Les enfants sont un signe diagnostic sur l'état d'une famille, d'une communauté, d'une nation

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Extraits de l'homélie du pape François à Bethléem, le 25 mai dernier.

Relisons cet appel de notre pape. Ces paroles peuvent nous faire réfléchir nous aussi, dans notre monde occidental confortable mais où les enfants sont victimes de tant de souffrances morales...et qui reste indifférent face à tant de drames et de souffrances.

L’Enfant Jésus, né à Bethléem, est le signe donné par Dieu à qui attendait le salut, et il reste pour toujours le signe de la tendresse de Dieu et de sa présence dans le monde. L’ange dit aux bergers : « Voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un enfant… ».

Aujourd’hui également les enfants sont un signe. Signe d’espérance, signe de vie, mais aussi signe “diagnostic” pour comprendre l’état de santé d’une famille, d’une société, du monde entier. Quand les enfants sont accueillis, aimés, défendus, protégés dans leurs droits, la famille est saine, la société est meilleure, le monde est plus humain. L’enfant de Bethléem est fragile, comme tous les nouveau-nés. Il ne sait pas parler, et pourtant il est la Parole qui s’est faite chair, venue changer le cœur et la vie des hommes. Cet enfant, comme tout enfant, est faible et a besoin d’être aidé et protégé. Aujourd’hui également les enfants ont besoin d’être accueillis et défendus, depuis le sein maternel.

Malheureusement, dans ce monde qui a développé les technologies les plus sophistiquées, il y a encore de nombreux enfants dans des conditions inhumaines, qui vivent en marge de la société, dans les périphéries des grandes villes ou dans les zones rurales. De nombreux enfants aujourd’hui encore sont exploités, maltraités, tenus en esclavage, objets de violence et de trafics illicites. De nombreux enfants sont aujourd’hui déracinés, réfugiés, parfois noyés dans les mers, spécialement dans les eaux de la Méditerranée.De tout cela nous avons honte aujourd’hui devant Dieu, ce Dieu qui s’est fait Enfant.

Et nous nous demandons : qui sommes-nous devant l’Enfant Jésus ? Qui sommes-nous devant les enfants d’aujourd’hui ? Sommes-nous comme Marie et Joseph, qui accueillent Jésus et en prennent soin avec amour maternel et paternel ? Ou bien sommes-nous comme Hérode, qui veut l’éliminer ? Sommes-nous comme les bergers, qui vont en toute hâte, s’agenouillent pour l’adorer et offrent leurs humbles présents ? Ou sommes-nous indifférents ? Sommes-nous peut-être des rhéteurs et des piétistes, des personnes qui exploitent les images des enfants pauvres à des fins lucratives ? Sommes-nous capables de nous tenir à côté d’eux, de « perdre du temps » avec eux ? Savons-nous les écouter, les défendre, prier pour eux et avec eux ? Ou bien les négligeons-nous, pour nous occuper de nos intérêts ?

« Voici le signe qui nous est donné : vous trouverez un enfant… ». Peut-être cet enfant pleure-t-il ! Il pleure parce qu’il a faim, parce qu’il a froid, parce qu’il veut rester dans les bras… Aujourd’hui également, les enfants pleurent, ils pleurent beaucoup, et leurs pleurs nous interpellent. Dans un monde qui met au rebut chaque jour des tonnes de nourriture et de médicaments, il y a des enfants qui pleurent, en vain, de faim et de maladies facilement curables. En un temps qui proclame la sauvegarde des mineurs, se commercialisent les armes qui finissent dans les mains d’enfants-soldats ; se commercialisent des produits confectionnés par de petits travailleurs-esclaves. Leurs pleurs sont étouffés : les pleurs de ces enfants sont étouffés ! Ils doivent combattre, ils doivent travailler, ils ne peuvent pas pleurer ! Mais leurs mères, Rachel d’aujourd’hui, pleurent pour eux : elles pleurent leurs enfants, et ne veulent pas être consolées (cf. Mt 2, 18).

« Voici le signe qui vous est donné » : vous trouverez un enfant. L’Enfant Jésus né à Bethléem, chaque enfant qui naît et qui grandit en chaque partie du monde, est un signe “diagnostic”, qui nous permet de vérifier l’état de santé de notre famille, de notre communauté, de notre nation. De ce diagnostic franc et honnête, peut jaillir un nouveau style de vie, où les relations ne soient plus de conflit, d’oppression, de ‘‘consommation’’, mais soient des relations de fraternité, de pardon et de réconciliation, de partage et d’amour.

texte intégral de l'homélie ICI

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