“France, Fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême?” Aimer son pays selon Dieu.

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Récollection de Foyers du premier trimestre 2017. Famille Missionnaire de Notre-Dame.

Les valeurs chrétiennes de la France.

1e enseignement

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             Nous voici entrés dans l’année 2017, l’année de plusieurs grands anniversaires dont nous parlerons en nos prochaines récollections de Foyers : révolte de Luther contre Rome, le 31 octobre 1517 ; fondation de la Franc-maçonnerie en 1717 ; révolution russe en octobre 1917. Nous parlerons de ces anniversaires dans les prochaines récollections. En cette récollection, nous voudrions développer un sujet très important pour cette année 2017 où vont avoir lieu en notre pays les élections présidentielle et législative : la France, Fille aînée de l’Eglise et les valeurs non négociables dont elle doit témoigner auprès des autres Nations.

         Ce qui, pour nous, n’est pas la France

 A la suite de l’homélie de la dernière Nuit de Noël de Père Bernard, retransmise sur notre Blog, nous avons reçu un message significatif : « Il est navrant de voir un homme de Dieu, un homme de savoir donc, dire dans une homélie que la France n'est pas une "terre de migrants". Depuis des milliers d'années, cette terre a vu passer tous les peuples possibles: celtes, grecs, romains, carthaginois, hébreux, alains, vandales, goths, burgondes, italiens, espagnols, allemands, suisses, néerlandais, anglais, écossais, irlandais, polonais, tchèques, hongrois, ukrainiens, russes, scandinaves, peuples du Maghreb, peuples d'Afrique, d'Asie, le monde entier est venu chercher asile ou un toit sur ce petit bout de Terre. Son nom actuel, "France", est même un témoignage de ce passé, de cette histoire de migrations : les francs sont, eux aussi, venus s'installer ici avec femmes et enfants, armes et bagages. Les noms de nos régions, nos anciennes provinces, en attestent tout autant; Bretagne, Bourgogne, Aquitaine ... Et que dire de la "Normandie", cette terre des hommes du nord, les northmen devenus normands ! Nous sommes depuis toujours une terre multiculturelle, un carrefour commercial, culturel où se croisent et se mêlent la Méditerranée, l'Europe du Nord, centrale, les pays océaniques. Notre langue plonge ses racines dans toutes ses influences. Nos prénoms mêmes sont rarement d'ici : Marie, Jean, Pierre, Paul sont des prénoms qui ont migré. Les premiers chrétiens, eux aussi, ont migré ici. Sainte Blandine n'est pas née esclave à Lyon, elle venait sans doute de la Grèce asiatique, cette terre devenue turque depuis. Oui, notre pays est depuis des milliers d'années une terre de migrants. Il y a puisé sa force et sa richesse, son extraordinaire diversité culturelle, sa puissance économique et son rayonnement intellectuel. Votre prêche dessine une France fantasmée, coupée de ses racines, stérilisée par un récit mensonger. C'est dommage et quelque peu choquant : le mensonge ne devrait pas avoir sa place dans une homélie. Et la politique ne devrait pas avoir son mot à dire dans une église. Surtout à Noël. Cordialement tout de même. J’ai ainsi répondu : « Cher Monsieur, Je vous remercie de votre réaction. Je reconnais que mon expression avait besoin d’être expliquée, ce que je n’ai pas eu le temps de faire dans le temps restreint d’une homélie. Parler de la mission de la France un soir de Noël n’est pas un discours uniquement politique, même s’il concerne aussi la politique d’une certaine manière. Il ne faut pas oublier que Clovis et des soldats Francs ont été baptisés à Reims en la nuit de Noël 496. Que notre terre ait été enrichie par l’apport de nombreuses cultures, vous avez raison de le souligner et je suis d’accord avec vous sur ce point. Mais lorsque je dis : la France n’est pas une terre de migrants, je veux dire : la France a une culture chrétienne qu’aucun historien ne peut nier. Notre Nation ne s’appelle “France” qu’à partir du baptême de Clovis. Peu à peu la France est devenue une grande Nation. Si j’ai parlé ainsi en cette nuit de Noël, c’est que nous ne voulons pas rester inactifs devant la déconstruction de la France à laquelle nous assistons depuis quelques années. Je le redis : nous respectons la distinction du temporel et du spirituel, la laïcité de l’Etat français, mais nous affirmons à nouveau : la France est chrétienne. Je ne partage pas votre conclusion : la France dont j’ai parlé n’est pas coupée de ses racines, étant donné que ses racines sont chrétiennes ! Je ne vois pas en quoi ce que j’ai dit est mensonger. Mon expression était trop abrupte, j’en conviens, mais en la comprenant comme je viens de vous l’expliquer elle n’est pas mensongère… Faisons le tour de toutes nos villes et de tous nos villages. Que constatons-nous? Partout des églises, des cathédrales, des basiliques parsèment le sol français. Je vous remercie encore de votre réaction et je vous assure de mes prières » Père Bernard. La réaction de ce journaliste reflète la pensée de tous ceux qui ne veulent pas entendre parler de France, Fille aînée de l’Eglise, et d’Europe aux racines chrétiennes. L’enjeu des prochaines élections est particulièrement grave : la France, Fille aînée de l’Eglise, que le gouvernement de M. Hollande a contribué à déconstruire davantage, n’est pas encore morte. L’heure n’est pas encore venue de sonner le glas, dirait Philippe de Villiers, mais nos cloches doivent sonner le tocsin, car nous devons nous réveiller pour reconstruire la France, sa culture et ses valeurs.

