2 - La Trahison : Même l'ami, qui avait ma confiance et partageait mon pain, m'a frappé du talon

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En parcourant l’Écriture... La mission du Serviteur Souffrant

2 - La trahison

En parcourant l’Écriture... La mission du Serviteur Souffrant

2 - La trahison

Nous voici maintenant dans le Temps Pascal ! Cependant, la joie de la Résurrection ne peut pas nous faire oublier, comme à la Vierge Marie, le mystère pascal dans son intégralité, c’est-à-dire les souffrances de la Passion qui précèdent et obtiennent la gloire de la Résurrection et de l’Ascension.

Aujourd’hui, nous voulons nous arrêter davantage sur les prophéties de l’Ancien Testament qui annonce la trahison de Judas : c’est le « mystère de l’iniquité », mystère du Mal qui se manifeste au plus proche de Celui qui est le Bien… Il se manifeste ici en Judas, « l’un des douze [1]» comme il s’est manifesté dès le commencement en Lucifer qui, créé bon et pourvu de multiples dons par le Créateur, a librement refusé l’Amour de Dieu en refusant de Le servir : « non serviam »[2] !

Cependant, nous dit le Catéchisme de l’Eglise Catholique, « "le mystère de l’iniquité" (2 Th 2, 7) ne s’éclaire qu’à la lumière du mystère de la piété (cf. 1 Tm 3, 16). La révélation de l’amour divin dans le Christ a manifesté à la fois l’étendue du mal et la surabondance de la grâce (cf. Rm 5, 20). [3]» C’est donc dans cette optique, dans la lumière de la Résurrection, que nous voulons envisager ce mystère de la trahison, en sachant que « À ses disciples, avant l'heure de la trahison, [Jésus] avait dit : « Ayez confiance : moi, je suis vainqueur du monde » (Jn 16, 33). « Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés » (Jn 14, 27) [4]».

La trahison de Judas est le prélude de la Passion. « La trahison en tant que telle a eu lieu en deux temps : tout d'abord dans la phase du projet, quand Judas se met d'accord avec les ennemis de Jésus pour trente deniers d'argent, puis lors de son exécution avec le baiser donné au Maître, au Gethsémani.[5] »

1 – Le projet

Judas était vraiment l’un des Douze, choisi et aimé par Jésus d’un amour de prédilection. Le psaume 54 annonce la douleur de cette trahison de la part d’un proche : « Si l'insulte me venait d'un ennemi, je pourrais l'endurer ; si mon rival s'élevait contre moi, je pourrais me dérober. Mais toi, un homme de mon rang, mon familier, mon intime ! […]Un traître a porté la main sur ses amis, profané son alliance : il montre un visage séduisant, mais son cœur fait la guerre ; sa parole est plus suave qu'un parfum, mais elle est un poignard. » (Ps 54, 13-14 ; 21-22)

Dans sa catéchèse concernant Judas, Benoît XVI écrivait : « Les évangélistes insistent sur la qualité d'apôtre, qui revenait à Judas à tous les effets : il est appelé de manière répétée l' "un des Douze" (Mt 26, 14.47; Mc 14, 10.20; Jn 6, 71) ou "qui était au nombre des Douze" (Lc 22, 3). Plus encore, à deux reprises, Jésus, s'adressant aux Apôtres et parlant précisément de lui, l'indique même comme "l'un de vous" (Mt 26, 21; Mc 14, 18; Jn 6, 70; 13, 21). Et Pierre dira de Judas qu'il "était pourtant l'un de nous et avait reçu sa part de notre ministère" (Ac 1, 17).

Il s'agit donc d'une figure appartenant au groupe de ceux que Jésus avait choisis comme ses proches compagnons et collaborateurs. Cela suscite deux questions, dans la tentative de donner une explication aux faits qui se sont produits.

La première consiste à se demander pourquoi Jésus a choisi cet homme et lui a fait confiance. D'autant plus que, en effet, bien que Judas soit, dans les faits, l'économe du groupe (cf. Jn 12, 6b; 13, 29a), en réalité il est aussi qualifié de "voleur" (Jn 12, 6a). Le mystère du choix demeure, d'autant plus que Jésus prononce un jugement très sévère sur son compte : "Malheureux l'homme par qui le Fils de l'homme est livré" (Mt 26, 24). Le mystère s'épaissit encore davantage à propos de son destin éternel, sachant que Judas "pris de remords en le voyant condamné... rapporta les trente pièces d'argent aux chefs des prêtres et aux anciens. Il leur dit : "J'ai péché en livrant à la mort un innocent"" (Mt 27, 3-4). Bien qu'il se soit ensuite éloigné pour aller se pendre (cf. Mt 27, 5), ce n'est pas à nous qu'il revient de juger son geste, en nous substituant à Dieu infiniment miséricordieux et juste.

