La vertu de foi dans la Tradition de l'Eglise

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La vertu de foi

WE Foyers 1e trimestre 2024 - 1e enseignement

I) LA VERTU THÉOLOGALE DE FOI DANS LA TRADITION DE L’ÉGLISE

Bien chers amis,

après avoir approfondi les commandements de Dieu, nous voulons approfondir les vertus théologales. En cette première récollection, nous parlerons de la première de ces vertus : la Foi.

La vertu théologale de Foi, en fin de compte, est un don divin qui nous permet d’être attachés pour toujours à Jésus et par Lui au Père et à l’Esprit Saint. Le CEC (Catéchisme de l’Église Catholique) ne développe pas beaucoup la vertu théologale de Foi (1814-1816). Nous vous invitons à bien approfondir ces trois numéros qui vous permettront de mieux assimiler ce que nous allons dire ce soir et demain matin.

Pour mieux comprendre ce qu’est la vertu théologale de Foi, il nous paraît important de citer cette célèbre phrase de Saint Paul : « scio cui credidi » = « je sais en qui j’ai cru ». Cette affirmation de l’Apôtre des Nations se trouve dans la deuxième lettre à Timothée au chapitre 1er, verset 12. Lorsque Saint Paul écrit à son disciple fidèle, il est en prison, il ressent très probablement l’échec humain et de grandes souffrances intérieures du fait de sa solitude et de l’abandon de nombreux amis. Mais il ne se repent pas de s’être livré à Jésus et de Lui avoir tout donné ! Malgré ses souffrances, il garde une confiance sereine et ferme et il fait découvrir que la foi chrétienne n’est pas un sentiment (je sens), n’est pas une opinion (je pense) mais une certitude (je sais) !

Que cet approfondissement nous aide à comprendre le grand don que nous avons reçu au jour de notre baptême et que l’Esprit Saint a fait croître en notre âme : notre foi est certitude. Nous vivons comme appuyé sur un fondement solide : Dieu, notre Rocher. Pierre marchant sur les eaux s’est mis à douter, il a eu très peur en constatant la profondeur des eaux, mais il a retrouvé la confiance en saisissant la main que Jésus lui tendait. Agrippé au Sauveur, il était en sécurité ! Aujourd’hui, comme Pierre marchant sur les eaux, nous pouvons connaître des moments de grande frayeur et avoir peur de sombrer. Mais, saisissons la main que Jésus nous tend : nous serons en sécurité et nous redirons avec Saint Paul : « je sais en qui j’ai cru ». Ecoutons Sainte Thérèse d’Avila : toutes les choses de ce monde passeront, Dieu, Lui, ne change pas. Appuyons-nous sur Jésus en toute sécurité. Demandons la grâce d’être forts dans la foi et fidèles. Comprenons mieux le premier message de St Jean-Paul II au monde : « n’ayez pas peur » !

I) La Foi est acte de confiance et d’obéissance à Jésus

Connaissez-vous l’acte de Foi ? Il est bon que vous le connaissiez par cœur et que vous l’appreniez à vos enfants :

« Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous avez révélées et que vous enseignez par votre Église parce que vous ne pouvez ni vous tromper ni nous tromper ».

Ainsi, nous affirmons que nous croyons à toutes les paroles révélées par Jésus parce qu’Il est le Fils de Dieu et qu’Il ne peut ni se tromper ni nous tromper. La Foi catholique est donc un acte de confiance et d’obéissance à Jésus, plénitude personnelle de la Révélation.

Dans la vie humaine, nous multiplions les actes de confiance en ceux qui nous transmettent des informations, car nous ne pouvons pas être témoins oculaires de tous les événements du monde. Mais nous n’avons pas une certitude absolue de l’infaillibilité des informations transmises ! Nous avons plus ou moins confiance en tel ou tel journaliste ! La Foi théologale n’est pas du même ordre : nous avons absolue confiance en Jésus, aussi notre acte de Foi théologal est-il un acte d’obéissance au Verbe incarné qui se révèle. Le Concile Vatican II dit : « A Dieu qui révèle est due l’obéissance de la foi » (DV 5 ; cf. Rm 1, 5). Abraham est le modèle de tous les croyants parce qu’il a obéi à Dieu.

