5 - La flagellation : Sur mon dos, des laboureurs ont labouré...
En parcourant l’Écriture... La mission du Serviteur Souffrant
5 - La flagellation
Cinquième étape de notre parcours avec le Serviteur Souffrant et les prophéties de l’Ancien Testament, arrêtons-nous aujourd’hui sur l’évènement de la flagellation.
Lors du chemin de Croix au Colisée du Vendredi Saint 2004, nous méditions ainsi sur la flagellation du Christ : « À la condamnation inique s'ajoute l'affront de la flagellation. Remis entre les mains des hommes, le corps de Jésus est déformé. Ce corps reçu de la Vierge Marie, qui faisait de Jésus "le plus beau des enfants des hommes", et par lequel il dispensait l'onction de sa parole : - "la grâce est répandue sur tes lèvres" (Ps 44 [45], 3) -, ce corps est maintenant cruellement lacéré par le fouet. Le visage transfiguré sur le Thabor est défiguré dans le prétoire : visage de celui qui, insulté, ne répond pas, de celui qui, frappé, pardonne, de celui qui, rendu esclave sans nom, libère ceux qui vivent dans l'esclavage. Jésus avance résolument sur ce chemin de souffrance, accomplissant à la lettre, dans sa chair vive, devenue parole vive, la prophétie d'Isaïe : "J'ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe. Je n'ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats" (Is 50,6).[1]»
Et en 2008 : « La flagellation, qui était en usage à cette époque, était un châtiment terrifiant. L'horrible flagellum des Romains déchirait la chair en lambeaux. Et la couronne d'épines, tout en provoquant des souffrances aiguës, était un affront à la royauté du divin prisonnier, tout comme les crachats et les gifles.
D'horribles tortures continuent à naître de la cruauté du cœur humain - et les tortures psychiques ne sont pas moins insupportables que les tortures physiques - et souvent les victimes elles-mêmes deviennent des bourreaux. De telles souffrances n'ont-elles pas de sens ? [2]»
Si nous parcourons l’Ancien Testament, nous pouvons voir que la flagellation – les coups de fouets ou de bâtons – est d’abord et toujours un châtiment, c’est-à-dire la punition pour une faute. Et en cela, la souffrance qu’elle procure n’est pas forcément un mal. Puis nous retrouvons ce que nous avons déjà pu constater dans nos précédentes analyses : dans le cas du Serviteur de Yahvé, qui est innocent, cette souffrance est acceptée pour Dieu et pour les autres, en réparation. Enfin, nous aborderons la question du pouvoir rédempteur du sang divin.
1 – La punition comme œuvre salutaire
Parce que la flagellation – ou du moins les coups de bâtons - est d’abord une punition en vue d’une éducation des cœurs, celle-ci n’est pas uniquement chargée d’un poids négatif. Ainsi, dans le Livre du Deutéronome est-il préconisé une juste punition pour le coupable : « Si le coupable mérite d’être frappé, le juge le fera se coucher par terre et lui fera donner, en sa présence, le nombre de coups proportionné à sa faute. » (Dt 25,2).
Et les Sages de l’Ancien Testament réclament même ce juste avertissement : ainsi peut-on lire dans le Livre du Siracide : « Qui dressera mes pensées par le fouet et mon cœur par une discipline de sagesse, sans laisser passer mes erreurs ni fermer les yeux sur mes péchés ? » (Si 23, 2).
La « flagellation » est vue comme un avertissement avant de tomber dans un mal plus grand. C’est ce qui fera dire à Judith devant les malheurs qui fondent sur son peuple : « Plus encore, rendons grâce au Seigneur notre Dieu, qui nous met à l'épreuve comme nos pères. […] De même qu'il les fit passer par le feu de l'épreuve pour scruter leurs cœurs, le Seigneur ne cherche pas à nous punir. S'il flagelle ceux qui s'approchent de lui, c'est pour leur donner un avertissement. » (Jdt 8, 25 ; 27).
Cependant, dès l’Ancien Testament, on constate qu’il peut y avoir de la part des hommes un usage injuste de la punition, surtout de la part du pouvoir en place : c’est le cas par exemple de Roboam, le fils de Salomon dans le Premier Livre des rois, qui décide de régner par les coups plutôt que par la sagesse : « S’il est vrai que mon père vous accablait sous un joug pesant, je vais, moi, ajouter encore à votre joug. Mon père vous a corrigés avec des lanières ? Eh bien, moi, je vous corrigerai avec des fouets à pointes de fer !” » (1R 12, 14) Dans cette attitude, on entrevoit déjà la punition injuste subie par Jésus lors de la flagellation...
