mars 2015 : La dévotion à la très Sainte Vierge Marie dans la vie du prêtre

Publié le par

Texte joint à la consigne spirituelle de mai 2010

La dévotion à la très Sainte Vierge Marie dans la vie du prêtre par Jean-Paul II, Audience générale du 30 juin 1993, Jean-Paul II

1. Dans les biographies des prêtres saints, on trai te toujours de la grande part qu'ils ont attribuée à Marie dans leur vie sacerdotale. Aux " vies écrites " correspond l'expé rience des " vies vécues " de tant de chers et véné rés prêtres que le Seigneur a placés comme de vrais ministres de la grâce divin e au milieu des populations confiées à leur soin pa storal, ou comme prédicateurs, aumôniers, confesseurs, professeurs, écrivains. Les directeurs et les maîtres spirituels insistent sur l'importance de la dévotion à Notre-Dame dans la vie du prêtre, com me soutien efficace sur le chemin de la sanctificat ion, réconfort constant dans les épreuves personnelles, énergie puissante d ans l'apostolat.

Le Synode des évêques de 1971 a transmis lui aussi cette voix de la tradition chrétienne aux prêtres d 'aujourd'hui, quand il a recommandé : " L'esprit tourné vers les choses céle stes et participant à la communion des saints, que le prêtre regarde très souvent vers Marie, la Mère de Dieu, qui a accueill i le Verbe de Dieu avec une foi parfaite. Qu'il l'i nvoque chaque jour pour obtenir la grâce d'être rendu conforme à son Enfant " (cf. Le sacerdoce ministériel, III, I, 3 ; SMME 601 ; Ench. Vat. 4, 1202). La raison profonde de la dévotion du prêtre à la tr ès sainte Vierge Marie se fonde sur la relation ess entielle qui a été établie, dans le plan divin, entre la Mère de Jésus et le sa cerdoce des ministres de son Fils. Nous voudrions a pprofondir cet aspect important de la spiritualité sacerdotale et en tire r les conséquences pratiques. 2. La relation entre Marie et le sacerdoce résulte avant tout du fait de sa maternité. En devenant – p ar son consentement au message de l'Ange – Mère du Christ, Marie est deven ue la Mère du Souverain Prêtre. C'est une réalité o bjective : en assumant lors de l'Incarnation la nature humaine, le Fils ét ernel de Dieu a réalisé la condition nécessaire pou r devenir, par sa mort et sa résurrection, le Prêtre unique de l'humanité (cf. H e 5, 1). Au moment de l'Incarnation, nous pouvons a dmirer une parfaite correspondance entre Marie et son Fils. En effet, l a Lettre aux Hébreux nous révèle que, " en entrant dans le monde ", Jésus a pris une orientation sacerdotale vers son sacrifice personnel, en disant à Dieu : " Tu n'as voulu ni s acrifice ni oblation, mais tu m'as façonné un corps... Alors j'ai dit : "voici, je viens, pour faire, ô Dieu, ta volonté" " (He 10, 5, 7). L'Évangile nous rapporte que, au même moment, la Vierge Marie a exprimé la m ême disposition en disant : " Voici la servante du Seigneur, qu'il m'advienne selon ta parole " (Lc 1, 38). Cette parf aite correspondance nous démontre que, entre la mat ernité de Marie et le sacerdoce du Christ, une relation intime s'est étab lie. Il résulte de ce même fait qu'il existe un lie n spécial du sacerdoce ministériel avec la très sainte Vierge Marie. 3. Comme nous le savons, la très sainte Vierge a jo ué son rôle de mère non seulement dans l'engendreme nt physique de Jésus, mais aussi dans sa formation morale. En vertu de sa maternité, il lui revenait d'éduquer l'Enfant Jésu s conformément à sa mission sacerdotale, dont elle avait compris la sig nification dans l'annonce de l'Incarnation. On peut donc reconnaître dans le consentement de Ma rie une adhésion à la vérité substantielle du sacer doce du Christ et l'acceptation de coopérer à sa réalisation dans le monde. Ainsi était posée la base objective du rôle que Marie était appelée à jouer également dans la formation des ministres du Christ, participants de son sacerdoce. J'y ai fait allusion dans mon Exhortation apostolique post-synodale Pastores dabo vobis : tous les aspects de la formation sacerdota le peuvent être mis en rapport avec Marie (n. 82). 4. Nous savons de plus que Notre-Dame a vécu en plé nitude le mystère du Christ, découvert toujours plu s à fond grâce à sa réflexion personnelle sur les événements de la nati vité et de l'enfance de Jésus (cf. Lc 2, 19 ; 2, 51 ). Elle s'efforçait de pénétrer, par l'intelligence et le cœur, dans le dessein de D ieu, afin d'y collaborer d'une manière consciente e t efficace. Qui mieux qu'elle pourrait aujourd'hui éclairer les ministres de son Fils, en les guidant pour pénétrer les " insondable s richesses " de son mystère pour agir en conformité avec sa mission sacerdotale ? Marie a été associée d'une manière unique au sacrif ice sacerdotal du Christ, partageant sa volonté de sauver le monde par la Croix. Elle a été la première et la plus parfaite p articipante spirituelle de son offrande de Sacerdos et Hostia. Comme telle, elle peut obtenir et donner à ceux qui participent, au p lan ministériel, au sacerdoce de son Fils, la grâce de l'élan pour répondre toujours davantage aux exigences de l'offrande spir ituelle que comporte le sacerdoce, et tout particul ièrement : la grâce de la foi, de l'espérance et de la persévérance dans les épreuves, reconnues comme stimulants à une particip ation plus généreuse à l'offrande rédemptrice. 