II) La vertu théologale de Foi

On ne pourrait pas faire une confiance illimitée en Jésus si l’on ne recevait pas la grâce de la Foi. Jésus a fait comprendre cela à Pierre, après sa profession de Foi à Césarée de Philippe (Mt 16). Les yeux de Pierre ne pouvaient pas voir la divinité de Jésus, son intelligence humaine, seule, ne pouvait pas comprendre ce mystère. Pour proclamer que Jésus était le Christ, le Fils de Dieu, il avait eu besoin d’une grâce particulière de Dieu le Père. Il en est de même pour chacun de nous : si nous croyons aujourd’hui que Jésus ne peut ni se tromper, ni nous tromper c’est que nous avons reçu le grand don de la Foi. L’Esprit Saint a agi en nos cœurs afin que nous puissions croire en Jésus. N’oublions pas de Le remercier et remercions aussi notre Père du Ciel qui, au jour de notre Baptême, a créé en notre âme spirituelle, la vertu théologale de foi.

Pourquoi l’appelons-nous : vertu théologale ? Cette vertu, comme toute vertu, est une force spirituelle qui est pour notre âme ce que le muscle est pour notre corps. On l'appelle théologale car elle a Dieu pour objet. Elle est une vertu surnaturelle, car elle n'appartient pas à la nature humaine à proprement parler, elle n'est pas le fruit de nos mérites mais est un don gratuit de Dieu.

Les théologiens thomistes, à la suite de saint Thomas d’Aquin, disent que la vertu théologale de Foi est une vertu opérative (en lien avec une faculté) et non entitative (en lien avec notre être) comme la Grâce sanctifiante qui se greffe sur tout notre être. La vertu théologale de Foi, en effet, se grefferait sur une faculté de notre être : l'intelligence, c’est en ce sens qu’elle serait opérative et non entitative.

Les vertus théologales et la Grâce sanctifiante font partie du mystère chrétien. On peut les distinguer et en parler avec notre intelligence, mais le mystère nous dépasse toujours. Que signifie vertu entitative ? C’est une vertu qui se greffe sur tout l’être. En latin, l’être au participe présent se dit : « ens » d’où le mot entitatif. La grâce sanctifiante pourrait être comparée au sang qui irrigue tout le corps. C’est pour cette raison que des théologiens ont forgé le mot « entitatif » pour parler de cette grâce sanctifiante qui, comme le sang pour le corps, irrigue toute l’âme spirituelle.

La vertu théologale de foi, pour ces mêmes théologiens thomistes, ne serait pas greffée sur tout notre être mais seulement sur la faculté d’intelligence. Elle élève l’intelligence humaine à un niveau qu’elle ne peut pas avoir sinon par un don de Dieu. Cette vertu théologale de foi pourrait être comparée à la parabole qui permet de capter les ondes envoyés par des satellites et nous font voir des événements qui se passent de l’autre côté de la planète. Si nous n’avons pas la parabole, nous ne pouvons rien capter. Si nous n’avons pas la vertu théologale de foi, nous ne pouvons pas dire : "Jésus est le Fils de Dieu". Elle pourrait être comparée aussi aux phares de la voiture qui permettent de pouvoir conduire de nuit. Comment pourrions-nous conduire dans une nuit noire sans la lumière de nos phares de voiture ? L’intelligence humaine ne peut pas comprendre la vie de Dieu dans son intimité. Elle peut connaître l’existence de Dieu, mais sans la lumière de la Foi, l’intelligence reste dans l’obscurité. La vertu théologale de Foi est donc un don divin qui se greffe sur notre intelligence humaine et lui permet de croire aux mystères divins qui dépassent les capacités de l’intelligence humaine. Saint Thomas d’Aquin parlait de la lumière de la Foi qui, ensuite, au Ciel sera remplacée par la Lumière de la Gloire : nous verrons Dieu et toutes choses en Dieu !

Comprenons mieux combien grand est le don de la Foi et combien nous devons remercier Dieu de cette « vertu théologale » qui nous permet de connaître Dieu en vérité. Nous sommes vraiment des privilégiés !

III) La Foi, participation à la science de Dieu

Dieu est le Créateur de tout ce qui existe et donc Il connaît parfaitement tous les êtres qu’Il a créés. Le constructeur d’une nouvelle voiture connaît tous les éléments de la voiture qu’il a conçue. L’architecte qui a conçu un projet de maison, connaît parfaitement le plan de la maison. Dieu est plus grand que tous les constructeurs de voiture ou d’ordinateurs, Il est plus grand que tous les plus grands architectes du monde : sa connaissance est parfaite et infaillible. Sa science dépasse donc toutes les sciences humaines. Par Jésus et par le don de la vertu théologale de Foi, nous participons à cette connaissance divine. Jésus est venu révéler les grands mystères que son Père Lui a demandé de dévoiler. Jésus, cependant, ne nous fait pas participer à toute la science de Dieu, mais seulement aux vérités que Dieu veut révéler en vue de notre salut. Les autres vérités, accessibles à la raison, l’homme doit les découvrir par son intelligence et le développement des sciences.