Une deuxième question concerne la raison du comportement de Judas : pourquoi trahit-il Jésus ? Cette question est l'objet de diverses hypothèses. Certains pensent à sa soif d'argent ; d'autres défendent une explication d'ordre messianique : Judas aurait été déçu de voir que Jésus n'insérait pas dans son programme la libération politique et militaire de son pays. En réalité, les textes évangéliques insistent sur un autre aspect : Jean dit expressément que "le démon a déjà inspiré à Judas Iscariote, fils de Simon, l'intention de le livrer" (Jn 13, 2) ; de manière analogue, Luc écrit : "Satan entra en Judas, appelé Iscariote, qui était au nombre des Douze" (Lc 22, 3). De cette manière, on va au-delà des motivations historiques et on explique le fait à partir de la responsabilité personnelle de Judas, qui céda misérablement à une tentation du Malin. La trahison de Judas demeure quoi qu'il en soit un mystère. Jésus l'a traité en ami (cf. Mt 26, 50), mais dans ses invitations à le suivre sur la voie des béatitudes, il ne forçait pas les volontés et ne les protégeait pas non plus contre les tentations de Satan, respectant la liberté humaine. [6]»

En pensant à l’avertissement de Jésus à Judas (« ‘Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là !’ Judas, celui qui le livrait, prit la parole : ‘Rabbi, serait-ce moi ?’ Jésus lui répond : ‘C’est toi-même qui l’as dit !’ » Mt 26, 24-25), nous sommes renvoyés au début de la Genèse : alors que Caïn nourrit des projets de vengeance et de meurtre envers son frère Abel, Dieu l’avertit : « Le Seigneur dit à Caïn : ‘Pourquoi es-tu irrité, pourquoi ce visage abattu ? Si tu agis bien, ne relèveras-tu pas ton visage ? Mais si tu n’agis pas bien…, le péché est accroupi à ta porte. Il est à l’affût, mais tu dois le dominer.’ » (Gn 4, 6-7). Dieu ne nous laisse pas seuls face à la tentation… à condition que nous acceptions son aide !

L’Ancien Testament annonce jusqu’au prix de la trahison. En effet, nous pouvons lire dans le livre du prophète Zacharie : « Je leur dis alors : « Si cela vous semble bon, donnez-moi mon salaire, sinon n’en faites rien. » Ils pesèrent mon salaire : trente pièces d’argent. Le Seigneur me dit : « Jette-le au fondeur, ce joli prix auquel ils m’ont apprécié ! » Alors je ramassai les trente pièces d’argent et je les jetai au fondeur dans la Maison du Seigneur. » (Za 11, 12-13). Les Hébreux au désert avaient troqué leur Dieu pour un veau d’or : le psaume 105 nous dit en effet : « ils échangeaient ce qui était leur gloire pour l'image d'un taureau, d'un ruminant. » (Ps 105,20) ; ici Judas échange son Dieu pour trente pièces d’argent : « Alors, l’un des Douze, nommé Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui remirent trente pièces d’argent. » (Mt 26, 14-15)

Et dès lors, continue l’Ecriture, « Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer » (Mt 26,16)

2 – L’exécution du projet

Les évangiles nous rapportent que la trahison de Judas a eu lieu juste après l’institution de l’Eucharistie. Ici, les paroles du Psaume 40 prennent tout leur sens : « Même l'ami, qui avait ma confiance et partageait mon pain, m'a frappé du talon. » (Ps 40,10)

« La Parole du Psaume jette à l’avance son ombre sur l’Eglise qui célèbre l’Eucharistie, - dit Benoît XVI -  au temps de l’évangéliste (cf. Jn 13,18), comme dans tous les temps : avec la trahison de Judas, la souffrance pour la déloyauté n’est pas finie. […] La rupture de l’amitié atteint jusqu’à la communauté sacramentelle de l’Eglise, où il y a toujours de nouvelles personnes qui prennent « son pain » et le trahissent. [7]»

Pourtant, Jésus est fidèle : il est l’Époux d’Israël qui n’abandonne pas son Épouse infidèle comme nous le décrit le prophète Osée : « C’est pourquoi, mon épouse infidèle, je vais la séduire, je vais l’entraîner jusqu’au désert, et je lui parlerai cœur à cœur. […] En ce jour-là – oracle du Seigneur –, voici ce qui arrivera : Tu m’appelleras : « Mon époux » et non plus : « Mon Baal ». […] Je m’en ferai une terre ensemencée, J’aimerai celle qu’on appelait « Pas-Aimée » et à celui qu’on appelait « Pas-mon-Peuple », je dirai : « Tu es mon peuple », et il dira : « Tu es mon Dieu ! » (Os 2, 16 ; 18 ; 25).

