août 2014 : Notre engagement aujourd'hui en France et en Europe
Lire ICI la consigne spirituelle d'août en intégralité !
Nous vous invitons à lire les articles de Jean-Marie Guénois « Réveil des consciences : nos évêques verront-ils les signes des temps ?» (Le Figaro Magazine édité la semaine avant Pâques 2014) et l’appel courageux du Père Daniel Ange aux évêques de France (début juillet). Ces deux articles, nous en sommes convaincus, n’ont pas comme but la critique des évêques de France, mais ils sont des cris du cœur en vue du renouveau de notre Eglise de France.
« Notre Eglise, écrivait Jean-Marie Guénois, traîne une mauvaise conscience. Elle regrette d'avoir «perdu» la classe ouvrière au cours du XXe siècle… Mais aujourd'hui, elle pourrait bien avoir perdu sa propre jeunesse ! ... Depuis des mois, des catholiques de base, jeunes ou vieux, essentiellement des familles, se sont mobilisés par centaines de milliers face à des évolutions de société voulues par le pouvoir socialiste. Cependant certains prélats, et non des moindres, font mine de ne pas voir ce mouvement… Seul problème : en composant avec le politiquement correct, ces évêques perdent leur crédit chez une partie des catholiques, surtout chez les jeunes ... La discussion franche (entre les évêques) de Lourdes, le 8 avril, n'a rien changé. Si les évêques partent du même constat - la famille classique est battue en brèche par les évolutions de société -, les uns pensent que c'est une raison de ne pas baisser les bras ; d'autres estiment que l'Eglise ne doit plus privilégier une vision unique de la famille, mais prendre en compte toutes ses formes en les mettant sur même plan... »
L’appel du Père Daniel Ange a fait la «une» de plusieurs réseaux sociaux:
« Nous, pasteurs, prêtres, évêques, petits bergers d’un peuple confié à nos cœurs de pères, serons-nous interpellés par les questions que nous pose paisiblement et non sans humour, cette nouvelle génération baptismale ? Étrange : Vous ne cessez de pousser vos fidèles à s’engager résolument en politique, à être actifs dans la société, à s’immerger dans les combats du monde, à s’investir dans la construction d’un monde plus juste et fraternel, à se responsabiliser dans l’actualité. Et voici des jeunes adultes par centaines de mille, prenant à bras le corps les conséquences d’un projet prométhéen de révolutionner l’humanité, allant jusqu’à se présenter aux élections secouant le monde politique. Et devant une réponse aussi massive à vos appels, vous n’en exulteriez pas de reconnaissance ? Vous ne cessez de lancer des appels — parfois désespérés — aux jeunes, à leur créativité, générosité, dévouement. Et voilà des jeunes par milliers se donnant sans compter, se dévouant jour et nuit, ne calculant ni leur temps, ni leurs forces, ni leurs sous. Et vous feriez la fine bouche ? « Ah ! mais ce n’est pas à ce genre de jeunes et d’actions que nous pensions. » Vous ne cessez d’appeler à évangéliser tous azimuts, de crier l’Évangile par la parole et par l’action. Et voici la plus fantastique des évangélisations. L’Évangile de la vie, de l’amour, de la famille, et de leur indicible beauté, clamé à tout vent, répercuté dans les grands médias, posant la question à une multitude... Osons aller à contre-courant. .. Nous le devons aux générations futures».
Pour vous aider dans votre réflexion, voici des extraits de ce que Mgr Dagens disait à la CEF, le 8 avril dernier à Lourdes. Il a exprimé une crainte, un refus, une conviction. Sa crainte était «d’ordre politique». Il parlait de :
«l’illusion politique selon laquelle la seule voie pour affirmer notre présence serait la voie de l’opposition à l’Etat, au gouvernement». «Mon refus décidé concerne l’interprétation idéologique que je perçois ici ou là par rapport aux évolutions de notre société. Il s’agit parfois d’une véritable idéologie catholique, c’est-à-dire d’un système de pensée qui se réclame de la Tradition catholique mais qui est replié sur lui-même et que l’on doit accepter en bloc ... » « Ma conviction positive est en même temps un souhait et un espoir. Il me semble que nous sommes appelés, en tant que catholiques en France, à être plus radicalement chrétiens, disciples du Christ, dans une société qui n’est plus chrétienne, mais dans laquelle germent beaucoup d’attentes spirituelles. Et ce travail de conversion au Christ passe par la pastorale ordinaire et non pas d’abord par des manifestations extraordinaires... En tout cas, on ne sert pas la cause du Christ en se servant des valeurs dites traditionnelles pour s’imposer à la société. Le Christ n’est pas une valeur...»
Il est important de ne pas laisser croire que nous voulons nous opposer à l’Etat et au gouvernement. Nous reconnaissons leur autorité, c’est évident, mais nous nous opposons à l’idéologie qui se sert des structures de l’Etat pour « imposer » des changements sociétaux en contradiction avec la Loi naturelle. Dans son avant-dernier livre « Mémoire et identité », Jean-Paul II parlait du mysterium iniquitatis, particulièrement à l’œuvre au cours du vingtième siècle. Comment a-t-il été possible que les idéologies nazie et marxiste aient pu se servir des structures de l’Etat pour imposer leurs dictatures qui ont fait tant de mal ? Nous avons le droit, aujourd’hui, de nous poser la même question face aux «dictatures du relativisme». Dans notre Forum de Sens « A César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu », nous avons approfondi la question de la légitime objection de conscience et de la résistance passive face aux lois civiles qui contredisent la Loi naturelle.
Précisons également avec clarté que le fondement de notre action n’est pas une «idéologie catholique» mais l’évangile. Nous voudrions aussi être, malgré nos défauts et péchés, «radicalement chrétiens » et continuer notre travail de conversion au Christ en nous dépouillant de toute mondanité spirituelle. Nous continuons à soutenir les laïcs de la «manif pour tous» ou de «la marche pour la vie» qui, en tant que citoyens, utilisent leurs droits de manifester pour dire «non» aux lois civiles, gravement contraires à la Loi naturelle et aux droits de l’homme. Notre Pape François ne s’oppose pas à leur action. Il a demandé de ne pas avoir peur d’aller à contre-courant. Nous partageons également la conviction de Mgr Dagens: « le Christ n’est pas une valeur ». Il est, en effet, la Personne divine du Fils de Dieu, le Verbe, la Vérité en Personne. Être chrétien, disait notre Pape François, c’est vivre avec Jésus. Mais Jésus est Voie, Vérité et Vie. Les «valeurs non négociables» dont nous voulons témoigner trouvent leur fondement dans l’enseignement de Jésus et sont transmises par la doctrine sociale de l’Eglise.
A noter: il n'y aura pas de consigne spirituelle la semaine prochaine... A septembre !