Qui sont les trois Rois Mages?

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Homélie du dimanche de l’Epiphanie

En cette solennité de l’Epiphanie de l’année des saints, nous voudrions mieux connaître les saints rois mages que nous vénérons en ce dimanche. Il est important, en effet, de mieux connaître les traditions sur les trois rois mages que nous venons de mettre dans nos crèches. Ces trois rois ont bien existé, c’est évident ! Leurs reliques sont vénérées dans la cathédrale de Cologne, ville allemande que Jean-Paul II avait choisie pour les JMJ d’août 2005. Les traditions, répandues dans l’Eglise universelle, nous transmettent les noms de ces trois rois : Melchior, Balthazar et Gaspard.

Nous savons historiquement comment les reliques de ces trois rois sont arrivées à Cologne. Après la défaite et la démolition de Milan en 1162, elles ont été transportées de Milan à Cologne. Depuis cette date, elles sont proposées à la vénération des fidèles dans une châsse en or dite châsse des rois mages, exposée dans le chœur de la cathédrale. Les trois rois ont été appelés ensuite les « trois rois de Cologne ». La Légende dorée de Jacques de Voragine résume les traditions sur les rois mages : Sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin Ier, aurait retrouvé ces reliques vers 330 et les aurait transportées à Constantinople, d'où elles avaient été transférées à Milan par l'évêque saint Eustorge, avant d'aboutir à Cologne, sur ordre d'un empereur germanique que Jacques de Voragine appelle Henri. La tradition iconographique confirme ces traditions : Gaspard, jeune aux traits asiatiques, offre l'encens. Melchior, représenté comme un roi de Perse : l'or. Et Balthazar, qui est représenté comme le plus vieux avec la peau noire : la myrrhe. Les mystiques comme Anne-Catherine Emmerich confirment, eux aussi, les mêmes traditions. Donc nous pouvons affirmer l’existence des saints Rois mages. Leur culte à Cologne n’est pas illusoire !

L’interprétation théologique et populaire de l’adoration des mages est éclairante pour notre vie spirituelle : L’or de Melchior est offert au Seigneur comme à son roi, il signifie la Royauté du Christ. L’encens de Gaspard, est offert en hommage à la Divinité de Jésus. La myrrhe de Balthazar annonce la mort de Jésus. Ainsi, l’or, l’encens et la myrrhe attestent que Jésus est Roi, Fils de Dieu et véritablement homme. Les premiers chrétiens adoraient Jésus comme le Christ, le Fils de Dieu, le Sauveur. L’anagramme du mot grec ictus (poisson) a été utilisé pour dire la Foi de l’Eglise : Iesus, Christus, Theou, Uios, Soter… C’est pour cela que, dans les catacombes, était représenté le poisson. Essayons à présent d’imaginer les sentiments de la Sainte Vierge et de Saint Joseph, accueillant ces mages venus de l’Orient. Ils les voient entrer humblement dans le lieu où se trouve Jésus, leur émotion doit être grande de les voir tomber à genoux et adorer Jésus ! Benoît XVI, à Cologne, avait parlé aux jeunes du cheminement des rois mages, partis de leur pays en se laissant guider par Dieu et par l’étoile. Arrivés au terme de leur voyage, devant la grotte de la nativité, leur cheminement extérieur prend fin pour laisser place à un cheminement intérieur. Ils découvrent que Dieu est différent, disait Benoît XVI. Oui, Il est différent des conceptions qu’ils s’étaient faites. Ils s’étaient imaginés trouver le Messie dans son palais royal, ils le trouvent couché si pauvrement dans une crèche ! Mais ils ne doutent pas : qu’elle est grande l’humilité de Dieu ! Qu’elle est puissante la grâce de la Foi qui permet à des païens de croire que ce petit Enfant est le Roi annoncé et à qui ils offrent de l’or, l’encens et la myrrhe.

Cet événement historique de l’adoration des mages est, en même temps, prophétique : il réalise la prophétie d’Isaïe : les nations marcheront vers la lumière de Jérusalem et les gens de Saba apporteront l’or et l’encens proclamant les louanges du Seigneur. Saint Paul, dans la deuxième lecture, précise également le sens de la prophétie de l’adoration des mages : les païens sont associés au même héritage que les membres du Peuple de Dieu !

Vivons cette Fête de l’Epiphanie en rendant grâce à Dieu : nous n’étions pas membres du Peuple de Dieu et nous avons reçu l’adoption d’enfants de Dieu par le baptême. Ce don reçu, nous ne devons pas le garder jalousement et égoïstement pour nous seuls. Nous devons désirer le partager à ceux qui n’ont pas encore reçu la révélation du mystère de Jésus, vrai Dieu et vrai homme. L’Eglise, en ce dimanche, doit se renouveler dans son désir missionnaire. N’oublions pas ce que disait Saint Paul : « Malheur à moi si je n’évangélise pas ». Gardons dans nos cœurs cette autre phrase de ce grand apôtre missionnaire que le Père nous rappelait si souvent : « Caritas Christi urget nos ! ». Ayons le désir de rendre Dieu présent aux hommes de notre temps. Dieu ne leur donne plus l’étoile qu’Il a donné aux mages, mais Il veut leur donner un autre signe : la Lumière du Christ qui rayonne sur le visage de son Eglise. Cette lumière rayonnera sur notre visage si nous nous laissons guider par Dieu comme les mages se sont laissé guider. Notre cheminement extérieur nous a conduits en cette église. Ici, doit commencer notre cheminement intérieur : Dieu est différent ! Dieu s’est fait petit Enfant ! Demandons à la Vierge Marie un cœur d’enfant, humble et pur !

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