Ici, Jésus ne reprend pas son amitié à Judas et jusqu’au bout il l’appelle « ami » (cf. Mt 26,50). Le Pape François nous dit : « Quel a été le dernier mot que Jésus adresse à Judas, précisément au moment de la trahison ? “Judas, ami”. Quand Judas était précisément sur le point de le livrer, il lui dit “ami”, il lui rappelle cela. Parce qu’il est fidèle. Le Seigneur ne dit pas : “Va-t’en parce que tu t’es éloigné de moi. Va-t’en”. Non ! Jusqu’au bout, il est fidèle à ce don qu’il nous a donné à tous : le don de l’amitié [8]».

En voyant les conséquences de son acte, Judas est pris de remords et vient rendre le prix de sa trahison, les trente pièces d’argent, aux grands prêtres. Là encore, St Matthieu souligne que son geste accomplit une prophétie de Jérémie (cf. Jérémie 32) : « en voyant que Jésus était condamné, Judas, qui l’avait livré, fut pris de remords ; il rendit les trente pièces d’argent aux grands prêtres et aux anciens. Il leur dit : « J’ai péché en livrant à la mort un innocent. » Ils répliquèrent : « Que nous importe ? Cela te regarde ! » Jetant alors les pièces d’argent dans le Temple, il se retira et alla se pendre. Les grands prêtres ramassèrent l’argent et dirent : « Il n’est pas permis de le verser dans le trésor, puisque c’est le prix du sang. » Après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec cette somme le champ du potier pour y enterrer les étrangers. Voilà pourquoi ce champ est appelé jusqu’à ce jour le Champ-du-Sang. Alors fut accomplie la parole prononcée par le prophète Jérémie : Ils ramassèrent les trente pièces d’argent, le prix de celui qui fut mis à prix, le prix fixé par les fils d’Israël, et ils les donnèrent pour le champ du potier, comme le Seigneur me l’avait ordonné. » (Mt 27, 3-10)

Mais Judas désespère du pardon du Seigneur, de sa Miséricorde… Il n’entend pas les Paroles que le Seigneur lui adresse par Jérémie : « Éphraïm n’est-il pas pour moi un fils précieux, n’est-il pas un enfant de délices, puisque son souvenir ne me quitte plus chaque fois que j’ai parlé de lui ? Voilà pourquoi, à cause de lui, mes entrailles frémissent ; oui, je lui ferai miséricorde – oracle du Seigneur. » (Je 31, 20).

« Il ne réussit plus à croire à un pardon. Sa repentance devient désespoir. Il ne voit plus désormais que lui-même et ses ténèbres, il ne voit plus la Lumière de Jésus, cette lumière qui peut illuminer et même outrepasser les ténèbres [9]» dit Benoît XVI.

Dans son encyclique sur la Miséricorde, Jean-Paul II disait en effet : « Il est significatif que les prophètes, dans leur prédication, relient la miséricorde, dont ils parlent souvent à cause des péchés du peuple, à l'image de l'amour ardent que Dieu lui porte. Le Seigneur aime Israël d'un amour d'élection particulier, semblable à l'amour d'un époux ; c'est pourquoi il lui pardonne ses fautes, et jusqu'à ses infidélités et ses trahisons. S'il se trouve en face de la pénitence, de la conversion authentique, il rétablit de nouveau son peuple dans sa grâce. Dans la prédication des prophètes, la miséricorde signifie une puissance particulière de l'amour, qui est plus fort que le péché et l'infidélité du peuple élu. [10]». Jusqu’au bout, il nous est possible de demander pardon au Seigneur. Jusqu’au bout, nous pouvons obtenir Miséricorde : le bon larron est là pour en témoigner !