         Ce qui, pour nous et pour l’Eglise, est la France

                La Galilée est appelée dans l’évangile : « carrefour des Nations ». Cette expression ne convient pas pour la France, qui a une unité, une histoire, des racines, une culture : la France est une Nation ! Pour comprendre la France, il est nécessaire d’en connaître la préhistoire et la période de l’évangélisation. Nous ne pouvons pas faire une étude exhaustive sur nos ancêtres les Gaulois, qui étaient des Celtes dont les tribus se faisaient la guerre. Il n’existait pas d’unité politique avant la Gaule romaine sur notre terre. Les conquêtes de Jules César ont permis d’intégrer la Gaule à l’Empire romain. Notre pays prend le nom de Gaule romaine. De l’évangélisation de la Gaule romanisée à la France : l’unité de l’Empire romain a favorisé l’évangélisation. La divine Providence a devancé les missionnaires envoyés par l’apôtre Saint Pierre pour évangéliser la Gaule romaine. Personne n’avait programmé, en effet, l’arrivée miraculeuse en Provence des amis de Jésus (Lazare, Marie-Magdeleine et Marthe) et des Saintes Marie de la mer (Marie de Cléophas et Marie Salomé) ! Ces amis de Jésus sont les premiers évangélisateurs de nos ancêtres, ne l’oublions pas ! Saint Pierre, de Rome, a envoyé des évangélisateurs, dont plusieurs faisaient partie du groupe des 72 disciples de Jésus. Dans la cathédrale de Sens, on vénère les reliques de Saint Potentien et de Saint Savinien. Grâce à ces évangélistes, le christianisme s’est implanté dès le 1er siècle dans plusieurs régions de la Gaule, notamment dans la vallée du Rhône, en Aquitaine et à Sens. Le christianisme n’a d’abord pénétré que les villes. De nombreux martyrs, comme St Pothin, Ste Blandine et leurs compagnons à Lyon, ont versé leur sang sur notre sol. Ce sang sera semence de nombreux chrétiens. Grâce à l’intense évangélisation des trois premiers siècles, au début du IVe siècle, la Gaule romaine possède déjà de nombreuses églises. Au IVe siècle, Saint Martin (317-397), évêque de Tours et fondateur du monachisme en Occident, s’attaqua aux hauts lieux du paganisme rural et évangélisa les campagnes. Au Ve siècle, l’aristocratie gallo-romaine s’étant convertie, des membres des grandes familles sénatoriales occupèrent des fonctions épiscopales. Vers la fin du Ve siècle, la christianisation est complète sur le continent de la Gaule romaine. C’est alors qu’au Ve siècle, une branche de la race germaine, va se greffer sur ce peuple gallo-romain et renouveler sa sève vitale pour bâtir les fondations de la France avec le baptême de Clovis et de ses soldats Francs, en la nuit de Noël 496. En 508, après la guerre wisigothique, comme il était à Tours, Clovis reçut de l'empereur Anastase la nomination de consul … ce fait, dont on ne peut suspecter l'authenticité, disent des historiens, donnait à l'autorité de Clovis un caractère légitime aux yeux des Gallo-Romains, il devenait comme le délégué de l'empereur en Gaule. Ce fut surtout grâce à sa conduite avec l'Église que Clovis put étendre si facilement son pouvoir sur la Gaule. Même avant sa conversion, on le voit en rapports avec saint Remi, sainte Geneviève; dans la suite on trouve auprès de lui saint Vaast, tandis qu'il est en relation avec les évêques catholiques des royaumes ariens. Il construit et dote des églises, comme celles des Saints-Apôtres, de Sainte-Geneviève, il fait des offrandes au sanctuaire le plus populaire de la Gaule, Saint-Martin de Tours. Déjà, il est vrai, il intervient dans l'organisation de l'Église et dans les élections épiscopales. En 511, il convoque à Orléans un synode auquel assistent trente-deux évêques, il leur propose des mesures, et les canons de ce synode lui sont soumis (cosmovisions.com/ Clovis.htm).

