L'esprit des béatitudes - l'esprit évangélique - conduit au vrai bonheur !

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En parcourant l’Écriture... La joie de l'évangile (3/8)

Pour cette nouvelle série sur l'Ecriture Sainte, nous nous pencherons davantage sur les évangiles, en nous servant des méditations écrites par P. Bernard pour la retraite pour tous de 2014, intitulée "La joie de l’Évangile", à la suite de  l'exhortation apostolique du Pape François du même nom "Evangelii gaudium", publiée en novembre 2013. Puissent ces méditations nous entraîner à méditer toujours plus les évangiles, dans la joie d'y découvrir le visage de Jésus !

Aujourd'hui, nous voudrions mieux comprendre que la religion chrétienne est la religion du Bonheur, de la Joie dans l’Esprit Saint.

Jésus a prêché avec joie et conviction les Béatitudes, nous en sommes convaincus ! Quelle joie d’appeler ses premiers disciples dont Il connaissait bien les défauts, les limites, les péchés. Il savait que Sa Puissance se déploierait dans leurs faiblesses. Par ses disciples, l’Evangile sera annoncé à toutes les Nations. Imitons Jésus et ne soyons plus timides pour témoigner de l’évangile et des Béatitudes ! N’ayons pas honte du Seigneur, ne rougissons pas de Son Eglise ! Désirons évangéliser avec joie.

I) L'esprit évangélique, synthétisé dans les béatitudes

Les Béatitudes de Jésus (Mt 5, 3-10) synthétisent l’esprit évangélique. St Matthieu avait ainsi résumé la première prédication de Notre-Seigneur : «Convertissez-vous: le Règne des Cieux s’est approché» (Mt4, 17). Pour la majorité des contemporains de Jésus, le Règne attendu était le Royaume terrestre restauré de David, avec comme capitale, Jérusalem, et comme Roi, le Messie, le Christ, le Fils de David qui devait mettre fin à la domination romaine. Jésus, par les Béatitudes, donne une autre réponse : Il révèle le sens spirituel et plénier des promesses de l’Ancien Testament :

- La Terre promise est bien au sens littéral la terre de Palestine, mais le Royaume des Cieux est l’accomplissement de la promesse de Dieu.

- Le roi David a bien exercé la royauté, mais, malgré sa bravoure et son amour de Dieu, il n’a pas été indemne de péchés. L’accomplissement des promesses ne se réalise qu’en son Fils : Jésus, « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Ap 20, 16).

- La vie promise par Dieu à ceux qui observeraient ses commandements n’est pas seulement la vie heureuse dans un royaume terrestre, mais la Vie éternelle !

II) La structure des 8 béatitudes selon Saint Matthieu

a) Les Béatitudes se présentent comme une série de 8 « macarismes », mot forgé par les exégètes à partir du mot grec «Macarioï» = « bienheureux ». Ces 8 Béatitudes sont formulées dans un mode impersonnel (Bienheureux les…) et sont complétées par une 9e Béatitude en mode personnel (Bienheureux vous…) (5, 11). Les 8 Béatitudes en mode impersonnel peuvent être divisées en deux groupes de 4 Béatitudes. Chaque groupe se termine par le mot Justice qui est l’équivalent du mot Sainteté (5, 6 et 5, 10). Le mot « justice » peut être considéré comme un mot clé pour la compréhension des Béatitudes qui pourraient être interprétées comme le code de sainteté des disciples de Jésus.

b) La première partie de chaque Béatitude concerne une situation des disciples dans le temps présent (Bienheureux les pauvres, poussés par l’Esprit ; Bienheureux les doux ...), alors que la seconde partie concerne le Royaume des Cieux.

La première et la huitième Béatitudes ont une seconde partie différente des 6 autres. Les disciples, en effet, possèdent déjà le Royaume : le Royaume des Cieux est à vous (présent). Dans les 6 autres Béatitudes, la récompense fait partie du futur.

c) La conclusion (5, 11-12) reprend et développe la 8e Béatitude pour montrer que le disciple est appelé à la Croix. Cette partie veut aussi encourager tous les disciples : ils seront persécutés comme Jésus, mais leur récompense sera grande dans les Cieux ! Les Béatitudes sont vraiment tournées vers le Royaume. Elles sont sources de joie, de grande joie, d’allégresse ! Jésus devait les prêcher avec enthousiasme et flamme !

