frères et sœurs pécheurs et en acceptant généreusement de souffrir et d’offrir à leur place, elle est aussi la participation à une nouvelle vie : la vie en Dieu. Azarias est prophète de cette participation à cette nouvelle vie : « Et maintenant, de tout cœur, nous te suivons, nous te craignons et nous cherchons ta face. Renouvelle tes merveilles, glorifie ton nom, Seigneur ». Nos Fondateurs ont eu à cœur de répondre aux appels de Jésus à la participation à la Rédemption et à l’éducation des cœurs à la ressemblance des Cœurs de Jésus et de Marie. Ce deuxième aspect de la Rédemption n’est pas assez connu. Il est important d’être solidaire des pécheurs, mais il est très important aussi d’être solidaire dans le bien et d’aider les pécheurs à mourir au péché avec Jésus crucifié et à vivre en enfants de Dieu en participant à la Résurrection de Jésus.

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