Camille Pascal, auteur du livre « Ainsi, Dieu choisit la France » (Salon Beige, 4-5 janvier), dit : « Avec le baptême de Clovis, la France, - ou pour être plus précis - le peuple Franc fut considéré par l’Eglise Catholique comme étant investi d’une mission divine et c’est le poids de cet incroyable sentiment de prédestination que j’ai découvert en commençant mes recherches et que j’ai voulu raconter dans mon livre. Dès le Vème siècle, mais la chose s’affirme avec plus de force encore avec la dynastie carolingienne, l’Eglise assigne au Peuple Franc un statut très particulier. Celui du Nouveau Peuple élu de la Nouvelle Alliance. Dès lors, la France prend la dimension d’une Nouvelle Terre Promise, Paris devient la Nouvelle Jérusalem et les Rois Francs apparaissent comme les successeurs des Rois de l’Ancien Testament. C’est d’ailleurs ainsi qu’ils sont souvent représentés sur les tympans de nos cathédrales. Cette Alliance de Dieu avec le Peuple Franc, nouveau Peuple Elu, est bien sûr scellée par la conversion de Clovis mais elle est renouvelée par le couronnement des premiers Rois carolingiens par les Papes eux mêmes, puis par le sacre de Reims. Voilà la raison qui permet au Pape Grégoire IX de s’adresser au futur Saint-Louis en lui rappelant : «Ainsi Dieu choisit la France de préférence à toutes les autres nations de la terre pour la protection de la foi catholique et pour la défense de la liberté religieuse. Pour ce motif le royaume de France est le royaume de Dieu. » Je voudrais souligner que je cite ce texte qui m’a paru très intéressant, mais il ne faut pas en tirer la conclusion que nous identifions la France et Israël ! Il est évident que la mission d’Israël est unique : il est le Peuple de Dieu élu qui a donné naissance à Jésus, le Sauveur. La France ne peut pas être mise sur le même plan d’égalité. L’accomplissement d’Israël c’est Jésus et Son Eglise. Il n’en est pas de même pour la France, qui n’est que la Fille aînée de l’Eglise, mais qui a une vocation et une mission dont le livre de Camille Pascal veut annoncer.