III) La structure des 8 béatitudes selon Saint Luc (Lc 6, 17-49)

Alors que Saint Matthieu commence le sermon sur la montagne en disant que Jésus gravit la montagne, Saint Luc introduit le discours inaugural de Jésus en disant que Jésus descendait avec ses apôtres. Il ne s’agit donc pas d’un même événement. Jésus a dû, très souvent, prêcher sur les Béatitudes. On voit mal comment Il aurait pu se contenter d’une seule prédication pour parler d’un sujet aussi important ! Les Béatitudes, chez Saint Luc aussi, sont l’introduction d’un sermon de Jésus où l’on rencontre plusieurs thèmes du sermon sur la montagne, conclus par les mêmes exhortations : mettre en pratique les paroles de Jésus pour construire sa maison sur le roc !

Une différence importante est à souligner : nous ne trouvons, en Saint Luc, que 4 Béatitudes, formulées à la deuxième personne du pluriel et adressées aux disciples.

Après ces 4 Béatitudes, nous trouvons 4 malédictions dans le même ordre que les 4 bénédictions. Chaque malédiction est structurée de la même manière que les Béatitudes : une première partie de phrase énonçant une situation présente (vous, les riches, les repus, vous qui riez et vous dont tout le monde dit du bien) et une seconde partie qui parle de la situation future de ceux qui seront damnés. Ces 4 malédictions mettent davantage encore en évidence les exigences de l’esprit évangélique, exigences conditionnant l’entrée dans le Royaume des Cieux.

IV) La religion chrétienne = la religion du bonheur

Les chrétiens ne savent pas suffisamment présenter l’Évangile. Ils ont souvent peur de parler des exigences de l’Évangile, comme si ces exigences étaient des obstacles pour les hommes qui cherchent le bonheur. Méditons les premières paroles de Jean-Paul II avec les jeunes à Toronto ! Ce Grand et Saint Pape n’a pas eu peur de présenter les exigences de l’Évangile, mais il a su, d’abord, dire aux jeunes en recherche du bonheur – comme tout être humain normalement constitué ! – que le Christ était Celui qui leur donnerait le Bonheur, le Vrai Bonheur, le Bonheur éternel. Les disciples de Jésus ont été sensibles à ce Bonheur promis par Jésus. Soyons à notre tour les apôtres des Béatitudes et n’ayons pas peur de proclamer bienheureux ceux qui accueillent et vivent les Béatitudes ! N’ayons pas peur, également, de parler des malédictions rapportées par Saint Luc, elles peuvent faire réfléchir ceux qui recherchent leur bonheur dans des voies sans issue …

Lorsque Jean-Paul II est venu en France en 1996, il a répété, comme un leit-motiv, cette expression enthousiasmante : « vous avez choisi le Christ, vous avez choisi le Bonheur et la vie ». Oui, heureux, bienheureux sommes-nous ! Et combien enthousiaste et convaincu devait être Jésus prêchant les Béatitudes ! Le Fils de Dieu en Personne pouvait parler aux hommes dans le langage des hommes, avec une voix humaine, avec un cœur humain, avec un regard d’amour et un sourire qui ne pouvait pas laisser indifférent ! Il révélait aux hommes et femmes qu’Il avait créés par Amour et qui étaient devenus ses frères et sœurs qu’ils étaient tous appelés au Bonheur éternel. Comment aurait-Il pu ne pas être dans la joie en prêchant l’évangile ? Mais Jésus ne promettait pas le bonheur pour cette terre. Le Bonheur éternel, cependant, les disciples le goûtent sur cette terre, tout en subissant des contradictions, tout en étant persécutés. Les Actes des apôtres en témoignent. Les Saints ont souffert en aimant, Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Marthe Robin et nos Fondateurs ont beaucoup souffert en aimant sur cette terre mais, dans la Foi, ils savaient en qui ils avaient cru, ils comprenaient que la Croix est source de la vraie Joie des Béatitudes. Ils partageaient la joie profonde de Jésus et ont été des apôtres enthousiastes des Béatitudes qui ont donné confiance à beaucoup de baptisés ! Imitons-les !

V) Jésus veut associer des disciples à sa Vie et à sa Mission

Les évangélistes rapportent un fait historique incontestable et important : Jésus, dès le début de sa vie publique, a appelé des hommes à Le suivre : « viens et suis-moi! » Ceux qui ont suivi Jésus ont été appelés : «disciples». Parmi ceux-ci, Jésus a établi « les 12 » qui ont été appelés : « apôtres ». Il semble important, pour mieux pénétrer les raisons pour lesquelles Jésus a appelé des disciples, de mieux comprendre pourquoi Il a voulu associer à sa vie et à sa mission ces amis de son Cœur.