3 – Au-delà de l’acte de Judas

Comme nous l’avons souligné la dernière fois (cf. 1- Jésus dépose librement sa vie pour nous sauver), au-delà des événements historiques, c’est librement que Jésus donne sa vie pour nous et, tout en en tenant compte de nos libertés, le dessein de Dieu ne se laisse pas détourner de son but et ne pourra pas être mis en échec. Dieu est Tout-Puissant et Il tient tout dans sa main ; le psaume 2 l’illustre : « Les rois de la terre se dressent, les grands se liguent entre eux contre le Seigneur et son messie : « Faisons sauter nos chaînes, rejetons ces entraves ! » Celui qui règne dans les cieux s'en amuse, le Seigneur les tourne en dérision ; puis il leur parle avec fureur, et sa colère les épouvante » (Ps 2, 2-5).

Jésus est Celui qui vient « accomplir l’Ecriture ». En commentant Jean 13,18 (« Ce n’est pas de vous tous que je parle. Moi, je sais quels sont ceux que j’ai choisis, mais il faut que s’accomplisse l’Écriture : Celui qui mange le pain avec moi m’a frappé du talon ») Benoît XVI écrivait : « C’est le style caractéristique de Jésus quand Il parle : en utilisant les paroles de l’Ecriture, Il fait allusion à son destin, en l’insérant en même temps dans la logique de Dieu, dans la logique de l’Histoire du Salut. […] Le Seigneur doit subir jusqu’au bout et dans tous les détails le destin de souffrance du juste, un destin qui apparaît de multiples manières surtout dans les Psaumes. Jésus doit faire l’expérience de l’incompréhension, de l’infidélité y compris à l’intérieur de cercle plus intime des amis et ainsi « accomplir l’Ecriture ». Il se révèle comme le vrai sujet des Psaumes, comme le « David », de qui ils proviennent et par qui ils prennent sens. [11]»

Dans sa catéchèse, il ajoutait : « Quand nous pensons au rôle négatif joué par Judas, nous devons l'insérer dans la direction supérieure des événements de la part de Dieu. Sa trahison a conduit à la mort de Jésus, qui transforma ce terrible supplice en espace d'amour salvifique et en don de soi au Père (cf. Gal 2, 20; Ep 5, 2.25). Le verbe "trahir" est la version d'un mot grec qui signifie "livrer". Parfois son sujet est même Dieu en personne : c'est lui qui par amour "livra" Jésus pour nous tous (cf. Rm 8, 32). Dans son mystérieux projet salvifique, Dieu assume le geste inexcusable de Judas comme une occasion de don total du Fils pour la rédemption du monde. [12]»

Plus encore, « Jésus, en cette heure, a pris sur Lui la trahison de tous les temps, la souffrance qui dérive en tout temps du fait d’avoir été trahi, supportant ainsi jusqu’au bout les misères de l’histoire. [13]»

Terminons par cette médiation du Pape François, qu’il adressait plus particulièrement aux prêtres, religieux et séminaristes, mais qui peut aider tous les fidèles :

« En cette heure, Jésus a senti la nécessité de prier et d’avoir auprès de lui ses disciples, ses amis, qui l’avaient suivi et avaient partagé de plus près sa mission. Mais ici, à Gethsémani, le suivre se fait difficile et incertain ; le doute, la fatigue et la terreur prennent le dessus. Dans la rapidité du déroulement de la passion de Jésus, les disciples auront diverses attitudes à l’égard du Maître : des attitudes de proximité, d’éloignement, d’incertitude.

Cela nous fera du bien à nous tous, évêques, prêtres, personnes consacrées, séminaristes, de nous demander en ce lieu : qui suis-je devant mon Seigneur qui souffre ?

Suis-je de ceux qui, invités par Jésus à veiller avec lui, s’endorment, et au lieu de prier, cherchent à s’évader en fermant les yeux devant la réalité ?

Ou bien est-ce que je me reconnais en ceux qui se sont enfuis par peur, abandonnant le Maître à l’heure la plus tragique de sa vie terrestre ?

Peut-être y-a-t-il en moi la duplicité, la fausseté de celui qui l’a vendu pour trente pièces, qui avait été appelé ami, et qui pourtant a trahi Jésus ?

Est-ce que je me reconnais dans ceux qui ont été faibles et qui l’ont renié, comme Pierre ? Peu de temps avant, il avait promis à Jésus de le suivre jusqu’à la mort (cf. Lc 22, 33) ; puis, poussé dans ses derniers retranchements et assailli par la peur, il jure de ne pas le connaître.

Est-ce que je ressemble à ceux qui désormais organisaient leur vie sans lui, comme les deux disciples d’Emmaüs, insensés et lents à croire les paroles des prophètes (cf. Lc 24, 25) ?