 Camille Pascal donne ensuite une explication très intéressante sur le conflit entre le christianisme et les Lumières en France : «les Lumières ne sont en réalité qu’une vaste entreprise de laïcisation du christianisme et des valeurs évangéliques. D’ailleurs, la philosophie des Lumières ne pouvait pas naître dans une autre civilisation qu’au cœur de l’Occident Chrétien qui reste, quoi que l’on en dise, le premier terreau de tous les humanismes. Cette tentative de substituer une vérité métaphysique à une vérité théologique explique évidemment la violence du discours des Lumières à l’encontre de l’Eglise Catholique et de là, les persécutions révolutionnaires car il s’agissait bien de remplacer l’un par l’autre. Cette tentative de substitution a même partiellement réussi en France dont la « mission divine » célébrée tout au long du Moyen Age est devenue pour nos politiques contemporains, « la vocation universelle de la France. » De même que de « Nouvelle Terre Promise », la France est devenue la « Patrie des Droits de l’Homme » et que les Droits de l’Homme sont souvent présentés comme  « les Nouvelles Tables de la Loi »... Cette mystique, certains parlent même de Religion, des Droits de l’Homme a donc bien eu pour objet de faire des Français une sorte de Nouveau Peuple Elu de la Raison agissante qui aurait reçu de la Philosophie des Lumières une véritable révélation laïque. C’est ce catéchisme laïc qu’un Vincent Peillon ou un Michel Onfray, par exemple, continuent de nous prêcher à satiété... Cette concurrence mystique explique à mon sens la violence avec laquelle la laïcité s’est imposée en France et la violence avec laquelle elle est souvent défendue ou affirmée. Il y a bien là une sorte de guerre de religions… » Je voudrais souligner davantage encore que, précédemment, je me contente de citer ce passage du livre de Camille Pascal sans le prendre à mon compte. Cette citation décrit bien les tensions actuelles entre les interprétations opposées de l’identité de la France. Nous ne voulons pas laisser croire qu’en parlant de la France, Fille aînée de l’Eglise, nous désirerions nous enfermer dans le passé et dans un repli identitaire. Désirer retrouver la fidélité aux racines chrétiennes de la France ne signifie pas s’isoler et se fermer. Plus la France sera fidèle aux promesses de son baptême et plus elle sera ouverte aux autres cultures et religions. Jésus a envoyé ses disciples évangéliser toutes les Nations. Il ne leur a pas demandé de s’enfermer dans une Tour d’ivoire, de se protéger des périls de ce monde, mais Il nous demande aujourd’hui d’imiter le Bon Samaritain et de nous pencher sur l’homme blessé pour venir lui apporter les soins nécessaires en vue de sa guérison. Parler du conflit entre les lumières et l’Eglise ne signifie pas partir en guerre contre les idéaux de liberté, égalité, fraternité, qui sont la devise de notre République française. Ne nous trompons pas de guerre ! Les deux guerres mondiales ont révélé que beaucoup de chrétiens ont donné leur vie pour leur Patrie et sont morts pour la France.

         Dans sa première rencontre avec la France, Saint Jean-Paul II (fin mai-début juin 1980) disait à Notre Dame de Paris : «Voici que se présente devant mes yeux la France, Mère des saints au long de tant de générations et de siècles. Oh combien je désire qu'ils reviennent tous dans notre siècle, et dans notre génération, à la mesure de ses besoins et de ses responsabilités !». Le sommet de sa première visite avait eu lieu au Bourget. Au cours de l’homélie de la Messe, il avait osé poser cette question : "France, fille aînée de l'Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême?" En 1986 à Lyon, St Jean-Paul II avait martelé : "Eglise qui es à Lyon, souviens-toi de ta ferveur première... Et toi, Eglise qui es en France souviens-toi de ton baptême... souviens-toi de l'Amour de Dieu... souviens-toi de l'Esprit-Saint qui t'habite".