2 – Jésus, victime pour nos péchés et modèle pour les chrétiens
Déjà, dans l’Ancien Testament, les Serviteurs du Seigneur ont subi des outrages par fidélité au Seigneur. L’exemple du scribe Eléazar, dans le Deuxième Livre des martyrs d’Israël, est particulièrement manifeste : « Éléazar était l’un des scribes les plus éminents. C’était un homme très âgé, et de très belle allure. On voulut l’obliger à manger du porc en lui ouvrant la bouche de force. Préférant avoir une mort prestigieuse plutôt qu’une vie abjecte, il marchait de son plein gré vers l’instrument du supplice. […] au moment de mourir sous les coups, il dit en gémissant : ‘ Le Seigneur, dans sa science sainte, le voit bien : alors que je pouvais échapper à la mort, j’endure sous le fouet des douleurs qui font souffrir mon corps ; mais dans mon âme je les supporte avec joie, parce que je crains Dieu.’ » (2M 6, 18-19 ; 30).
C’est déjà l’esprit des béatitudes, portrait vivant du Serviteur Souffrant, qui se dessine : « Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. » (Mt 5, 11-12).
Certains versets des psaumes annoncent de manière prophétique ce cruel supplice. On trouve ainsi dans le Psaume 128 : « Que de mal ils m'ont fait dès ma jeunesse, - à Israël de le dire - que de mal ils m'ont fait dès ma jeunesse : ils ne m'ont pas soumis ! Sur mon dos, des laboureurs ont labouré et creusé leurs sillons… » (Ps 128, 1-3).
Mais c’est tout particulièrement le 3ème chant du serviteur Souffrant d’Isaïe (Isaïe 50, 4-11) qui s’en fait l’écho : « Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats. Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu. Il est proche, Celui qui me justifie. »
Jean-Paul II, dans sa lettre sur le Rosaire, faisait remarquer que dans les mystères douloureux nous méditons sur le coût de l’obéissance à la volonté du Père : « ce qu'il doit en coûter [à Jésus] d'adhérer à la volonté du Père apparaît dans les mystères suivants, la flagellation, le couronnement d'épines, la montée au Calvaire, la mort en croix, par lesquels il est plongé dans la plus grande abjection… [3]»
Et nous savons par la Tradition que c’est tout particulièrement pour expier les péchés d’impureté que Dieu le Père demande à son Fils d’accepter l’horrible supplice de la flagellation. « Il n'a pas voulu se soustraire aux mains qui l'ont flagellé, ni échapper à ceux qui l'ont souffleté, couvert de crachats, couronné d'épines et fait mourir sur la croix. Alors qu'il n'était nullement obligé de les endurer, il n'a voulu se dérober à aucun de ces supplices, à cause de ceux à qui ces souffrances étaient nécessaires. Il a fait de sa personne un remède pour les malades. [4]» nous dit Saint Augustin.
Paul VI, quant à lui, affirmait : « C'est précisément des plaies du corps martyrisé de Jésus et de la puissance de sa résurrection que jaillissent la vie et l'espérance pour tous les hommes frappés du mal et des infirmités. [5]»
Dans une magnifique homélie ancienne que nous lisons chaque samedi saint, on « entend » Jésus dire à Adam, qu’Il est venu chercher en descendant aux enfers :
« C'est pour toi que moi, ton Dieu, je suis devenu ton fils ; c'est pour toi que moi, le Maître, j'ai pris ta forme d'esclave ; c'est pour toi que moi, qui domine les cieux, je suis venu sur la terre et au-dessous de la terre ; c'est pour toi, l'homme, que je suis devenu comme un homme abandonné, libre entre les morts ; c'est pour toi, qui es sorti du jardin, que j'ai été livré aux Juifs dans un jardin et que j'ai été crucifié dans un jardin.
Vois les crachats sur mon visage ; c'est pour toi que je les ai subis afin de te ramener à ton premier souffle de vie. Vois les soufflets sur mes joues : je les ai subis pour rétablir ta forme défigurée afin de la restaurer à mon image. Vois la flagellation sur mon dos, que j'ai subie pour éloigner le fardeau de tes péchés qui pesait sur ton dos… [6]»
À notre tour, nous sommes invités à le suivre : c’est ce que nous demande Saint Pierre dans sa première lettre : « C’est bien à cela que vous avez été appelés, car c’est pour vous que le Christ, lui aussi, a souffert ; il vous a laissé un modèle afin que vous suiviez ses traces. Lui n’a pas commis de péché ; dans sa bouche, on n’a pas trouvé de mensonge. Insulté, il ne rendait pas l’insulte, dans la souffrance, il ne menaçait pas, mais il s’abandonnait à Celui qui juge avec justice. Lui-même a porté nos péchés, dans son corps, sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice. Par ses blessures, nous sommes guéris. » (1 P 2, 21-24)
3 – La valeur rédemptrice du sang divin
Si Jésus a déjà commencé à verser son sang lors de son agonie, avec la flagellation il commence à le verser sous les coups de ses bourreaux.
