octobre 2011 : Bienheureux les pauvres par l'Esprit et les doux !

Dans l’Ancien Testament, la bénédiction de Dieu était manifestée par l’abondance des biens et la pauvreté était plutôt signe de malédiction. Jésus n’a pas dit que ceux qui étaient dans la misère étaient bienheureux, mais, en regardant ses disciples, Il a affirmé : « bienheureux les pauvres en esprit » ou : « par l’esprit ». L’esprit de cette Béatitude, pour notre Fondateur, était : bienheureux ceux qui, poussés par l’Esprit Saint, ont tout laissé pour suivre Jésus.

Cette Béatitude concerne, d’une façon radicale, ceux qui ont professé le premier Conseil évangélique de pauvreté. Saint François d’Assise a voulu épouser “Dame Pauvreté”, il a trouvé une joie profonde, dès cette terre, et il jouit au Ciel de la Béatitude promise par Jésus. Quel contraste avec le jeune homme riche, qui n’avait pas l’esprit de cette première Béatitude et qui est reparti triste parce qu’il n’a pas su répondre « oui » à l’appel de Jésus à tout laisser pour Le suivre ! (Mc 10, 22).

Cette Béatitude concerne aussi tous les baptisés, appelés à vivre l’esprit de pauvreté évangélique. Sainte Anne et Saint Joachim, selon une tradition, étaient riches, dans l’esprit de l’Ancien Testament, mais ils étaient très généreux. Ils ont montré, avant la proclamation des Béatitudes par Jésus, en quoi consistait la béatitude du riche : donner aux pauvres ! Prenons très au sérieux la malédiction rapportée par Saint Luc : “malheur à vous les riches, vous avez votre consolation” (Lc 6, 24) et ce que Jésus a dit sur le mauvais riche et le pauvre Lazare (Lc 16, 19-31). Benoît XVI, dans l’Encyclique Veritas in Caritate, nous appelle à la générosité et à la gratuité. Imitons Jésus et les Saints, nous connaîtrons la vraie joie, la joie franciscaine, la joie que nos Fondateurs ont connue !

La vertu de douceur est, pour l’esprit du monde et du prince des ténèbres, une faiblesse ! Pour Jésus, elle fait participer à la douceur de Dieu (Ps 33, 9) dont la Parole est douce comme le miel (Ps 118, 103 et 18, 11). Jésus est doux et humble de cœur (Mt 11, 29). Sa douceur, cependant, n’est ni faiblesse, ni mollesse ! Il sait être énergique avec Pierre (Mt 16, 23), les apôtres (Mc 10, 14), ceux qui causent des scandales (Mt 18, 6), les vendeurs du Temple (Mc 11, 15-17). Mais Il se laisse arrêter comme un agneau et Il se tait dans sa Passion.

Dans le “Salve Regina”, nous saluons ainsi la Vierge Marie : « O dulcis Virgo Maria » = « ô douce Vierge Marie ». Saints François de Sales et Jean Bosco ont vécu magnifiquement cette seconde Béatitude. Par leur douceur ils ont conquis beaucoup d’âmes à Jésus ! Leur exemple est source de confiance : ils n’étaient pas doux de nature, ils le sont devenus par la grâce de Jésus et le combat spirituel ! Nos Père et Mère nous recommandaient de puiser la douceur dans le Cœur de Jésus. Il n’y a que la douceur et la sollicitude qui rayonnent, disaient-ils ! On conquiert à l’Amour divin par la bonté et la douceur. On dénoue le lien du filet pour libérer le vol de l’âme sans violence, dans une note de liberté, de pureté, de sérénité, de douceur qui est celle même de l’Évangile. Prions en cette semaine Saint Martin et St Charles Borromée.