Pierre-Olivier Arduin, le 8 juillet 2013, commentait les discours donnés par Benoît XVI aux évêques français en visite ad limina en l’année 2012 : Le premier point qui saute aux yeux lorsqu’on prend la peine de lire attentivement ces trois discours est l’insistance dont a fait preuve Benoît XVI à chaque rencontre pour « souligner les racines chrétiennes de la France qui, dès ses origines, a accueilli le message de l’Evangile. Vous êtes en charge de régions où la foi chrétienne a très tôt pris racine et porté des fruits admirables». Ces « origines et ce passé glorieux », ajoute-t-il, sont liés de manière indéfectible à une « longue lignée de saints, de docteurs, de martyrs et de confesseurs de la foi. Et de citer d’innombrables noms attachés à notre riche histoire, de Pothin et Blandine à Irénée, Vincent de Lérins, Bruno, Bernard, François de Sales en passant par Jeanne d’Arc, Jean-Marie Vianney et Thérèse de l’Enfant-Jésus. Sans oublier l’amour de prédilection des catholiques français pour la Bienheureuse Vierge Marie, patronne de notre pays. «Vous êtes les héritiers d’une grande expérience humaine et d’une immense richesse spirituelle». Or, si cette «longue histoire chrétienne de votre nation ne peut être ignorée ou diminuée», c’est parce qu’elle « configure encore aujourd’hui sa vocation singulière ».

Ce que la France peut et doit apporter aux autres Nations du monde

Saint Jean-Paul II, dans son homélie au Bourget en 1980, avait spécifié la mission de la France : «Permettez-moi de vous demander : France, fille aînée de l'Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l'homme, à l'alliance avec la sagesse éternelle ? Pardonnez-moi cette question ». Avant de poser cette question fondamentale, ce Saint Pape avait dit : «L'homme en marche vers le progrès n'a-t-il pas pris un seul chemin, le plus facile, et n'a-t-il pas négligé l'alliance avec la sagesse éternelle ? Il n'existe qu'un problème, celui de notre fidélité à l'alliance avec la sagesse éternelle, qui est source d'une vraie culture, c'est-à-dire de la croissance de l'homme, et celui de la fidélité aux promesses de notre baptême».

Pierre-Olivier Arduin souligne que, dans ses discours aux évêques de France en 2012, Benoît XVI avait, lui aussi, parlé de la vocation spécifique de la France : Oui, notre nation a reçu de Dieu un appel particulier, écrivait-il, une « vocation », celle «d’éducatrice des peuples» rappelle Benoît XVI en confirmant le propos audacieux du bienheureux Jean-Paul II. Il ne s’agit certes pas d’en tirer orgueil  mais de considérer cette tradition séculaire comme un « socle solide sur lequel vous pouvez appuyez vos efforts pour continuer inlassablement à annoncer la Parole de Dieu dans l’esprit qui anime la nouvelle évangélisation », comme une « source d’inspiration dans votre mission de pasteurs » qui permet de « nourrir une grande espérance, à la fois solide et hardie, à l’heure de relever les défis du troisième millénaire ». Les Evêques doivent être aux avant-postes dans la défense de la vie et de la famille : « Dans les débats importants de société, la voix de l’Eglise doit se faire entendre sans relâche et avec détermination » ; le Pape évoque bien sûr la « protection du mariage entre un homme et une femme et la famille fondée sur lui dont le bien est trop grand pour qu’on ne s’engage pas totalement dans ce domaine spécifique », « la sauvegarde de la vie de la conception jusqu’à la mort naturelle » ainsi que « la juste orientation de la bioéthique en fidélité aux documents du Magistère ». Dénaturation du mariage, recherche sur l’embryon, procréations artificielles, planification eugénique des naissances, euthanasie et suicide médicalement assisté, avortement et contraception, les évêques français doivent être incisifs sur tous ces sujets sans en omettre aucun : « Défendre la vie et la famille dans la société n’est en rien rétrograde, mais plutôt prophétique car cela revient à promouvoir des valeurs qui permettent le plein épanouissement de la personne humaine, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu. Nous avons là un véritable défi à relever». « N’ayons donc pas peur de parler avec une vigueur toute apostolique du mystère de Dieu et du mystère de l’homme », poursuit Benoît XVI. Il est remarquable de noter que pour Benoît XVI la nouvelle évangélisation fait aussi œuvre de civilisation et que l’évêque, lorsqu’il est un « héraut intrépide de la foi » est également un bâtisseur de la civilisation, defensor civitatis. La mission de la France est donc d’apporter aux Nations la Sagesse de Dieu !

