Le Credo du Peuple de Dieu, rappel angoissé du Bx Pape Paul VI devant la crise de la foi

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Avec Notre-Dame des Neiges, rendons grâce à Dieu pour le Credo du Peuple de Dieu !

Fête de Notre-Dame des Neiges 2017 - 1er enseignement

           >>> Pour ceux qui désireraient approfondir les enseignements qui ont été donnés en nos 2 journées de fête de Notre-Dame des Neiges (9 et 16 décembre dernier), en voici le texte (2e enseignement à suivre).

              Bien chers amis, nous voulons encore vous dire un très grand merci pour votre fidèle présence à notre Fête annuelle de Notre-Dame des Neiges. Nous ne vous le redirons jamais assez : votre présence, toujours plus nombreuse d’année en année, est pour nous un grand motif de reconnaissance et de réconfort en ces temps difficiles. Votre présence est le signe de l’action du Ciel en ce petit village de Saint-Pierre-de-Colombier. Dieu agit en ce lieu parce qu’il a été sanctifié par nos Fondateurs et parce qu’il est devenu un centre spirituel où l’on adore le Cœur de Jésus, Son Saint-Sacrement et où l’on apprend à vivre l’esprit de cordée avec comme guide de cordée : Notre-Dame des Neiges.

            Nous avons beaucoup parlé, l’année dernière, du centenaire des apparitions de Fatima et des 70 ans de la bénédiction de la statue de Notre-Dame des Neiges. Nous avons prié et offert pour que soit hâté le triomphe du Cœur Immaculé de Marie. Ce triomphe, même s’il est déjà là dans le cœur des petits, n’est pas encore arrivé en plénitude. Notre monde est toujours marqué par la violence, l’immoralité, l’absence de Dieu. La prophétie de Fatima se réalisera-t-elle ? « Finalement mon Cœur Immaculé triomphera et un certain temps de paix sera donné au monde » ! Mais, Seigneur, verrons-nous la réalisation de cette prophétie ? Pourquoi laisses-tu tant de libertés à Satan, le grand adversaire ? Nous avons le droit de poser ces questions à Jésus et à Dieu le Père, mais nous ne devons pas douter. La prophétie de Fatima concernant le triomphe du Cœur Immaculé de Marie et le temps de paix accordé au monde n’est pas conditionnelle. Cette prophétie se réalisera, mais nul ne sait ni le jour, ni l’heure !

            Cette année, nous avons fait le choix de préparer le 50e anniversaire de deux textes importants donnés par le Bx Pape Paul VI en l’année 1968 : le credo du Peuple de Dieu, le 29 juin 1968 et l’Encyclique Humanae Vitae, le 25 juillet 1968. Ces deux textes ont illuminé de la Lumière de Dieu l’année qui a marqué le début de bouleversements toujours plus profonds des valeurs non négociables et des fondements de la Loi naturelle. Le slogan de mai 1968 résonne encore en nos oreilles : « il est interdit d’interdire ». Le Pape Paul VI a été très courageux. Il n’a vraiment pas eu peur d’aller à contre-courant et d’être critiqué, marginalisé, ridiculisé. Il a vécu un vrai martyr moral. Puisse cette année 2018 permettre aux baptisés de redécouvrir l’importance de son Pontificat et l’héroïque fidélité de ce bienheureux Pape.

Le Pape Paul VI était angoissé par la grave crise de la Foi qui se manifestait quelques années seulement après le Concile Vatican II. Le 13 mai 1967, à Fatima, il évoquait sans le nommer le progressisme moderniste et le relativisme œcuménique et interreligieux, qui mettaient la Foi de l’Eglise en danger. Le modernisme, pourtant sévèrement condamné par Saint Pie X, réapparaissait avec le néo-modernisme progressiste, qui voulait adapter la Foi chrétienne au monde moderne en supprimant tout ce qui pouvait heurter le monde moderne, marqué par le scientisme, le marxisme, l’agnosticisme et le matérialisme pratique. Il était donc nécessaire de réinterpréter la Bible ; les miracles ; les dogmes ; les vérités qui dérangent, dont celles sur le péché originel, le péché mortel, l’Enfer et le Jugement dernier ; la morale soi-disant culpabilisatrice ; le Magistère soi-disant infaillible qui ne respecterait pas la conscience personnelle ; la prétention d’être l’unique religion par laquelle serait donnée le Salut. Pour les inspirateurs du faux œcuménisme et du faux dialogue interreligieux, infidèles au véritable esprit de Vatican II, l’Eglise catholique devrait abandonner sa prétention d’être dépositaire de la Vérité révélée. Elle devrait être plus «tolérante» par rapport aux autres chrétiens, qui ne partagent pas pleinement notre Foi. Dans sa relation avec les autres religions, elle devrait enfin admettre que toutes les religions se valent et que l’Eglise catholique ne serait pas «supérieure» aux autres religions.

