Pourquoi le Verbe s'est-il incarné?

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Homélie de la Nuit de Noël 2012 en l’année de la Foi.

Bien chers amis, nous voudrions vivre cette Messe de la nuit de Noël de l’année de la Foi en partageant les sentiments de la Vierge Marie, de Saint Joseph et des bergers. Ils sont le petit reste saint d’Israël qui attend l’accomplissement des promesses de Dieu. Cet Enfant dont parlait le prophète Isaïe, 750 ans avant sa naissance, c’est en cette sainte nuit qu’Il naît.

Le grand prophète Isaïe avait été inspiré par Dieu pour dire qu’Il n’était pas un Enfant ordinaire : Dieu Fort, Père à jamais, Prince de la Paix. Isaïe annonçait aussi que cet Enfant établirait la paix sans fin pour David et son royaume et Il ferait régner le droit et la justice pour toujours. Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous a affirmé que la grâce de Dieu s’était vraiment manifestée pour tous les hommes. Nous venons de réentendre la première proclamation de l’évangile du Nouveau Testament, faite par l’ange aux bergers : « je vous annonce une grande joie, aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David, Il est le Christ Messie, le Seigneur ! » Les bergers ont ensuite entendu une troupe céleste innombrable : « Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et paix sur terre aux hommes de bonne volonté ». Cet évènement historique s’est déroulé, il y a plus de 2000 ans, mais la paix, la justice, l’amour et la joie ne sont toujours pas sur notre terre, qui est de plus en plus marquée par la haine, la folie meurtrière, l’égoïsme, les péchés contre l’amour et la vie, le combat contre la famille. L’Eglise s’est-elle trompée ? Jésus est-Il vraiment le Fils de Dieu fait homme ? Est-Il vraiment le Christ Sauveur, le Messie annoncé ? Plus de deux milliards d’hommes le croient et l’Eglise, en cette année de la Foi, nous demande de raviver notre Foi. L’Eglise ne se trompe pas, elle a la garde des paroles de la Vie éternelle que Jésus lui a commandé de garder fidèlement et de transmettre. Nous pouvons, certes, être déroutés par la lenteur de l’accomplissement plénier des prophéties, mais en cette Sainte Nuit, la Vierge Marie, Saint Joseph et les bergers sont nos modèles : eux aussi pouvaient être déroutés. L’Empire romain gouvernait le Peuple juif. La foule était grande à Bethléem, en cette sainte nuit, on venait, en effet, se faire recenser pour obéir à l’empereur Auguste. Lorsque les rois mages viendront trouver Hérode à Jérusalem, personne dans l’entourage de ce roi n’a entendu parler de la naissance de Jésus ! L’accomplissement des promesses de Dieu s’est réalisé sans bruit, dans le silence et la plus grande pauvreté. Les petits et les humbles n’ont pas été déroutés, ils ont cru à la suite de la Vierge Marie et de Saint Joseph. Nous aussi, en cette sainte nuit, nous croyons : Jésus, Tu es bien le Fils de Dieu incarné, Tu es bien le Messie annoncé, Tu es bien notre Sauveur.

Soyons auprès de nos contemporains les témoins du vrai Noël chrétien et cherchons, avec le Catéchisme de l’Eglise catholique à mieux comprendre le mystère de l’Incarnation : pourquoi Dieu a-t-Il pris notre chair ? Quatre raisons sont données par le Catéchisme :

  • Le Verbe s’est incarné pour nous sauver en nous réconciliant avec Dieu.

“Malade, notre nature demandait à être guérie ; déchue, à être relevée ; morte, à être ressuscitée. Captifs, nous attendions un sauveur ; prisonniers, un secours ; esclaves, un libérateur. Ces raisons-là étaient-elles sans importance ? Ne méritaient-elles pas d’émouvoir Dieu au point de Le faire descendre jusqu’à notre nature humaine ?”,

disait St Grégoire de Nysse.

  • Le Verbe s’est incarné pour que nous connaissions l’Amour de Dieu. Telle est la deuxième raison donnée par le Catéchisme. Dieu, par les prophètes dans l’Ancien Testament, avait bien commencé à révéler son Amour, mais Jésus, Seul, parce qu’Il est Dieu fait homme, pouvait révéler en plénitude la longueur, la largeur, la hauteur, la profondeur de l’Amour divin. Saint Jean, le disciple bien-aimé, a bien compris cela, il écrivait à la fin du premier siècle : « ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons ». L’Incarnation est vraiment la grande folie d’Amour : aimer pour Dieu, c’est vraiment tout donner ! Le Père nous a donné Son Fils. Le Fils s’est donné totalement à nous parce qu’Il nous aime à la folie !
  • Le Verbe s’est incarné pour être notre modèle de sainteté. C’est la troisième raison donnée par le Catéchisme. Adam et Eve ont été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Ils ont hélas perdu, par leur péché, cette ressemblance et ils ont fait entrer l’humanité et la création dans l’ère de la dissemblance. Dieu est venu rétablir la ressemblance en révélant le vrai mystère de l’homme, appelé à la sainteté. En cette nuit de Noël, comprenons que le modèle parfait de la sainteté est Jésus. Par la prière du Rosaire, avec la Vierge Marie, émerveillons-nous toujours davantage en contemplant les Mystères de la vie de Jésus, notre grand modèle de sainteté !
  • Le Verbe s’est incarné, enfin, pour nous rendre participants de la nature divine. Cette quatrième raison est, de fait, la plus importante pour nos frères orientaux : le Fils de Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu, disaient les Pères orientaux. Jean-Paul II, dans son Encyclique « le Rédempteur de l’homme », avait écrit :

“Quelle valeur doit avoir l’homme aux yeux du Créateur s’il a mérité d’avoir un tel et un si grand Rédempteur, si Dieu a donné son Fils afin que lui, l’homme, ne se perde pas, mais qu’il ait la vie éternelle”.

Emerveillons-nous en cette Nuit de Noël devant la grâce que Dieu nous fait en son Fils devenu petit enfant : celle de nous adopter comme ses enfants bien-aimés ! Prions tout particulièrement en ce Noël de l’année de la Foi afin que Dieu donne à beaucoup de baptisés, endormis ou absorbés par les soucis de la vie, le travail, les loisirs, le matérialisme, la grâce de la Foi. Qu’ils redécouvrent à nouveau le vrai sens de leur vie. Ils ont été créés par Dieu pour la vie éternelle. Ils ne sont pas faits pour le néant, pour le malheur éternel, mais pour la vérité, le bien, le beau, le bonheur éternel ! Puissent-ils recevoir en cette nuit de Noël la grâce de Paul Claudel, du Bx Père Chevrier, de Thérèse Martin ! Prions Jésus, Marie et Joseph de donner à beaucoup d’incroyants la grâce de croire. La Foi est un don gratuit. Dieu, en cette année, veut distribuer ce don très largement parce que l’Eglise a ouvert la Porte de la Foi ! Gloire à Dieu dans le Ciel et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté !

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