Prions la Reine des Martyrs !

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Homélie du premier samedi du mois de février 2014. Saint Théophane Vénard

En ce premier samedi du mois, nous voulons contempler et prier la Reine des martyrs, qui a si bien guidé Théophane Vénard et qui, aujourd’hui, inspire et fortifie tous ceux qui sont déterminés à témoigner de la Vérité dans la douceur de l’amour. Théophane est né le 21 novembre 1829 à Saint-Loup-sur-Thouet dans les Deux-Sèvres. Il gardait les vaches de son père et lisait les "Annales de la Propagation de la Foi", qui l'enthousiasmaient. Il voulait, lui aussi, imiter ces grands missionnaires français qui avaient donné leur vie pour Jésus et l’évangile. Il demanda d’entrer pour cela aux Missions Etrangères de Paris. Il fut envoyé, jeune prêtre, au Vietnam du Nord. Après six ou huit années d'apostolat clandestin, il fut dénoncé par un traitre. On voulut le contraire à piétiner la croix. Il refusa énergiquement !

Il passa soixante jours, plié en deux dans une cage de bois. Son sang ne circulait plus ! Il ne perdit jamais ni son courage ni sa gaieté. Il répétait alors: "Il faut du courage dans la vie, vive la joie!"

Voici un extrait de sa dernière lettre écrite à son père :

«Puisque ma sentence se fait encore attendre, je veux vous adresser un nouvel adieu qui sera probablement le dernier. Les jours de ma pri¬son s'écoulent paisiblement. Tous ceux qui m'entourent m'honorent, un bon nombre m'aiment. Depuis le grand mandarin jusqu'au dernier sol¬dat, tous regrettent que la loi du royaume me condamne à mort. Je n'ai point eu à endurer de tortures, comme beaucoup de mes frères. Un léger coup de sabre séparera ma tête, comme une fleur printanière que le maî¬tre du jardin cueille pour son plaisir. (...) Père et fils se reverront au paradis. Moi, petit éphémère, je m'en vais le premier. Adieu.»

Le matin du 2 février 1861, le préfet vint annoncer la nouvelle à Théophane en manifestant une réelle émotion : la mort par décapitation. L'imposant cortège se mit en route vers le Fleuve Rouge. La foule était nombreuse. Théophane avait trente et un ans lorsqu’il descendit l'avenue du Grand-Bouddha mains jointes, les yeux au ciel, en chantant le «Magnificat». Au bord du fleuve, il se dénuda le torse, s'agenouilla et se laissa attacher les mains derrière le dos. Quand cymbaliers et tambourinaires firent entendre leur vacarme pour annoncer l'heure du supplice, Théophane se tourna vers eux et leur sourit. Il fallut cinq coups de sabre pour accomplir la peine prononcée. Après sa mort, la publication de ses lettres produisit une forte impression.

Sr Thérèse de l'Enfant Jésus disait se reconnaître en elles : «Ce sont mes pensées ; mon âme ressemble à la sienne», et fit du jeune Martyr de Hanoï son saint de prédilection. Quand elle entra en agonie, elle demanda qu'on lui procure une relique et un portrait de celui qu'elle appelait « l'angélique Martyr», pour l'aider en ce moment suprême. En ce premier samedi du mois de février, demandons à la Reine des martyrs de nous obtenir de l’Esprit Saint le don de force et le courage.

Le Bx Jean-Paul II a été un évêque de Cracovie très courageux. Nowa Huta, dans la banlieue de Cracovie, devait devenir le modèle de la Cité sans Dieu ! L'Archevêque Wojtyla s’opposa aux autorités. Il célébra la Messe en plein air, sans église, alors qu’il faisait moins 10 ! En 1977, malgré les autorités communistes, le Cardinal Wojtyla consacrait l'église de Nowa Huta, qui ne serait pas modèle des Cités sans Dieu ! Où a-t-il puisé autant de courage ? Dans son livre « Levez-vous ! Allons ! », il le dit : pour un Evêque, le manque de force est le début de la défaite. La plus grande faiblesse de l'apôtre est la peur. Le Cardinal Re, commentant ce dernier livre de Jean-Paul II, disait : pour le Pape Jean-Paul II, "avec Dieu dans son coeur, avec ses prêtres et ses fidèles autour de lui", un Evêque doit avoir le courage d'affronter les défis que notre époque comporte. De ce point vue, Jean-Paul II nous a donné l'exemple: pas même les balles tirées contre lui ne l'ont arrêté, ni intimidé. Karol Wojtyla a eu lui aussi un modèle vers lequel se tourner pendant ses années de séminaire et ses premières années de sacerdoce: son Archevêque, le Cardinal Sapieha, que le Pape cite plus d'une fois et qu'il appelle "le Prince intrépide". Prince, parce qu'il venait d'une famille noble qui portait ce titre. Intrépide, parce qu'il manifesta de grandes marques de courage d'abord vis-à-vis du nazisme, puis du communisme : un Archevêque qui ne plia jamais. On comprend pourquoi, dans sa première homélie place Saint-Pierre, alors qu'il inaugurait son Pontificat, il s'exclama : "N'ayez pas peur! Ouvrez les portes au Christ!". Au cours de son Pontificat, Jean-Paul II a proposé avec courage et avec confiance au monde d'aujourd'hui de reprendre la voie de la vérité et des valeurs morales et spirituelles: il s'agit de la seule voie qui puisse assurer à l'humanité la justice, la solidarité et la paix.

Combien ces paroles sont plus que jamais d’actualité ! La France, par son gouvernement, s’enfonce dans le rejet volontaire et déterminé de ses racines chrétiennes. Notre Président a rencontré notre Pape François, la semaine dernière, mais le communiqué officiel avant cette rencontre ne nous a pas rassurés ! Il est clair que notre gouvernement ne regrette absolument pas les changements sociétaux en cours ! Il veut continuer à les poursuivre en refusant tout dialogue avec tous ceux qui veulent que nos lois soient en accord avec la Loi naturelle. Benoît XVI avait avec raison utilisé une expression qui décrit bien l’idéologie des gouvernants du "meilleur des mondes" : les dictatures du relativisme. Face à ces nouvelles dictatures, nous devons être des témoins courageux de la Vérité dans la fermeté et la douceur de l’Amour. Voilà ce que nous demandons au Cœur Immaculé de Marie en cette Messe. Ne croyez pas, cependant, que nous sommes pessimistes. Demain, en la journée de la vie consacrée, nous témoignerons de notre joie d’être tout à Jésus et à son Eglise, de notre joie de vivre de l’évangile et de rayonner l’évangile. Cette joie nous fait regarder l’avenir avec une grande confiance. Les jeunes des générations Jean-Paul II, Benoît XVI et François se lèvent. Les dictatures du relativisme tomberont comme sont tombées les dictatures nazies et marxistes. La France et l’Europe se relèveront et elles pourront porter aux autres Continents la Lumière de l’évangile qui est le ciment de leur unité ! Alors, ne nous décourageons pas, mais plus que jamais : levons-nous ! Allons ! Soyons les témoins, fermes et courageux, de la Vérité, dans la douceur de l’Amour !

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