Ou, grâce à Dieu, est-ce que je me retrouve parmi ceux qui ont été fidèles jusqu’à la fin, comme la Vierge Marie et l’apôtre Jean ? Quand sur le Golgotha, tout devient sombre et que toute espérance semble finie, l’amour seul est plus fort que la mort. L’amour de la Mère et du disciple bien-aimé les pousse à rester au pied de la croix, pour partager jusqu’au bout la douleur de Jésus.

Est-ce que je me reconnais dans ceux qui ont imité leur Maître jusqu’au martyre, témoignant combien il a été tout pour eux, la force incomparable de leur mission et l’horizon ultime de leur vie ?

L’amitié de Jésus à notre égard, sa fidélité et sa miséricorde sont le don inestimable qui nous encourage à poursuivre avec confiance notre marche à sa suite, malgré nos chutes, nos erreurs, et aussi nos trahisons.

Mais cette bonté du Seigneur ne nous dispense pas de la vigilance face au tentateur, au péché, au mal et à la trahison qui peuvent traverser aussi la vie sacerdotale et religieuse. Tous nous sommes exposés au péché, au mal, à la trahison. Nous percevons la disproportion entre la grandeur de l’appel de Jésus et notre petitesse, entre la sublimité de la mission et notre fragilité humaine. Mais le Seigneur, dans sa grande bonté et dans son infinie miséricorde, nous prend toujours par la main, afin que nous ne nous noyions pas dans la mer du désarroi. Il est toujours à nos côtés, il ne nous laisse jamais seuls. Donc, ne nous laissons pas vaincre par la peur et par le découragement, mais avec courage et confiance, allons de l’avant sur notre chemin et dans notre mission. [14]»

[hr]

[1] Cf. Jn 6, 70-71 : « Jésus leur dit : « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les Douze ? Et l’un de vous est un diable ! » Il parlait de Judas, fils de Simon Iscariote ; celui-ci, en effet, l’un des Douze, allait le livrer. »

[2] Cf. Catéchisme de l’Eglise Catholique n°391 : « Derrière le choix désobéissant de nos premiers parents il y a une voix séductrice, opposée à Dieu (cf. Gn 3, 4-5) qui, par envie, les fait tomber dans la mort (cf. Sg 2, 24). L’Écriture et la Tradition de l’Église voient en cet être un ange déchu, appelé Satan ou diable (cf. Jn 8, 44 ; Ap 12, 9). L’Église enseigne qu’il a été d’abord un ange bon, fait par Dieu. " Le diable et les autres démons ont certes été créés par Dieu naturellement bons, mais c’est eux qui se sont rendus mauvais " (Cc. Latran IV en 1215 : DS 800). »

[3] Catéchisme de l’Eglise Catholique n°385

[4] Benoît XVI – encyclique Spe salvi sur l’espérance chrétienne (2007) – n°50

[5] Benoît XVI – Audience générale du 18 octobre 2006 – Les Apôtres – «  Judas Iscariote et Matthias »

[6] Benoît XVI – Audience générale du 18 octobre 2006 – Les Apôtres – «  Judas Iscariote et Matthias »

[7] Benoît XVI – Jésus de Nazareth, de l’entrée à Jérusalem à la Résurrection (tome 2) – p.88 (éditions du Rocher)

[8] Pape François – « Amis jusqu’au bout » - Méditation quotidienne du 14 mai 2018

[9] Benoît XVI – Jésus de Nazareth, de l’entrée à Jérusalem à la Résurrection (tome 2) – p. 89 (éditions du Rocher)

[10] Jean-Paul II – encyclique Dives in misericordia (1980) – Chap. III, n°4

[11] Benoît XVI – Jésus de Nazareth, de l’entrée à Jérusalem à la Résurrection (tome 2) – p. 87-88 (éditions du Rocher)

[12] Benoît XVI – Audience générale du 18 octobre 2006 – Les Apôtres – «  Judas Iscariote et Matthias »

[13] Benoît XVI – Jésus de Nazareth, de l’entrée à Jérusalem à la Résurrection (tome 2) – p.88 (éditions du Rocher)

[14] Pape François – Rencontre avec les prêtres, les religieux et les séminaristes, lors de son pèlerinage en Terre Sainte, à l’occasion du 50ème anniversaire de la rencontre entre le Pape Paul VI et le patriarche Athénagoras - 26 mai 2014

 

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