Le philosophe français, Jacques Maritain et le théologien suisse, Charles Journet, fidèles amis de Paul VI, voyaient les grands dangers pour la Foi catholique que représentait la crise de la Foi et la crise du faux œcuménisme et du faux dialogue interreligieux. Ils ont convaincu Paul VI de promulguer le Credo du Peuple de Dieu. Dans le Forum que nous organiserons en notre Foyer de Sens, les 17 et 18 février, nous donnerons un témoignage plus précis sur la correspondance entre Charles Journet, Jacques Maritain et Paul VI. Nous comprendrons mieux alors la grave crise moderniste progressiste qui continue à diviser notre Eglise. Au cours de l’audience du mercredi 30 octobre 1968, Paul VI justifiait ainsi la promulgation du Credo du Peuple de Dieu, 4 mois plus tôt : « La foi est notre premier devoir; la foi est pour nous une question vitale; la foi est le principe irremplaçable du christianisme. C'est la source de la charité, le centre de l'unité, la raison d'être fondamentale de notre religion ». Nous vous invitons à lire attentivement l’intégralité du texte donné par Paul VI en cette audience du 30 octobre 1968. Paul VI était vraiment éclairé par l’Esprit-Saint pour annoncer la crise actuelle de l’Eglise dont la Vierge Marie parlait ainsi à Don Gobbi : « la perte de la Foi est une véritable apostasie » (13-3-90). Remercions le Bx Paul VI d’avoir eu le courage de s’opposer au courant progressiste moderniste, qui se présentait comme incarnant l’esprit de Vatican II. Nous vous encourageons à lire le livre de Joseph Ratzinger «mon Concile Vatican II » pour découvrir ce qu’est le véritable esprit de Vatican II et l’herméneutique de la continuité !

     Le « Credo du Peuple de Dieu » est, aujourd’hui, appelé « Credo de Paul VI ». Nous vous invitons, après cette Fête de Notre-Dame des Neiges, à l’approfondir personnellement (le texte complet est disponible ici). Il est beaucoup plus développé que le Credo de Nicée-Constantinople, que nous professons les dimanches et solennités. Il a, en effet, intégré plusieurs dogmes, qui ont été promulgués après ces deux premiers Conciles pour répondre avec autorité et d’une manière infaillible aux erreurs que le Malin, père du mensonge, n’a pas cessé d’inspirer tout au long de l’Histoire de l’Eglise pour pervertir la vraie Foi de l’Eglise.

    Dans le premier article de son Credo, Paul VI a rappelé l’existence des purs esprits ou des anges et de l’âme spirituelle et immortelle de l’homme. Aujourd’hui, tous, dans l’Eglise catholique, enseignent-ils l’existence des anges, des démons et de l’âme spirituelle ?

    Le deuxième article rappelle le mot précis du dogme de Nicée «consubstantiel». Jésus-Christ est consubstantiel à son Père. La traduction française actuelle « de même nature » n’est pas fidèle au dogme.

     Le troisième article rappelle l’enseignement dogmatique du Concile de Chalcédoine (451) qui avait été remis en question par des théologiens qui affirmaient que Jésus était une personne humaine. Il n’y a qu’une seule Personne en Jésus, sujet de tous ses actes : la Personne divine du Fils, qui possède la nature divine et la nature humaine. Ces deux natures sont unies sans confusion dans l’unique Personne divine du Fils. Jésus n’est donc pas l’homme qui est devenu Dieu, comme cela a été dit par un théologien catholique, mais le Fils de Dieu qui s’est fait homme !

     Le quatrième article précise le mystère de la Rédemption : Jésus est mort pour nous. Ce « pour nous » est essentiel pour la théologie de la rédemption : Jésus nous sauve par son sang rédempteur.

     Le cinquième article précise que Jésus est ressuscité de son propre pouvoir et que, par sa Résurrection, Il nous élève au partage de la vie divine qu’est la vie de la grâce. Ces deux articles se fondent sur la théologie de Saint Paul (Rm 6) : le baptisé, avec Jésus mort sur la Croix pour lui, est mort au péché et, avec Jésus ressuscité, Il vit pour Dieu. En Rm 4, 25, le même apôtre Saint Paul avait écrit que Jésus a été livré pour nos fautes et a été ressuscite pour notre justification. Le mystère pascal c’est la mort et la Résurrection de Jésus ! La mort de la Croix sans la Résurrection n’aurait pas de sens.