 Si la vertu théologale de Foi nous fait participer à la science de Dieu, nous devons, cependant rester humbles : nous ne sommes pas Dieu et nous sommes bien petits. Les savants sont plus intelligents que nous. Admirons-les, louons leur patience, leurs efforts, leur vie donnée pour faire progresser les diverses sciences qui permettent le développement de l’humanité. Le Curé d’Ars n’aimait pas discourir « rationnellement » avec des hommes qui aimaient brasser de « belles idées ». Avec l’un d’eux qui lui disait ne pas avoir la foi, il répondit qu’il le plaignait parce que le plus petit de ses paroissiens en savait plus que lui ! Oui, bienheureux sommes-nous : par le baptême, nous avons choisi le Christ, et, par Lui, nous participons à la science de Dieu par le don de la vertu théologale de Foi, infusée en notre âme en même temps que la Grâce sanctifiante et les deux autres vertus théologales d’espérance et de charité !

IV) Le contenu de la Foi

Le Cardinal Ratzinger avait rappelé que le danger le plus grand des 15 dernières années du vingtième siècle avait été le relativisme : « toutes les vérités se vaudraient » ou : « il n’y a pas de vérité ! » Attention à ne pas nous laisser influencer par cette dictature du relativisme ! Jésus est le Verbe Incarné, le Seul Rédempteur, il n’y aura pas d’autre incarnation. Il est donc, comme le disait le Concile Vatican II, la plénitude personnelle de la Révélation. En Lui, Dieu s’est révélé en plénitude. Jésus est donc la Vérité en Personne parce qu’Il est le Verbe éternel du Père.

Jésus s’est révélé comme le Chemin, la Vérité et la Vie. Le contenu de la Foi concerne tout ce que Jésus, Voie, Vérité et Vie, a révélé. Le plan du Catéchisme de l’Église Catholique l’explicite :

a) Les 12 articles du symbole des apôtres

Le CEC a structuré la première partie sur ces 12 articles qui, selon la tradition, auraient été composés par les Apôtres. Nous n’avons pas de raison suffisante pour douter de cette Tradition. Il est très probable, en effet, que les Apôtres aient voulu donner aux disciples de Jésus l’essentiel de la Foi pour que l’on puisse discerner les chrétiens des non-chrétiens. Le symbole des Apôtres a été complété par les deux premiers Conciles : Nicée et Constantinople. La proclamation du Credo est un acte essentiel de notre Liturgie. Avant de recevoir le baptême, le catéchumène doit manifester qu’il croit ce que croit l’Église. Rappelons que pour être catholique, on doit croire tous les articles du Credo et pas seulement ceux qui nous plaisent. Le CEC dit que le don de la Foi demeure en celui qui n’a pas péché contre elle.

Comment peut-on pécher contre la Foi ? Les Pères des grands Conciles utilisaient la formule « anathema sit » pour dire que celui qui refusait avec obstination de croire à telle vérité révélée avait erré dans la Foi. Ainsi on pèche contre la Foi chaque fois que l’on refuse de croire, avec pleine connaissance et plein consentement, à une vérité révélée et enseignée dogmatiquement par l’Église.

b) Les Sacrements et la Liturgie

la Foi concerne aussi les moyens du salut par lesquels nous recevons les grâces de la Rédemption. Un catholique doit donc croire que Jésus a institué 7 sacrements. Luther est hérétique parce qu’il niait l’institution par Jésus de plusieurs sacrements.

c) La morale chrétienne

Jésus est venu accomplir les commandements de Dieu, pas les abolir. La Foi nous demande d’obéir aux 10 commandements de Dieu et d’accueillir avec confiance les 8 Béatitudes. Celui qui rejette les commandements de Dieu, ou seulement l’un d’entre eux, peut être hérétique s’il persévère dans son rejet. On peut se tromper, parce que l’on a suivi tel ou tel théologien ou exégète qui nous a dit avec un exposé soi-disant brillant que Jésus n’utiliserait plus aujourd’hui le mot adultère. S’il en était ainsi, Jésus aurait contredit le sixième commandement. Non, nous devons obéir aux 10 commandements. Nous avons pu pécher gravement, mais si, comme David, nous nous convertissons, nous recevrons la Miséricorde de Dieu par Jésus.

d) la prière chrétienne : le Notre Père

La Foi nous permet de comprendre le contenu de cette prière et d’y adhérer.