La France peut-elle encore se convertir ?

Philippe de Villiers a raison : la France n’est pas encore morte. Nous espérons sa conversion. Saint Pie X l’a annoncée. En 1936, Marthe Robin disait au Père Finet : «La France tombera très bas, plus bas que les autres nations, à cause de son orgueil et des mauvais chefs qu'elle se sera choisie. Elle aura le nez dans la poussière. Il n'y aura plus rien. Mais dans sa détresse, elle se souviendra de Dieu. Alors elle criera vers lui, et c'est la Sainte Vierge qui viendra la sauver. La France retrouvera alors sa vocation de Fille aînée de l'Eglise, elle sera le lieu de la plus grande effusion de l'Esprit Saint, et elle enverra à nouveau des missionnaires dans le monde entier». Saint Rémi avait dit : « Le Royaume de France sera victorieux et prospère tant qu’il sera fidèle à la foi romaine. Mais il sera durement châtié toutes les fois qu’il sera infidèle à sa vocation ». Pie IX, dans un Bref du 11 janvier 1871, en réconfort aux Marseillais avait dit : «N’importe! La France est l’enfant de la promesse. Dieu a sur elle de grands desseins et il les  accomplira ». Oui, en entrant dans cette année 2017, soyons déterminés et convaincus : Dieu veut la conversion de la France !

 

            Aimer la France comme Jésus l’aime et les Saints de France l’ont aimée !

En 1945, Jésus disait au petit Van au Viet-Nam : «Van, n'oublie pas le pays que J'aime le plus, tu entends ?....Le pays qui a produit la première petite fleur qui, depuis, en a engendré beaucoup d'autres... Cette petite fleur, c'est celle que J'ai choisie pour être ta sœur aînée, Thérèse... Van, considère cette fleur-là et comprends ceci : c'est en France que mon amour s'est tout d'abord manifesté. Hélas ! Mon enfant, pendant que le flot de cet amour coulait par la France et l'univers, la France sacrilègement l'a fait dériver dans l'amour du monde, de sorte qu'il va diminuant peu à peu. C'est pourquoi la France est malheureuse. Mais, mon enfant, la France est toujours le pays que J'aime particulièrement. J'y rétablirai mon amour. Et pour commencer à répandre sur elle mon amour, Je n'attends désormais qu'une chose : que l'on m'offre suffisamment de prières. Alors, mon enfant, de la France, mon amour s'étendra dans le monde. Je me servirai de la France pour étendre le règne de mon amour partout... Surtout, prie pour les prêtres de France, car c'est par eux que J'affermirai en ce pays le «Règne de mon Amour....»

            Connaissons-nous les Saints de France ? Découvrons-les, ils nous aideront à aimer la France comme ils l’ont aimée. Jean-Paul II et Benoît XVI, quant à eux, ont beaucoup aimé la France. Ils avaient de l’admiration pour les grands Saints qui sont la fierté de la France : sa Sainte Patronne, la Vierge Marie, ses deux co-patronnes : Sainte Jeanne d’Arc et Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et toute la cohorte des Saints de France, qui nous appellent : levez-vous, allons, c’est l’heure de sortir de votre sommeil et de reconstruire la France, la Fille aînée de l’Eglise !

            Aimer son pays selon le plan que Dieu a sur lui dans la fidélité à sa mission.