    Le septième article parle du feu qui ne s’éteint pas pour ceux qui ont refusé jusqu’au bout l’amour et la pitié de Dieu. Cet ajout veut, c’est évident, répondre à la grave hérésie de ceux qui nient l’enfer. La grande hérésie de notre temps, redisons-le, est le Salut pour tous ! La Vierge Marie, à Fatima, a donné aux trois enfants, le 13 juillet 1917, la vision de l’Enfer et des âmes qui y tombaient. Nier l’Enfer est grave pour un théologien ! Personne ne peut pas changer la Foi de l’Eglise !

     Le huitième article n’apporte pas d’éléments nouveaux sur la théologie du Saint-Esprit, mais deux importants développements sont à noter : la mariologie selon l’enseignement de Vatican II et le péché originel selon le Concile de Trente. Ces deux enseignements, en l’année 1968, avaient vraiment besoin d’être rappelés et ont encore besoin d’être rappelés ! Nous développerons ces enseignements si importants en notre prochain Forum de Sens. En plusieurs universités catholiques, le dogme du péché originel n’est plus enseigné ou, plus grave encore, il est réinterprété d’une manière hérétique. Refuser le dogme du péché originel est grave pour un théologien. Il ne s’agit pas d’une opinion théologique dépassée, mais d’une vérité révélée qu’aucun catholique n’a le droit de remettre en question. Le CEC (407) enseigne avec autorité : « La doctrine sur le péché originel - liée à celle de la Rédemption par le Christ - donne un regard de discernement lucide sur la situation de l'homme et de son agir dans le monde. Par le péché des premiers parents, le diable a acquis une certaine domination sur l'homme, bien que ce dernier demeure libre. Le péché originel entraîne "la servitude sous le pouvoir de celui qui possédait l'empire de la mort, c'est-à-dire du diable". Ignorer que l'homme a une nature blessée, inclinée au mal, donne lieu à de graves erreurs dans le domaine de l'éducation, de la politique, de l'action sociale et des mœurs ». Nous devons avoir le courage de transmettre aux enfants et à tous les baptisés le dogme du péché originel. Si l’on rejette ce dogme, on rend Dieu responsable du mal en l’homme et dans le monde. Non ! Tout ce que Dieu a créé est bon ! Lucifer et les anges révoltés ont fait entrer le Mal dans le monde angélique, puis le démon a tenté le premier homme et la première femme afin que, par leur péché personnel, le Mal entre dans leur cœur et dans le monde visible créé. Si l’on refuse le dogme du péché originel, on ne peut pas comprendre le dogme de l’Immaculée Conception, que nous rappelons en ces jours. La Vierge Marie peut dire à Lourdes : « je suis l’Immaculée Conception » parce qu’elle n’est pas marquée par le péché originel et ses conséquences. Paul VI, dans la fidélité à la Tradition, a tenu à rappeler ensuite l’importance du baptême des petits enfants en vue de renaître de l’eau et de l’Esprit Saint à la vie divine dans le Christ Jésus. Les parents et les pasteurs ont-ils pris au sérieux cette demande de Paul VI ? Les petits enfants sont marqués par les conséquences du péché originel, ils sont privés de la grâce de Dieu. Il ne faut donc pas attendre pour leur donner le baptême qui leur permet de devenir enfants de Dieu !

