St Bernard, apprenez-nous à aimer Jésus en nous laissant guider par Marie
Saint Bernard de Clairvaux, 20 août 2014. Messe d’envoi des jeunes.
Bien chers jeunes, la Messe d’envoi de votre pèlerinage coïncide avec la Fête de Saint Bernard qui a profondément marqué l’Eglise et la France. Avant de vous parler de ce grand docteur de l’Eglise, je voudrais vous inviter à rendre grâce à Dieu pour le pèlerinage que vous venez de faire. Vous avez visité des lieux saints qui révèlent les racines chrétiennes de la France et de l’Europe : le Puy, Rocamadour, Cebreiro, St Jacques, Pibrac. Vous avez prié sur la tombe du premier apôtre martyr, Jacques le Majeur. Nous espérons que ce grand apôtre missionnaire vous donnera le désir de participer activement et avec conviction à la nouvelle évangélisation.
Notre Pape François était en Corée au moment où vous étiez à St Jacques. Il y a rencontré des jeunes d’Asie et leur a dit :
« Vous êtes le présent de l’Eglise, réveillez-vous ; jeunesse de l’Asie, lève-toi, la gloire des martyrs brille sur toi ! Que le Christ transforme votre optimisme naturel en espérance chrétienne, votre énergie en vertu morale, votre bonne volonté en authentique amour désintéressé. Voilà le chemin pour vaincre tout ce qui, dans vos vies et dans votre culture, menace l’espérance, la vertu et l’amour ».
Puissent ces mots du Saint-Père toucher vos cœurs au terme de votre pèlerinage et vous obtenir la joie dans l’Esprit Saint ! Oui, accueillez la joie de Dieu, demeurez dans cette joie, rayonnez cette joie !
Découvrons à présent l’âme ardente de St Bernard. Pour Benoît XVI il est l'un des plus grands Docteurs de l'Eglise, né en 1090 à Fontaines les Dijon. Sa sainte maman, la Bse Aleth, lui a beaucoup apporté. Une nuit de Noël, vers ses 12 ans, il est favorisé d’une très grande grâce : il n’a pas pu aller à la Messe de minuit avec les membres de sa famille et il va être comme miraculeusement transporté en la grotte de Bethléem au moment de la naissance de Jésus. Cette expérience le marque pour la vie. Elle explique sa dévotion tendre et affectueuse envers la Vierge Marie, Jésus et St Joseph. De par sa naissance, Bernard aurait pu ambitionner la gloire humaine ou la gloire ecclésiastique. Il ne sera ni seigneur, ni évêque, ni Abbé d’une grande abbaye comme Cluny, mais il fait un choix qui surprend sa famille et ses amis : il décide d’entrer dans une nouvelle communauté qui est en train de mourir : Citeaux ! St Etienne Harding, son Père Abbé, se désolait : aucun nouveau moine n’était entré depuis 15 ans ! Ses frères mouraient, la Communauté, humainement, n’avait pas d’avenir. Dieu lui envoya alors Bernard et 30 compagnons qu’il avait conquis à son idéal !
Frère Bernard sera un novice exemplaire. Trois années après sa rentrée, il est nommé Père Abbé de la nouvelle Fondation de Citeaux dans le lieu-dit : Clairvaux, il n’a que 25 ans ! Il fait partager à ses moines et à ses contemporains son absolu de Dieu, son amour passionné de Jésus, sa soif de vérité, son désir de justice et de paix, son obéissance au Pape et à l’Eglise et sa dévotion affectueuse envers la Vierge Marie. Les derniers mots du Salve Regina, composé par l’évêque du Puy, Adhémar de Monteil, sont de lui : « Ô Clemens, ô pia, ô dulcis Virgo Maria ! ».
La divine Providence a comme obligé Saint Bernard à sortir de sa chère solitude pour parcourir l’Europe en vue de l’unité de l’Eglise, déchirée par un schisme, et de la réconciliation des Rois et des Princes. Par obéissance, il prêche la seconde croisade à Vézelay. Mais elle sera un échec du fait des rivalités entre les croisés. On lui impute la responsabilité de l’échec. Il en est très éprouvé, mais il préfère que les critiques pleuvent sur lui et non sur le Christ ! St Bernard a la joie de voir un de ses fils devenir Pape sous le nom d’Eugène III. C’est pour ce fils Pape qu’il écrit le « De consideratione » afin qu’il exerce saintement sa mission pétrinienne. Saint Bernard va se dépenser sans compter pour la réforme des évêques, des prêtres et des religieux. Mais il n’aura pas que des succès ! Il doit endurer de nombreuses épreuves : souffrances physiques à cause de sa mauvaise santé et souffrances morales à cause de différents avec Cluny, des évêques, des clercs et des princes qui n’acceptent pas ses paroles évangéliques fortes. L’amour est le mot qui caractérise le mieux l’âme de St Bernard. Le Cantique des cantiques, le Livre de l’Amour, était son Livre préféré avec les évangiles. Quelle grande chose que l’Amour, écrit-il. L’amour de l’Epoux, ou plutôt l’amour qu’est l’Epoux, n’attend qu’un amour réciproque et la fidélité. Ce grand amoureux de Jésus veut aussi que le nom de Marie ne quitte pas nos lèvres : «Dans les dangers, les difficultés, les incertitudes pense à Marie, invoque Marie. Regarde l’étoile, invoque Marie». Saint Bernard invitait ses moines à descendre les 12 degrés de l’orgueil dans lesquels ils s’étaient établis pour pouvoir ensuite imiter l’humble et prudente vierge Marie avec la grâce de Jésus. Au terme de votre pèlerinage, demandez à Saint Bernard de vous apprendre à aimer passionnément Jésus en vous laissant guider par la Vierge Marie et en servant l’Eglise dans l’humilité et l’obéissance confiante. N’oublions pas enfin que la mesure de l’amour, pour Saint Bernard, est d’aimer sans mesure. Si nous nous décidions enfin à aimer dans la démesure, Dieu nous ferait le don de la paix et de l’unité et la civilisation de l’amour adviendrait très rapidement sur notre terre ! En avant : à Jésus par Marie !