La sainteté n’est pas un luxe pour quelques uns mais un simple devoir pour vous et moi

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5 septembre 2017 : Sainte Teresa de Calcutta (Fr. Clément-Marie)

« Il ne fait aucun doute que la nouvelle bienheureuse ait été l’une des plus grandes missionnaires du XXe siècle », disait Jean-Paul II.

Agnès Gonxha Bojaxhiu naît en 1910 dans une famille très chrétienne, en Albanie. Elle perd son père alors qu’elle n’a que huit ans. Agnès fait sa première communion avec une grande ferveur et ressent bientôt l’appel à la vie religieuse. Quand elle part, sa mère lui dit : « Même après ma mort, du Ciel je veillerai à ce que tu sois digne de tes vœux. Sinon tu auras affaire à moi ! » Elle entre en Irlande chez les Sœurs de Notre-Dame de Lorette, puis, en 1929, elle est envoyée en Inde, à Calcutta comme professeur, et prend le nom de Teresa.

Le 10 septembre 1946, elle va faire sa retraite annuelle. Dans le train, elle entend la voix de Jésus, qui lui lance cet appel qui va gouverner toute sa vie : « J’ai soif ». Il s’agit de rencontrer le Christ dans les plus pauvres des pauvres. Elle soumet cette inspiration à son directeur spirituel. Après réflexion de part et d’autre, l’évêque obtient de Pie XII la permission pour Mère Teresa de fonder une nouvelle Congrégation. Mère Teresa, non sans douleur, quitte donc les murs de son couvent et, en 1948, elle fait sa première visite dans le bidonville. Elle enseigne, mendie, s’occupe des pauvres… Quand les commerçants lui refusent l’aumône, elle s’assoit dans le magasin et récite son chapelet jusqu’à ce qu’ils cèdent. Plusieurs anciennes élèves vont la rejoindre. « Le but des Missionnaires de la Charité est d’assouvir la soif infinie d’amour et des âmes de Jésus sur la croix en travaillant au salut et à la sanctification des plus pauvres parmi les pauvres. » Pour elle, il ne s’agit que de vivre l’Évangile.

Son œuvre matérielle est d’abord et inséparablement une œuvre spirituelle. Pour elle, si le monde est pauvre, c’est parce qu’il manque d’amour. Elle dit d’ailleurs : « Le monde sera surpeuplé le jour où nous oublierons de nous aimer ! »

Elle ne fait pas de prosélytisme, mais elle ne veut pas les priver les pauvres du meilleur ; aussi leur dit-elle : « Je vais apporter Jésus au milieu de vous, pour que vous puissiez partager vos souffrances avec Lui. »

À un journaliste américain en visite à Calcutta, lui disant qu’il ne ferait pas ce travail même pour un million de dollars, elle répond : « Moi non plus, je ne le ferais pas pour cette somme. Mais je le fais par amour de Dieu.» Elle ne cherche pas seulement à apporter un soulagement physique mais surtout à contribuer à la sainteté de ces pauvres en leur faisant connaître et aimer le Christ, qui se manifeste par les gestes d’amour de sa servante.

Certains lui ont reproché de ne pas chercher à changer les structures sociales. Elle en est parfaitement consciente, mais, avec une inflexible fidélité à son premier appel, qui est d’apaiser la soif du Christ, elle répond : « Si j’entre dans les affaires politiques, je n’aurai pas le temps d’aimer. »

Mère Teresa est une active contemplative. L’adoration du Saint-Sacrement occupe une place primordiale, malgré la nuit de la foi terrible qu’elle connaît pendant 50 années. « Lors des heures les plus sombres – rappelle le Saint-Père – elle s’accrochait avec plus de ténacité à la prière devant le Saint-Sacrement. » Elle recherche sans cesse le soutien de la Sainte Vierge ; on la voit toujours avec son chapelet.

Ce que les Sœurs font, elles doivent le faire de bon cœur ; sinon il vaut mieux qu’elles ne le fassent pas. Un jour, une Sœur part pour soigner les pauvres avec un air morose. « Aujourd’hui, vous n’irez pas – dit Mère Teresa – les pauvres ont droit à notre joie. »

L’œuvre se développe et franchit les frontières. Aux Sœurs s’ajoutent des Frères et des Pères, aux actives, des contemplatives, aux religieux, des coopérateurs laïcs, enfin, et non le moins important, des malades qui ne peuvent pas aider matériellement offrent leurs souffrances ; ils ont la charge spirituelle de tel ou tel Missionnaire.

Le 10 décembre 1979, lorsqu’elle reçoit à Oslo le Prix Nobel de la Paix, elle déclare : « L’avortement est le premier des maux du monde. » Inébranlable, elle poursuit devant les grands de ce monde : « Le plus grand destructeur de la paix aujourd’hui est le crime contre l’enfant à naître. Si une mère peut tuer son propre enfant, dans son propre sein, qu’est-ce qui nous empêche, à vous et à moi, de nous entretuer les uns les autres ? » On sait aujourd’hui que c’est Jean-Paul II qui lui avait demandé d’être son porte-parole sur ce sujet. Mère Teresa parcourt le monde et visite ses Sœurs partout. Elle meurt à Calcutta le 5 septembre 1997.

Mère Teresa rappelle aux chrétiens leur devoir d’être des saints. Elle disait : « La sainteté n’est pas un luxe pour quelques uns mais un simple devoir pour vous et moi. » Cela se vit concrètement : Mère Teresa est aussi la sainte de l’amour à la maison. Quand elle reçut le prix Nobel de la paix, on lui avait demandé : « Que pouvons-nous faire pour promouvoir la paix dans le monde ? » Mère Teresa avait répondu : « Rentrez chez vous et aimez vos familles. »[1] Beau programme de sainteté en ce début d’année…

[hr]

[1]https://fr.zenit.org/articles/mere-teresa-la-religieuse-qui-defia-le-systeme-des-castes/

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