Dès l’Ancien Testament, Dieu montre à son peuple la valeur toute particulière du sang comme principe de vie. L’expérience de la nuit pascale – avant la sortie d’Egypte - où ils vont être sauvés par le sang de l’agneau va également marquer en profondeur Israël.
Benoît XVI, commentant l’importance du sang dans l'Écriture Sainte disait : « L'aspersion avec le sang des animaux sacrifiés représentait et établissait, dans l'Ancien Testament, l'alliance entre Dieu et le peuple, comme on peut le lire dans le livre de l'Exode : " Moïse, ayant pris le sang, le répandit sur le peuple et dit : ‘Ceci est le sang de l'Alliance que Yahvé a conclue avec vous moyennant toutes ces clauses.’ " (Ex 24, 8). C'est à cette formule que Jésus se référa explicitement lors de la Dernière Cène, quand, offrant le calice aux disciples il dit : " Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés " (Mt 26, 28). Et effectivement, à partir de la flagellation, jusqu'au côté transpercé après la mort en croix, le Christ a versé tout son sang, en tant que véritable Agneau immolé pour la rédemption universelle. La valeur salvifique de son sang est affirmée expressément dans de nombreux passages du Nouveau Testament. Il suffit de citer, en cette année sacerdotale, la belle expression de la Lettre aux Hébreux : « Le Christ... entra une fois pour toutes dans le sanctuaire, non pas avec du sang de boucs et de jeunes taureaux, mais avec son propre sang, nous ayant acquis une rédemption éternelle. Si en effet du sang de boucs et de taureaux et de la cendre de génisse, dont on asperge ceux qui sont souillés, les sanctifient en leur procurant la pureté de la chair, combien plus le sang du Christ, qui par un Esprit éternel s'est offert lui-même sans tâche à Dieu, purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes pour que nous rendions un culte au Dieu vivant » (9, 11-14).
Chers frères, il est écrit dans la Genèse que le sang d'Abel, tué par son frère Caïn, crie vers le Dieu de la terre (cf. 4, 10). Et malheureusement, aujourd'hui comme hier, ce cri ne cesse pas, parce que du sang humain continue à couler à cause de la violence, de l'injustice et de la haine. Quand les hommes apprendront-ils que la vie est sacrée et qu'elle n'appartient qu'à Dieu ? Quand comprendront-ils que nous sommes tous frères ? Au cri pour le sang versé, qui s'élève de tant de parties de la terre, Dieu répond par le sang de son Fils, qui a donné sa vie pour nous. Le Christ n'a pas répondu au mal par le mal, mais par le bien, par son amour infini. Le sang du Christ est le gage de l'amour fidèle de Dieu pour l'humanité. [7]»
On comprend dès lors que, dans l’Eglise, se soit développée une dévotion toute particulière à l’égard du précieux Sang. C’est ainsi que tout le mois de juillet est un mois consacré au Précieux Sang, et il existe plusieurs dévotions en lien avec ce culte. Le Directoire sur la piété populaire et la liturgie en précise quelques unes : « La dévotion à l’égard du Sang du Christ, présente dans le culte liturgique, est passée dans la piété populaire, où elle a trouvé un large espace et de nombreuses expressions. Parmi ces dernières, on peut citer :
- la Couronne du Précieux Sang du Christ, constituée de lectures bibliques et de prières, permet aux fidèles de méditer sur les "sept effusions du sang" du Christ, qui sont explicitement ou implicitement évoquées dans les Évangiles: le sang versé lors de la circoncision, dans le jardin des oliviers, lors de la flagellation, du couronnement d’épines, de la montée au Calvaire, au moment de la crucifixion, et du coup de lance qui transperça le côté du Christ ;
- les Litanies du Sang du Christ : le formulaire actuel a été approuvé par le pape Jean XXIII le 24 février 1960 ; il contient des éléments historiques se rapportant au mystère du salut, et il est émaillé de nombreuses références bibliques ;
- l’Heure d’adoration du précieux Sang du Christ, qui revêt des formes très variées, tout en poursuivant un but unique : la louange et l’adoration du Sang du Christ présent dans l’Eucharistie, l’action de grâces pour les bienfaits de la Rédemption, la prière d’intercession pour obtenir la miséricorde et le pardon, et l’offrande du précieux Sang pour le bien de l’Église ;
- La Via Sanguinis : ce pieux exercice, institué récemment, a pour lieu d’origine, pour des raisons d’ordre anthropologique et culturel, l’Afrique, où il est aujourd’hui très répandu dans les communautés chrétiennes. Durant la Via Sanguinis, les fidèles, en se rendant d’un endroit à un autre comme dans la Via Crucis, revivent les différents épisodes de la vie du Seigneur Jésus, durant lesquels ce dernier versa son Sang pour notre rédemption.[8] »
Puisse notre reconnaissance envers Jésus, qui a versé tout son sang pour nous sauver, s’accroître toujours davantage !