Notre Fondateur nous a souvent répété la conviction de Mère Marie-Augusta : ce qui fait un Apôtre de l’Amour ce n’est pas, d’abord, son activité extérieure mais son activité intérieure intense. L’activité intérieure, c’est tout simplement la vie d’intimité avec Jésus. Tout disciple doit donc être d’abord un ami intime de Jésus. Mais comment un homme ou une femme aurait-il pu envisager de devenir un ami intime du Verbe Incarné, si Jésus, au début de sa mission, n’avait pas commencé par appeler des hommes pécheurs à se mettre à son école, à partager sa vie, à vivre avec Lui pour devenir petit à petit les intimes de son Cœur ? Cette mission des amis intimes n’était pas réservée aux disciples qui ont vécu au temps de la vie terrestre de Jésus. Elle se continue aujourd’hui où Jésus a toujours besoin d’amis pour les associer à sa vie et à sa mission. Les disciples, hommes et femmes, doivent donc ambitionner d’imiter le Père Claude la Colombière, le serviteur fidèle et le parfait ami.

Notre Fondateur et Mère Marie-Augusta ont voulu imité Saint Claude. Ils ont vraiment compris en profondeur l’intention du Cœur de Jésus appelant ses frères, faibles et pécheurs, à continuer Sa Mission. Ils ont toujours voulu réaliser l’unité avec le Cœur de Jésus. Mère Marie-Augusta désirait une union intime avec Jésus. Elle voulait être l’une des bien-aimées de Son Cœur. Jésus était vraiment son Bien-Aimé.

Que ces réflexions nous aident à mieux comprendre tout ce qu’Il y avait dans le Cœur de Jésus lorsqu’Il appelait ses premiers disciples. Il brûlait vraiment d’Amour pour eux. Il Lui tardait d’en faire ses amis intimes. Il désirait d’un grand désir Se donner totalement à eux comme Il le fera le Jeudi Saint en instituant l’Eucharistie. Quelle joie pour son Cœur que d’appeler ses premiers disciples ! Sans ces disciples, serviteurs et amis, l’Eglise, pourrions-nous dire, n’aurait pas eu d’avenir ! Le Cœur de Jésus n’a pas considéré les faiblesses et les péchés des disciples appelés. Il savait qui Il appelait ! Il s’est réjoui de savoir qu’ils deviendraient - malgré leurs faiblesses et leurs péchés qu’Il n’ignorait absolument pas - ses amis et qu’ils partiraient fonder son Eglise dans toutes les parties du monde. Imitons Jésus : ne regardons pas d’abord les défauts de nos frères et sœurs et les défauts de ceux qui sont appelés à devenir disciples et apôtres. Nous avons, tous, nos faiblesses, mais nous pouvons, tous, devenir des amis intimes de Jésus !

VI) Joie de Jésus en préparant la fondation de l'Eglise

En appelant des disciples, Jésus prépare la fondation de Son Eglise dont Il sera la Tête. Cette Eglise sera son Corps, le Christ Total. Elle rassemblera tous les sauvés. Quelle joie pour Jésus de penser au mystère de Son Eglise, appelée à unir les hommes à Dieu et les hommes entre eux ! Quelle joie que de commencer les fondations de cette Eglise que Son Père veut de toute éternité !

Enthousiasmons-nous d’avoir été appelés par Jésus à faire partie du groupe des disciples et à être membres de l’Eglise vivante et jeune. Jésus continue à poser son regard d’amour sur nous. Il connait nos faiblesses et nos péchés, mais son Amour miséricordieux est plus fort. Il veut que nous devenions ses amis intimes. Répondons à Son Amour par une réponse d’amour vraie et durable. Ayons confiance en Son Amour. Qu’Il nous brûle de Son Amour, qu’Il nous entraîne comme Il a entraîné tous les Saints et tous les fidèles.

Mère Marie Augusta disait : connaissez-vous l’Amour ? Demandons à la Vierge Marie et à l’Esprit-Saint de nous faire davantage pénétrer dans l’Amour qui brûlait le Cœur de Jésus lorsqu’Il appelait André et Jean, puis Pierre et les autres disciples. Jésus avait soif de les conquérir à Son Amour, comme Il a eu soif de conquérir le cœur de la Samaritaine, le cœur de Marie-Magdeleine, le cœur de Marthe, le cœur de Salomé, de Suzanne, de Véronique et de toutes ces Saintes Femmes qui ont été plus fidèles que les disciples hommes et qui méritent d’être appelées les bien-aimées de son Cœur.

L’Amour du Cœur de Jésus a transformé les pauvres pêcheurs du lac de Tibériade et en a fait les Colonnes de l’Eglise catholique. Par ces Apôtres, Jésus continue à se rendre sacramentellement présent aujourd’hui à son Eglise. Cet Amour de Jésus ne serait-Il pas capable de nous transformer, nous aussi, les « petites misères chéries de son Cœur » (cf. un appel à l’Amour) ? Ne regardons pas nos défauts, ne pensons plus à nos péchés, fixons notre regard sur le regard d’Amour de Jésus et remercions-Le avec grande reconnaissance de nous avoir appelés pour être ses disciples et membres de l’Eglise.

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