Aux grands maux, l'Unique remède...
la consécration au Sacré Cœur de Jésus comme à Marseille en 1720...
Le Sacré-Cœur avait averti la vénérable sœur Anne-Madeleine Rémuzat (visitandine) que « si Marseille ne se converti[ssai]t pas, un terrible fléau ravagera[it] la ville ». Malgré les exhortations et appels à la pénitence de l’évêque, Mgr de Belsunce, que la religieuse avait averti, la florissante cité phocéenne, n’abandonna pas son immoralité, et le clergé restait majoritairement janséniste.
L’épidémie survint le 25 mai 1720 quand un navire, Le Grand Saint-Antoine, arriva avec la peste à son bord. Le fléau se propagea, faisant près de quarante mille morts. Tous les remèdes humains pour lutter contre le fléau s’avérèrent inefficaces : plus de mille personnes mouraient chaque jour sans que l’on puisse endiguer le mal.
À la Toussaint 1720, premier vendredi du mois, Mgr de Belsunce, pieds nus, crucifix en mains, corde au cou, célébra la Messe pour les vivants et les défunts. Avant la bénédiction, il lut « L’Amende Honorable » par laquelle il consacrait à perpétuité son diocèse, les fidèles et toute la cité au Sacré-Cœur de Jésus :
« Ô Cœur Sacré et Adorable du Sauveur de tous les hommes, je te consacre de nouveau cette ville et ce diocèse, mon cœur et ceux de mes diocésains. Nous offrons, sans réserve et sans retour, tous nos cœurs à ton service : Viens, Ô Dieu de bonté, viens en prendre possession ; viens y régner seul ; chasse en tout ce qui te déplait ; orne-les de toutes les vertus qui peuvent rendre nos cœurs selon le tien, doux, humbles et patients ; qu’ils n’oublient jamais les saintes résolutions qu’ils ont formées dans ces jours de deuil et de larmes ; fortifie leur faiblesse, sois leur guide, leur consolateur, leur défenseur. Que rien ne soit jamais capable de les séparer de Toi pendant la vie, et surtout au moment de la mort. Qu’ils ne vivent plus que pour Toi, afin que nous t’aimions, nous te bénissions pendant toute l’Éternité. Amen. »
"J’espère que le Cœur de Jésus aura été touché des larmes du pasteur et du troupeau réunis pour apaiser sa colère ", écrit-il.
La peste cessa mais revint à cause de l’immoralité, de l’absence des édiles à la consécration et des intrigues jansénistes. Les autorités firent alors le « vœu ferme, stable et irrévocable, à perpétuité, à aller toutes les années au jour de la fête du Sacré-Cœur de Jésus entendre la sainte Messe dans l’église du premier monastère de la Visitation, à y communier et à assister le soir à une procession d’action de grâces ». Ce vœu fut prononcé le 12 juin 1722, en la solennité du Sacré-Cœur, avec une présence populaire massive « plus attiré par la dévotion que par la curiosité ». Le mal disparut définitivement.
Aujourd’hui, pour commémorer cet événement, c’est la Chambre de commerce de Marseille qui offre un cierge à l’archevêque, lors d’une Messe célébrée en présence des personnalités politiques, civiles et militaires de la ville. Marseille est la première ville et le premier diocèse à s’être si solennellement vouée au Cœur de Jésus.
Vu l’actualité, nos lecteurs pourront suggérer à nos pasteurs de s’en inspirer.