Terminons par cette prière extraite du Chemin de Croix au Colisée du vendredi Saint 2004 :
« Jésus, "reflet resplendissant de la gloire du Père, expression parfaite de son être" (He 1,3), tu as accepté d'être réduit à l'état de loque humaine, à un condamné au supplice qui fait pitié. Ce sont nos souffrances que tu portais, nos douleurs dont tu étais chargé, c'est à cause de nos fautes que tu as été transpercé (cf. Is 53,5). Par tes blessures, guéris celles que nos péchés nous ont infligées. Donne à ceux qui sont injustement méprisés ou laissés pour compte, à ceux qui sont défigurés par la torture ou la maladie, de comprendre qu'avec toi et comme toi, ils sont crucifiés au monde (cf. Ga 2,19) et qu'ils portent à son achèvement ce qui manque à ta Passion, pour le salut de l'homme (cf. Col 1,24).
Jésus, lambeau de l'humanité profanée, en toi se révèle le caractère sacré de l'homme : écrin de l'amour qui transforme le mal en bien. À toi la louange et la gloire dans les siècles. Amen. [9]»
Références
[1] Office des célébrations liturgiques du Souverain Pontife – Méditation du Chemin de Croix au Colisée, vendredi saint 2004 – 6ème station.
[2] Office des célébrations liturgiques du Souverain Pontife – Méditation du Chemin de Croix au Colisée, vendredi saint 2008 – 6ème station.
[3] Jean-Paul II – Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae sur le rosaire (2002) – n°22
[4] Saint Augustin – Homélie sur le Psaume 69
[5] Paul VI – Homélie de la messe pour la XXVe journée mondiale des lépreux – 29 janvier 1978
[6] « Éveille-toi, ô toi qui dors » : Homélie ancienne pour le Grand et Saint Samedi – Office des Lectures du Samedi Saint.
[7] Benoît XVI – Angélus du dimanche 5 juillet 2009 – NB : Le Cardinal Ratzinger développait déjà cette notion de « transformation intérieure » opérée par le Christ versant son sang pour nous dans une conférence lors du congrès eucharistique de Bénévent, le 2 juin 2002 : « Que se passe-t-il à ce moment là ? A dire la vérité, Jésus est tué, il est accroché à la croix et meurt dans les tourments. Son sang est versé, tout d'abord dans le jardin des oliviers pour le travail intérieur à propos de sa mission, puis lors de la flagellation, du couronnement d'épines, de la crucifixion et, après sa mort, lorsqu'on lui transperce le cœur. Ce qui a lieu est tout d'abord un acte de violence, de haine, qui torture et détruit. A ce stade, nous nous heurtons à un deuxième niveau plus profond de transformation : il transforme de l'intérieur l'acte de violence des hommes contre lui en un acte de donation en faveur de ces hommes, en un acte d'amour. On voit cela de façon dramatique dans la scène du jardin des oliviers. Il accomplit à présent ce qu'il avait annoncé lors du discours sur la montagne : il n'oppose pas la violence à la violence, comme il aurait pu le faire, mais il met fin à la violence, en la transformant en amour. L'acte de tuer, de donner la mort est transformé en amour, la violence est vaincue par l'amour. Telle est la transformation fondamentale, sur laquelle se fonde tout le reste. C'est la véritable transformation dont le monde a besoin et qui seule peut racheter le monde. »
[8] Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements – Directoire sur la piété populaire et la liturgie (2002) – n°178
[9] Office des célébrations liturgiques du Souverain Pontife – Méditation du Chemin de Croix au Colisée, vendredi saint 2004 – 6ème station.