   L’article sur l’Eglise est, de loin, le plus développé dans le Credo de Paul VI. Il est une très précise synthèse de la Constitution dogmatique de Vatican II Lumen Gentium. Deux développements importants suivent cette synthèse que nous vous invitons à méditer : l’un sur la Messe, qui est le sacrifice du calvaire rendu sacramentellement présent sur nos autels. L’autre sur le mystère du changement du pain et du vin en Corps et Sang de Jésus et la présence vraie, réelle et substantielle  de Jésus dans l’Eucharistie. Des théologiens - de la tendance moderniste progressiste - demandaient que soit abandonné le mot transsubstantiation. Leurs raisons étaient que les personnes aujourd’hui ne pouvaient plus comprendre ce mot. Karl Rahner, par exemple, suggérait qu’on le remplace par « transfinalisation ou transsignification ». Ces mots sont-ils plus compréhensibles des hommes de notre temps ? On peut en douter ! Mais pour Paul VI, il n’était pas question d’abandonner le mot précis du dogme : «Ce changement mystérieux, l’Église l’appelle d’une manière très appropriée transsubstantiation. Toute explication théologique, cherchant quelque intelligence de ce mystère, doit pour être en accord avec la foi catholique, maintenir que, dans la réalité elle-même, indépendante de notre esprit, le pain et le vin ont cessé d’exister après la consécration, en sorte que c’est le corps et le sang adorables du Seigneur Jésus qui dès lors sont réellement devant nous sous les espèces sacramentelles du pain et du vin, comme le Seigneur l’a voulu, pour se donner à nous en nourriture et pour nous associer à l’unité de son Corps mystique ». Les théologiens qui refusent encore d’employer le mot transsubstantiation, promulgué par le Magistère de l’Eglise, sont en état de grave désobéissance au Magistère. Ils courent en outre le risque d’entraîner les fidèles dans l’hérésie. Combien de baptisés, aujourd’hui, dans notre Eglise en France, croient qu’après la consécration le pain et le vin ont cessé d’exister pour laisser toute place au Corps et au Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ ? Les espèces du pain et du vin sont inchangées, mais la réalité du pain et la réalité du vin ont changé. Cette réalité c’est la substance, l’être ! Nous adorons Jésus présent avec Son Corps, Son Sang, Son âme et Sa Divinité dans le mystère de l’Eucharistie. Si le mystère de la Foi est grand, grande aussi est l’apostasie actuelle concernant la présence réelle et substantielle de Jésus dans le Saint Sacrement, et le Saint-Sacrifice de la Messe. Paul VI, pour répondre à cette dernière remise en cause, a déclaré avec autorité : « nous croyons que la Messe célébrée par le prêtre, représentant la personne du Christ … est le sacrifice du calvaire rendu présent sur nos autels». Si tous les catholiques avaient accueilli avec confiance et humble obéissance aimante au Credo de Paul VI, nous ne souffririons pas de la crise actuelle de la Foi que la Vierge Marie appelle « grande apostasie » !

       Paul VI a également voulu donner une synthèse de la Constitution pastorale de Vatican II Gaudium et Spes. Si la Mission propre de l’Eglise est d’être sacrement du Royaume de Dieu, unissant les hommes à Dieu et les hommes entre eux, le vrai bien temporel des hommes ne lui est pas étranger. La doctrine sociale de l’Eglise en est la preuve. L’Eglise s’engage aussi pour la civilisation de l’amour.

     Le Credo de Paul VI professe ensuite la vie éternelle et parle du Purgatoire et du Paradis. Ne plus enseigner le purgatoire est une infidélité à la Tradition catholique et à l’acte magistériel de Paul VI !

Paul VI professe, bien évidemment, la résurrection de la chair et il développe le mystère de la communion des saints, qui unit tous les baptisés qui vivent sur la terre, au Purgatoire et au Ciel. Cette magnifique communion forme la seule Église de Jésus. Cette communion, en outre, est efficace : Nous croyons que dans cette communion l’amour miséricordieux de Dieu et de ses saints est toujours à l’écoute de nos prières, comme Jésus nous l’a dit: Demandez et vous recevrez. Aussi est-ce avec foi et dans l’espérance que Nous attendons la résurrection des morts et la vie du monde à venir ».

     Notre Père Fondateur s’est souvent appuyé sur ce Credo de Paul VI pour redresser les graves erreurs doctrinales du néo-modernisme progressiste. Il a loué le très grand courage de Paul VI, en l’année 1968, en proclamant le Credo du Peuple de Dieu, le 29 juin, et l’Encyclique Humanae Vitae, le 25 juillet, dont nous parlerons cet après-midi. Paul VI, dans la tourmente de 1968, nous a aidés à garder la vraie Foi et à ne pas avoir peur d’aller à contre-courant ! Notre communauté, aujourd’hui, veut rester fidèle à l’esprit de son Fondateur et nous voulons vous aider en ce temps de grande tempête à ne pas perdre la Foi ! Ne nous laissons pas influencer par les idéologies du modernisme progressiste. Rendons grâce à Dieu du grand don qu’Il a fait à son Eglise par les pontificats de St Jean-Paul II et de Benoît XVI. Nous avons aujourd’hui, dans le prolongement du credo du Peuple de Dieu de Paul VI, le texte le plus important donné par Jean-Paul II : le Catéchisme de l’Eglise Catholique. Méditons ce trésor et recourons-y souvent afin d’être fidèles à Jésus et à Son Eglise. Demandons, en cette Fête de Notre-Dame des Neiges, la grâce d’être humbles en accueillant comme des enfants l’enseignement du Magistère de l’Eglise, qui contient tout ce que les Papes et les Conciles ont enseigné avec autorité depuis l’apôtre Saint Pierre jusqu’à notre temps en ce qui concerne la Foi et la morale. Cet enseignement ne peut être remis en question par aucune autorité, car il est l’enseignement de l’Eglise donné avec autorité.

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