                Aimer son pays selon le plan que Dieu a sur lui dans la fidélité à sa mission, ce n’est pas tomber dans l’idéologie nationaliste. La France, c’est évident, n’est qu’un petit pays, bien petit par rapport à des pays d’Asie, qui ont plus d’un milliard d’habitants ! Mais la mission d’une Nation n’est pas liée au nombre de ses habitants. Elle vient de Dieu. C’est de cette mission dont veut parler Philippe de Villiers dans son dernier libre. La France ne doit pas devenir une république islamiste. Elle doit vouloir répondre fidèlement à sa mission divine de Fille aînée de l’Eglise : être éducatrice des peuples et témoin de son alliance avec la Sagesse éternelle ! Cette mission ne doit en rien nous rendre orgueilleux, mais plutôt contrits et repentants en nous posant cette question : pourquoi la France est-elle tombée si bas alors qu’elle avait reçu tant de dons ? Notre tiédeur et notre peur n’en sont-elles pas un peu la cause ? Réveillons-nous et désirons la fidélité de la France à sa mission ! Ne nous décourageons pas si, pour le moment, nous avons l’impression d’être les « derniers des Mohicans » ! Soyons témoins de l’évangile et ayons confiance dans le triomphe du Cœur Immaculé de Marie.

         Témoignons auprès de ceux qui ne comprennent pas la mission de France !

Le journaliste dont nous avons parlé au début de cette causerie m’écrivait : « Nous sommes depuis toujours une terre multiculturelle, un carrefour commercial, culturel où se croisent et se mêlent la Méditerranée, l'Europe du Nord, centrale, les pays océaniques. Notre langue plonge ses racines dans toutes ses influences ». Oui, ce journaliste a raison. Si notre pays n’avait pas été évangélisé, il serait resté ce carrefour culturel sans unité, multiculturel ! Mais un évènement historique qu’aucun historien ne peut contester est arrivé : au Ve siècle, notre pays est totalement évangélisé (villes et campagnes). Clovis va être accepté comme roi par les princes et les évêques, non pas parce qu’il est Franc, mais parce qu’il est devenu chrétien. C’est le christianisme qui a fait l’unité de la France. Redisons-le : la France est chrétienne. Cela n’empêche pas qu’elle soit accueillante, comme elle l’a toujours été. Mais l’accueil de nouvelles cultures et religions doit se faire dans le respect de notre identité. Rappelons encore l’excellente analyse de Camille Pascal : la « mission divine » célébrée tout au long du Moyen Age est devenue pour nos politiques contemporains, « la vocation universelle de la France. » L’heure n’est-elle pas venue de démontrer à ceux qui s’opposent à la mission divine de la France qu’ils ne doivent pas avoir peur de rappeler l’évidence historique sur les racines chrétiennes de la France. L’évangile n’a pas fait de tort aux tribus celtes qui peuplaient notre terre, puis à la Gaule romaine. L’évangile a permis d’unifier notre Nation, la France et de lui permettre de développer trois maîtres mots : liberté, égalité, fraternité. Notre devise n’aurait jamais vu le jour sans la France chrétienne. Aujourd’hui où la France est gravement malade parce qu’elle a voté des lois contraires à la Loi naturelle, nous devons être les témoins de la vraie liberté. C’est le dernier message de Saint Jean-Paul II à la France, le 15 août 2004. Ce message, il l’a d’abord adressé aux femmes, car ce Saint Pape savait tout ce que la France devait aux saintes femmes, qui ont marqué son histoire : de la Vierge Marie, sa Patronne principale à ses co-patronnes, à Sainte Clotilde, Sainte Geneviève et les autres que nous avons déjà citées. Saint Jean-Paul II avait demandé aux femmes françaises d’être sentinelles de l’invisible et il avait rappelait à tous que la vraie liberté est la liberté libérée par le Christ. Mais cette liberté libérée était fragile. L’homme et la femme avaient besoin d’être vigilants. La liberté libérée de la France d’après la Révolution a défiguré l’amour, désacralisé la vie et déconstruit la famille. La religion chrétienne, loin d’être une menace pour la France défigurée, est son remède. Puisse la France retrouver la fidélité aux promesses de son baptême, alors elle pourra à nouveau remplir la mission que Dieu lui confie : être éducatrice des peuples par son alliance avec la Sagesse éternelle !

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