St Joseph et l'écologie humaine

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Homélie du 1er mai 2015 en la Fête de Saint Joseph Travailleur

Bien chers amis, puisse cette journée de pèlerinage apporter à chacun de vous joie, réconfort et courage pour continuer à témoigner de Jésus et de son évangile en ces temps si troublés. Les évènements du monde ne peuvent que susciter peur et angoisse ! Le Cardinal Robert Sarah a bien raison de nous dire par son livre : Dieu ou rien ! Benoît XVI, dans les derniers mois de son pontificat, avait dit avec insistance que l’urgence de la mission de l’Eglise était le retour de Dieu dans le cœur des hommes. Nous nous rappelons encore avec émotion de son pèlerinage à Lourdes. En quittant le sol français il avait fait cette prophétie : les temps sont propices à un retour à Dieu ! Sept années plus tard, la prophétie n’est vraiment pas réalisée ! Le retour à Dieu ne s’est pas produit, le combat contre le christianisme ne cesse de croître : des frères et sœurs chrétiens sont tués, uniquement parce qu’ils sont chrétiens ! Ces martyrs ne sont pas morts pour rien !

Notre Pape François vient de dire : nous recevons la bénédiction de Dieu par leur témoignage. Le sang des martyrs des premiers siècles de l’Eglise a été semence de chrétiens et a permis la conversion de l’Empire romain. Le sang des martyrs de notre temps sera aussi très fécond ! Ne cédons pas à la peur, ne nous laissons voler ni notre foi, ni notre espérance, ni notre joie !

Saint Paul, dans la première lecture de ce 1er mai, nous appelle à vivre dans l’action de grâce et à mettre l’amour au-dessus de tout ! Il nous invite à travailler de bon cœur, pour le Seigneur et non pour plaire aux hommes. Jésus, Marie et Joseph sont nos parfaits modèles. Pour les habitants de Nazareth, comme Saint Matthieu le dit dans l’évangile de ce jour, Jésus ne pouvait pas être le Messie attendu : Il n’était que le fils du charpentier ! On attendait un Roi puissant, vivant dans un palais royal et non le fils d’une humble famille, pauvre et ne faisant pas parler d’elle ! La Sainte Famille doit être modèle de toutes les familles. Elle est l’école de l’humble travail accompli avec perfection et amour. Jean-Paul II disait: «Pour être de bons et authentiques disciples du Christ, il n’y a pas besoin de grandes choses : il faut seulement des vertus communes, humaines, simples mais vraies et authentiques». Ce qui glorifie Dieu ce ne sont pas les actions d’éclat qui peuvent faire beaucoup de bruit et entraîner beaucoup d’orgueil, mais c’est surtout et avant tout l’exercice des vertus d’humilité, de pauvreté, de pureté, d’obéissance confiante et aimante.

En ce 1er mai 2015, il me semble important de citer des extraits du discours de notre Pape François au parlement européen à Strasbourg, en novembre dernier. Notre Saint-Père a énergiquement condamné les styles de vie égoïstes, caractérisés par une opulence insoutenable et souvent indifférente au monde environnant, surtout aux plus pauvres.

L’être humain risque d’être réduit à un simple engrenage d’un mécanisme qui le traite à la manière d’un bien de consommation à utiliser … Lorsque la vie n’est pas utile au fonctionnement de ce mécanisme elle est éliminée sans trop de scrupule, comme dans le cas des malades en phase terminale, des personnes âgées abandonnées et sans soin, ou des enfants tués avant de naître… La nature, disait-il encore, est à notre disposition : nous pouvons en jouir et en faire un bon usage ; mais nous n’en sommes pas les propriétaires. Nous devons l’aimer et la respecter. On ne peut tolérer que des millions de personnes dans le monde meurent de faim, tandis que des tonnes de denrées alimentaires sont jetées chaque jour de nos tables. Respecter la nature, nous rappelle que l’homme lui-même en est une partie fondamentale. À côté d’une écologie environnementale, il faut donc une écologie humaine, faite du respect de la personne. Le domaine dans lequel fleurissent les talents de la personne humaine, c’est le travail. Il est temps de favoriser les politiques de l’emploi, mais il est surtout nécessaire de redonner la dignité au travail, en garantissant aussi d’adéquates conditions pour sa réalisation. Cela implique, d’une part, de repérer de nouvelles manières de conjuguer la flexibilité du marché avec les nécessités de stabilité et de certitude des perspectives d’emploi, indispensables pour le développement humain des travailleurs ; d’autre part, cela signifie favoriser un contexte social adéquat, qui ne vise pas l’exploitation des personnes, mais à garantir, à travers le travail, la possibilité de construire une famille et d’éduquer les enfants ».

Notre Saint-Père a également prise une position courageuse concernant la question migratoire :

On ne peut tolérer que la Mer Méditerranée devienne un grand cimetière ! Dans les barques qui arrivent quotidiennement sur les côtes européennes, il y a des hommes et des femmes qui ont besoin d’accueil et d’aide. L’absence d’un soutien réciproque au sein de l’Union Européenne risque d’encourager des solutions particularistes aux problèmes, qui ne tiennent pas compte de la dignité humaine des immigrés, favorisant le travail d’esclave et des tensions sociales continuelles. L’Europe sera en mesure de faire face aux problématiques liées à l’immigration si elle sait proposer avec clarté sa propre identité culturelle et mettre en acte des législations adéquates qui sachent en même temps protéger les droits des citoyens européens et garantir l’accueil des migrants ; si elle sait adopter des politiques justes, courageuses et concrètes qui aident leurs pays d’origine dans le développement sociopolitique et dans la résolution des conflits internes – cause principale de ce phénomène – au lieu des politiques d’intérêt qui accroissent et alimentent ces conflits. Il est nécessaire d’agir sur les causes et non seulement sur les effets.

Notre Pape François a conclu par un appel à l’espérance :

l’heure est venue de construire ensemble l’Europe qui tourne, non pas autour de l’économie, mais autour de la sacralité de la personne humaine, des valeurs inaliénables ; l’Europe qui embrasse avec courage son passé et regarde avec confiance son avenir pour vivre pleinement et avec espérance son présent. Le moment est venu d’abandonner l’idée d’une Europe effrayée et repliée sur elle-même, pour susciter et promouvoir l’Europe protagoniste, porteuse de science, d’art, de musique, de valeurs humaines et aussi de foi. L’Europe qui contemple le ciel et poursuit des idéaux ; l’Europe qui regarde, défend et protège l’homme ; l’Europe qui chemine sur la terre sûre et solide, précieux point de référence pour toute l’humanité !

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