Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit...

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En parcourant l'Ecriture... Les miracles de Jésus : des "signes" pour notre foi... (1/8)

Introduction

Alors que nous allons aborder le mois du Sacré-Cœur et que nous nous apprêtons à fêter le Saint-Sacrement, nous commençons une nouvelle série « En parcourant l’Ecriture » avec laquelle nous voudrions nous arrêter sur quelques-uns des miracles accomplis par Jésus durant sa vie publique.

Ce sont les évangiles qui nous en donnent le récit et, dès le départ, Saint Jean nous en précise le but : « Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. » (Jn 2,11).

C’est donc pour manifester sa gloire, sa divinité, et affermir notre foi en Lui que Jésus accomplit ses miracles. On voit d’ailleurs dans les évangiles que, avant d’accomplir un miracle, Jésus suscite la foi chez son interlocuteur, Il la fait grandir : sans la foi, Jésus ne peut pas accomplir de miracle ! En témoigne son passage à Nazareth où, nous dit Benoît XVI, « ses concitoyens « étaient frappés » par sa sagesse et, le connaissant comme étant « le fils de Marie », le « charpentier » qui avait vécu parmi eux, ils se scandalisèrent de lui au lieu de l’accueillir avec foi (cf. Mc 6, 2-3). Ce fait est compréhensible car la familiarité, sur le plan humain, n’aide pas à aller plus loin et à s’ouvrir à la dimension divine. Que ce Fils d’un charpentier soit Fils de Dieu est difficile à croire pour eux. Jésus lui-même prend l’exemple de l’expérience des prophètes d’Israël qui, dans leur propre patrie, ont été victimes de mépris, et il s’identifie à eux. À cause de cette fermeture spirituelle, Jésus n’a pu accomplir à Nazareth « aucun miracle, si ce n'est qu'il guérit quelques infirmes en leur imposant les mains » (Mc 6, 5). En effet, les miracles du Christ ne sont pas une démonstration de puissance, mais les signes de l’amour de Dieu qui agit là où il rencontre la foi de l’homme dans la réciprocité. Origène écrit : ‘Tout comme il existe une attirance naturelle pour les corps de la part de certains envers d’autres, comme l’aimant vers le fer… la foi aussi exerce une attirance sur la puissance divine’ (Commentaire de l’Évangile de Matthieu 10, 19). »[1]

Tous les miracles de Jésus n’ont pas été rapportés dans les évangiles : « Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. » (Jn 20, 30-31).

« Jésus accompagne ses paroles par de nombreux " miracles, prodiges et signes " (Ac 2, 22) qui manifestent que le Royaume est présent en Lui. Ils attestent que Jésus est le Messie annoncé (cf. Lc 7, 18-23).

Les signes accomplis par Jésus témoignent que le Père l’a envoyé (cf. Jn 5, 36 ; 10, 25). Ils invitent à croire en lui (cf. Jn 10, 38). A ceux qui s’adressent à lui avec foi, il accorde ce qu’ils demandent (cf. Mc 5, 25-34 ; 10, 52 ; etc.). Alors les miracles fortifient la foi en Celui qui fait les œuvres de son Père : ils témoignent qu’il est le Fils de Dieu (cf. Jn 10, 31-38). Mais ils peuvent aussi être " occasion de chute " (Mt 11, 6). Ils ne veulent pas satisfaire la curiosité et les désirs magiques. Malgré ses miracles si évidents, Jésus est rejeté par certains (cf. Jn 11, 47-48) ; on l’accuse même d’agir par les démons (cf. Mc 3, 22). »[2] Ainsi les miracles ne suppriment pas la liberté. Il nous reste à faire le pas de la foi…

Et le Catéchisme de l’Eglise Catholique précise : « Croire n’est possible que par la grâce et les secours intérieurs du Saint-Esprit. Il n’en est pas moins vrai que croire est un acte authentiquement humain. Il n’est contraire ni à la liberté ni à l’intelligence de l’homme de faire confiance à Dieu et d’adhérer aux vérités par lui révélées. Déjà dans les relations humaines il n’est pas contraire à notre propre dignité de croire ce que d’autres personnes nous disent sur elles-mêmes et sur leurs intentions, et de faire confiance à leurs promesses (comme, par exemple, lorsqu’un homme et une femme se marient), pour entrer ainsi en communion mutuelle. Dès lors, il est encore moins contraire à notre dignité de " présenter par la foi la soumission plénière de notre intelligence et de notre volonté au Dieu qui révèle " (Cc. Vatican I) et d’entrer ainsi en communion intime avec Lui.

Dans la foi, l’intelligence et la volonté humaines coopèrent avec la grâce divine : " Croire est un acte de l’intelligence adhérant à la vérité divine sous le commandement de la volonté mue par Dieu au moyen de la grâce " (S. Thomas d’Aquin).

Le motif de croire n’est pas le fait que les vérités révélées apparaissent comme vraies et intelligibles à la lumière de notre raison naturelle. Nous croyons " à cause de l’autorité de Dieu même qui révèle et qui ne peut ni se tromper ni nous tromper ". " Néanmoins, pour que l’hommage de notre foi fût conforme à la raison, Dieu a voulu que les secours intérieurs du Saint-Esprit soient accompagnés des preuves extérieures de sa Révélation "(Cc Vatican I). C’est ainsi que les miracles du Christ et des saints (cf. Mc 16, 20 ; He 2, 4), les prophéties, la propagation et la sainteté de l’Église, sa fécondité et sa stabilité " sont des signes certains de la Révélation, adaptés à l’intelligence de tous ", des " motifs de crédibilité " qui montrent que l’assentiment de la foi n’est " nullement un mouvement aveugle de l’esprit "»[3]

Les miracles sont-ils vraiment nécessaires ? Nous vous invitons à lire à ce sujet l’article très complet de M. Lucien Daly pour le site Aleteïa !

Le plus grand miracle de Jésus, qui subsiste en nos temps, c’est l’institution de l’Eucharistie, permettant sa présence réelle et substantielle parmi nous, et son union avec nous dans la communion. Que l’approfondissement de ces quelques signes consignés dans les évangiles soit l’occasion pour nous de L’adorer avec plus de reconnaissance lors de la Fête-Dieu qui approche !

[hr]

[1] Benoît XVI – Angélus du 8 juillet 2012

[2] Catéchisme de l’Eglise Catholique – n°547-548

[3] Catéchisme de l’Eglise Catholique n°154-156

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