5. Au Calvaire, Jésus a confié à Marie une nouvelle maternité quand il lui a dit : " Femme, voici ton fils ! " (Jn 19, 26). Nous ne pouvons ignorer que, en cet instant, cette maternit é était proclamée à l'égard d'un " prêtre ", le dis ciple préféré. En effet, selon les Évangiles synoptiques, Jean avait lui aussi reç u du Maître, au cours de la Cène de la veille, le p ouvoir de renouveler le sacrifice de la Croix en mémoire de lui ; avec les autres Apôtres, il appartenait au groupe des premie rs " prêtres " ; il remplaçait désormais près de Marie le Prêtre unique et souvera in qui quittait ce monde. Certes, l'intention de Jé sus en cet instant était d'établir la maternité universelle de Marie dans la vie de la grâce à l'égard de chacun des disciples d'alors et de tous les siècles. Mais nous ne pouvons ignorer que cette maternité pr enait une force concrète et immédiate par rapport à un Apôtre-" Prêtre ". Et nous pouvons penser que le regard de Jésus vit, au-delà de Jean, de siècle en siècle, la longue sér ie de ses " prêtres ", jusqu'à la fin du monde. Et que c'est spécialement pour eux, pris un à un, comme pour le disciple bien -aimé, qu'il réalisa cette remise à la maternité de Marie. À Jean, Jésus dit aussi : " Voici ta mère ! " (Jn 1 9, 27). Il confiait à l'Apôtre bien-aimé le soin de traiter Marie comme sa propre mère, de l'aimer, de la vénérer et de veiller sur e lle pendant les années qui lui restaient à vivre su r cette terre, mais dans la lumière de ce qui était écrit pour elle dans les Ci eux, où elle devait être enlevée et glorifiée. Ces paroles sont l'origine du culte marial : il est significatif qu'elles soient adress ées à un " prêtre ". Ne pouvons-nous pas en déduire que le " prêtre " est chargé de promouvoir et de développer ce culte ? Qu'il en est le principal responsable ? Dans son Évangile, Jean tient à souligner que, " à partir de cet instant, le disciple la prit chez lui " (Jn 19, 27). Il a donc répondu immédiatement à l'invitation du Christ et il a pris Marie avec lui, avec une vénération correspondant aux circonstances. Je voudrais dire que, sous cet aspect aussi, il s'est montré un " vrai prêtre " : oui, un fidèle disciple de Jésus. Pour tout prêtre, prendre Marie dans sa maison veut dire lui faire une place dans sa vie en demeurant dans une union habituelle avec elle dans les pensées, les affectio ns, le zèle pour le Royaume de Dieu et pour son cul te même (cf. CEC, n. 2673- 2679). 6. Que demander à Marie en tant que " Mère du prêtr e " ? Aujourd'hui, comme et peut-être plus qu'en to ut autre temps, le prêtre doit demander à Marie, particulièrement, la grâce de savoir recevoir le don de Dieu avec un amo ur reconnaissant, en l'appréciant pleinement comme elle l'a fait dans le Magnificat ; la grâce de la générosité dans le don personnel, pour imiter son exemple de " Mère généreuse " ; la grâce de la pure té et de la fidélité dans l'engagement du célibat, à son exemple de " Vierge fidèle " ; la grâce d'un amour ardent et miséricord ieux, à la lumière de son témoignage de " Mère de m iséricorde ". Le prêtre doit toujours se souvenir que, dans les d ifficultés qu'il rencontre, il peut compter sur l'a ide de Marie. Il a confiance en elle et il lui confie lui-même et son ministère pas toral, lui demandant de le faire fructifier en abon dance. Et enfin, il regarde vers elle comme vers un modèle parfait de sa vie et de s on ministère parce qu'elle est celle qui, comme le dit le Concile, " sous la conduite de l'Esprit Saint, s'est consacrée pleinem ent au mystère de la rédemption humaine... Elle est l a Mère du Prêtre souverain et éternel, la Reine des Apôtres, le Seco urs des prêtres dans leur ministère : ils doivent d onc la vénérer et l'aimer avec dévotion et d'un culte filial " (PO, 18). J'exhorte mes confrères dans le sacerdoce à nourrir toujours davantage cette " vraie dévotion à Marie " et à en tirer les conséquences pratiques pour leur vie et leur minist ère. J'exhorte tous les fidèles à s'unir à nous, pr êtres, dans la remise d'eux- mêmes à Notre-Dame et dans l'invocation de ses grâc es pour eux-mêmes et pour toute l'Église. (*) Texte italien dans l'Osservatore Romano des 30 juin - 1er juillet.

Téléchargez ici, au format PDF le texte sur Marie et le sacerdoce : textes de Jean Paul II et Benoît XVI

Que voulez-vous faire ?
Consulter la consigne spitrituelle
Juillet 2024 : Notre-Dame de Licheń
Prier en direct avec les offices
S'informer de nos actualités
S'inscrire à nos activités
Se former grâce à nos dossiers