Le Catéchisme de l’Église catholique révèle tout le contenu de la Foi. Soyons les instruments de Jésus pour transmettre fidèlement ce contenu à nos enfants : les 12 articles du Credo, les 7 sacrements, les 10 commandements, les 8 Béatitudes et le Notre Père. Ils seront alors capables d’être les témoins de la Foi.

V) Croire que L’Église a été instituée gardienne du dépôt révélé

 Jésus a appelé des disciples. Il en a choisi 12 pour leur donner autorité sur toute l’Église : « qui vous écoute M’écoute ». Aux 12, Il a donné un Chef : Pierre, le Rocher. Jésus veut donc que le dépôt révélé soit gardé et transmis par son Église.

Pour que l’Église puisse remplir sa mission, Jésus lui a envoyé l’Esprit Saint qui lui communique le « sensus fidei » = « le sens de la Foi ». Grâce à ce don, l’Église ne peut pas se tromper dans la Foi et la morale. Le Pape participe à titre personnel à ce don d’infaillibilité lorsqu’il enseigne l’Église « ex cathedra » en ce qui concerne la Foi et la morale. Le Collège des évêques avec le Pape participe collégialement à ce même don d’infaillibilité lorsque tous les évêques et le Pape décident d’enseigner ensemble l’Église dans le domaine de la Foi ou de la morale, comme cela s’est réalisé dans les grands Conciles œcuméniques. La vertu théologale de Foi nous pousse alors à être soumis dans la confiance et l’amour à Pierre en notre temps et aux évêques unis à lui lorsqu’ils engagent leur infaillibilité pour enseigner sans erreur l’Église en matière de Foi et de morale. Il est important de bien comprendre l’enseignement dogmatique de Vatican I et de Vatican II (LG 25). Il faut donc distinguer les enseignements infaillibles du Magistère, qui sont de fait peu nombreux, et les opinions des Papes et des évêques en matière politique, écologique, sociétale qui ne sont pas des enseignements infaillibles.

VI) Le combat de la Foi

a) Le combat de la Foi au niveau personnel

la Foi est un combat pour chacun parce que l’on ne voit pas, l’on ne sent pas ce à quoi on croit. La Foi est lumière et nuit en même temps. Lumière parce qu’elle nous fait participer à la science de Dieu. Nuit parce que l’on obéit à Jésus et à son Église alors que l’on peut sentir des sentiments tout à fait opposés aux vérités de la Foi. Ainsi il peut être bien difficile de croire en la présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie. Comment croire, en effet, que ce que je vois n’est plus du pain mais le Corps de Jésus ! Extérieurement rien n’a changé. Lorsque je reçois l’hostie dans ma bouche, je ressens le goût du pain, le goût du vin ! Quel raisonnement humain peut me donner l’évidence pour croire en la présence réelle de Jésus ? Aucun raisonnement, car mon intelligence humaine n’a aucune raison évidente pour affirmer la présence réelle de Jésus dans l’Hostie. Alors pourquoi croyons-nous en la présence réelle ? Parce que Jésus nous a dit que « ceci était son Corps » et que nous devions manger sa chair et boire son sang pour avoir la vie éternelle. Je sais que Jésus est présent avec son Corps, son sang, son âme, et sa divinité parce que je fais confiance à Jésus qui ne peut ni se tromper ni me tromper. Ma Foi n’est pas absurde parce que je crois en la toute Puissance de Dieu Créateur, capable de transformer la substance du pain en la substance du Corps de Jésus sans que l’apparence du pain change.

Le combat est augmenté par les tentations du démon : il vise et combine sans cesse. Il agit pour nous faire douter. Ne sous-estimons pas son action ! Ne soyons pas téméraires. Il est plus intelligent que nous et ses insinuations sont intelligentes et subtiles ! Eve n’aurait pas dû discuter avec le serpent. Attention : si notre cœur est rempli d’orgueil, Satan aura plus d’emprise pour nous faire adhérer à ses insinuations mensongères et nous faire adhérer à cette hérésie : l’Eucharistie n’est qu’un symbole, elle reste du pain et du vin. Le Credo de Paul VI promulgué le 30 juin 1968 rappelle la Foi de l’Église : l’Eucharistie est le Corps et le Sang de Jésus.

