Imiter le service que l'étoile rendit aux Mages...

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Homélie pour la solennité de l’Épiphanie - Année B

Dimanche 7 janvier 2024

Cette lumière, désormais, personne ne peut l’arrêter de rayonner et d’attirer.

Réjouissons-nous, la lumière du Christ contenue dans la grotte de Bethléem, rayonne aujourd’hui jusqu’aux peuples païens. Le Verbe fait chair ne s'est pas laissé mettre dehors. Il est entré dans cette vulgaire étable, symbole de la saleté du monde mais de là, l’Enfant Dieu irradie déjà sa lumière sur le monde. Il est vraiment la lumière du monde. Cette lumière, désormais, personne ne peut l’arrêter de rayonner et d’attirer. Cet enfant à l’apparence si vulnérable est révélé par les anges aux bergers et par une étoile aux mages. Cette étoile mystérieuse semble avoir été créée pour lui. Par elle s’accomplit le psaume qui dit « les Cieux raconteront la gloire de Dieu ». Caché dans une étable, il est proclamé par les cieux.

Mais approchons nous de ces fameux rois mages venus d’Orient. Comment peuvent–ils dirent : « Où se trouve le roi des juifs, nous avons vu son étoile ? » Comment savent-ils que le lever de l’étoile annonce le lever du soleil ? Sans doute leurs ancêtres avaient gardé avec pression la prédiction du prophète Balaam qui avait dit : « une étoile sortira de Jacob et l’homme naîtra dans Israël » (Nb 24,17).

Ces hommes pourtant bien installés dans la vie, jouissant d’un statut social, de richesses, d’un savoir, n’étaient pas satisfaits. Leurs cœurs étaient tourmentés par le sens de la vie c’est pourquoi ils cherchaient une lumière qui les conduirait vers la lumière véritable. Pour cela ils affrontèrent les renoncements et les fatigues d’un voyage long et incertain. Ils s’étaient mis en route vers le Roi des Juifs, affrontant certainement beaucoup de fatigue et de moqueries. En se mettant en chemin, ces hommes ont accepté de se quitter eux–mêmes.

Mais le chemin n’a pas été simple, il y a eu la surprise de l’accueil qui leur fut fait à Jérusalem. Ils s’attendaient à trouver une ville en liesse, célébrant la naissance du nouveau roi des juifs. Au lieu de cela ils trouvèrent un roi Hérode troublé et tout Jérusalem avec. Hérode tremble car il voit en cet enfant un concurrent pour lui-même. Aujourd’hui combien se répètent cette histoire : le monde des grands a peur de l’enfant, car il a peur de partager ses biens. Ils voient l’enfant non pas comme celui qui enrichit mais comme celui qui prend du temps et de l’avoir, de l’oxygène !

Jérusalem, c'est-à-dire les princes des prêtres sont eux aussi troublés. Techniquement, ils connaissent les Écritures. Ils sont capables de donner la bonne réponse mais ils ne se sentent pas concernés car leur foi est altérée et peut-être même morte. Pour le moins elle est pleine de compromission avec le monde. Ils ne peuvent pas s’imaginer que le Messie puisse venir ainsi : ils se sont construit un autre Messie adapté aux contingences mondaines du moment : la libération politique d’Israël du joug Romain. Aujourd’hui, des pasteurs de notre Église peuvent parfois ressembler à ces princes de prêtres qui raisonnent de façon trop humaine et proposent des solutions mondaines !

Malgré cela la force de la Parole de Dieu est telle que nos rois mages retrouvent le bon chemin. Cette épreuve a été purificatrice ; elle leur a permis de changer leur manière de concevoir la venue du roi. Elle les a préparés à entrer dans le mystère de la pauvreté de la crèche et à ne pas douter que l’enfant Dieu qui leur tendait les bras était leur roi, et que ce roi exercerait son pouvoir d’une autre façon. Son palais est une étable, son berceau une mangeoire, son trône les genoux de Marie sa mère.

Guidés par une étoile jusqu’à la porte de la crèche, poussant cette porte, ils eurent une autre étoile dont l’autre n’était que la figure. Cette étoile était Marie. Elle les introduit dans le mystère divin du Verbe fait chair. Marie est le premier apôtre des nations. Elle est l'image parfaite de l'Église qui donne au monde la lumière du Christ : elle est l'Étoile de l'évangélisation.

Maintenant, avec les trois rois mages adorons. L’homme n’est grand que quand il adore. Avec un cœur d’enfant, prosternons-nous devant notre Dieu, louons le roi de gloire. Vient le moment d’offrir les cadeaux. Le choix des présents de  nos trois rois mages proclame leur foi. Ils offrent l’or au roi divin, signe de la puissance ; l’encens désigne le prêtre de condition divine, la myrrhe à l’homme qui mourra sur le croix mais qui ne connaîtra pas la corruption du tombeau. Nous, offrons lui l’or de la charité, l’encens de nos prières ; au rédempteur qui souffrira pour nous, la myrrhe amère de notre compassion [Cf. Ludolphe le Chartreux, Vie de Jésus-Christ, édition Clovis, 2021, p. 57].

Après avoir adoré l’enfant Dieu et roi, nous prendrons une autre route. Nous laisserons celle de l’orgueil, de la désobéissance de l’attachement aux choses visibles pour prendre la route de l’humilité, de l’esprit d’enfance et de l’obéissance aux commandements de Dieu.

L’invitation que le prophète Isaïe adressait à Jérusalem peut être appliquée à l’Église : « Lève ! Resplendis ! car voici ta lumière.... Tandis que les ténèbres s'étendent sur la terre et l'obscurité sur les peuples, sur toi se lève Yahvé, et sa gloire sur toi paraît » (Is 60, 1-2). Benoît XVI disait que « plus que jamais les chrétiens sont appelés à imiter le service que rendit l'étoile aux Mages. Nous devons resplendir comme des enfants de lumière, pour attirer le monde à la beauté du Royaume de Dieu". Dans le secret de la Salette la Vierge disait  « le moment est venu de sortir de votre vie cachée pour aller illuminer la terre ».  Levons-nous pour maintenir la lumière de la vraie foi dans notre Église et l’apporter à ceux, de plus en plus nombreux, qui recherchent la vérité et la lumière.

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