Ne nous décourageons pas si le combat de la Foi se fait de plus en plus difficile. Dieu, habituellement, guide ses enfants en les faisant passer par la purification d’une certaine nuit de la Foi. Au début du temps de la conversion, Il donne souvent des grâces sensibles pour aider ses enfants à croire. Ces grâces sensibles sont appelées par Saint Ignace : « consolations » qui sont un peu comme des « sucres d’orge ». Puis, peu à peu, vient le « sevrage » des grâces sensibles, le temps de la désolation. En ce temps, on peut avoir l’impression d’avoir perdu la Foi. Ne craignons pas, Dieu permet ce temps de l’épreuve pour affermir notre Foi. On ne croit plus parce que l’on « sent » la ferveur, mais parce que l’on croit en Jésus et que l’on obéit à son Église par laquelle Il nous conduit en toute sûreté vers le Port du Salut : c’est alors la victoire dans le combat. Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus et Ste Mère Térésa, mais aussi bien d’autres, ont vécu la nuit de la Foi et n’ont pas douté. Nous allons en reparler.

b) Le combat de la Foi au niveau de la société

Saint Paul a parlé des grands combats qui attendaient les chrétiens dans ses épîtres à Timothée et à Tite. Il donnait cette explication : « il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine; mais, ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l'oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables (2 Tm 4, 1-5). Les Papes du 19e et du 20e siècles ont souvent parlé du combat de la Foi que l’Église devait mener en nos temps.

Dans l’Apocalypse, Saint Jean, éclairé par Jésus, a décrit le triple combat que l’Église devrait mener jusqu’à la fin des temps :

- le combat contre le Dragon rouge = la persécution sanglante (le XXe siècle a connu le plus grand nombre des martyrs) ;

- le combat plus sournois contre la Bête (le libéralisme moral de l’Europe occidentale a peut-être fait plus de mal aux âmes que les persécutions sanglantes marxistes. Pourquoi a-t-on refusé de mentionner dans la Constitution européenne cette évidence historique : l’héritage chrétien de l’Europe ?) ;

- le combat plus subtil encore : la Bête déguisée en agneau (la crise de l’Église au XXe siècle et en ce premier quart du XXIe a été fortement marquée par le modernisme et le progressisme).

Ne soyons pas surpris par ce triple combat, mais ne nous laissons pas égarer. Suivons ceux qui nous guident de la part de Jésus et croyons ce que l’Église a toujours cru. Méfions-nous toujours des nouveautés ! Saint Bernard disait à Abélard qui professait des nouveautés : « maître Abélard, je vous prie, dites-nous ce que vous pensez et que nul autre n’a pensé avant vous ! Pour moi, je ne veux écouter que les prophètes et les apôtres ; je prétends ne suivre que l’Évangile. » Saint Bernard ne méprisait pas Abélard, mais il fallait combattre énergiquement les erreurs qu’il professait et qui mettaient gravement en danger la Foi. L’énergie de Saint Bernard a obtenu la conversion d’Abélard.

N’oublions pas, enfin, que ce combat contre la Foi est animé par Satan qui lutte contre le Christ et son Église et qui est le Père du mensonge. Ne sous-estimons jamais sa puissance et sa ruse.

Notre Père Fondateur a souvent parlé de la crise de l’Église. Nous devons rendre grâces à Dieu pour les lumières qu’il nous a apportées et pour la fermeté de sa Foi. A sa suite, nous vous invitons à être forts dans la Foi et fidèles. L’Église a besoin de la fidélité de tous ses enfants pour remporter victorieusement le combat de la Foi, mais soyons sur nos gardes : le combat pourrait être de plus en plus difficile.

VII) La vertu théologale de Foi et la sainteté

La vertu théologale de Foi va informer toute notre vie. Elle va permettre de tout voir et décider à la lumière de Dieu. Plus cette vertu grandira, plus nous réaliserons ce que Jésus a dit dans l’évangile : « si vous avez la foi et si vous n’hésitez pas, vous direz à cette montagne : « lève-toi et jette-toi dans la mer », cela sera. Et tout ce que vous demanderez avec foi dans la prière, vous l’obtiendrez (Mt 21, 21). » Les évangiles nous transmettent de nombreuses guérisons accomplies par Jésus. Jésus a dit à plusieurs : « ta foi t’a sauvé ».

Saint Paul est un grand modèle. Il disait à son ami Timothée au soir de sa vie : «  le moment de mon départ approche. J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m'est réservée; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement (2 Tm 4, 6-8). Puissions-nous à la fin de notre vie dire, nous aussi : « j’ai combattu le bon combat, j’ai gardé la foi » !

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus a vécu la nuit obscure de la Foi. Elle dit avoir ressenti les sentiments des athées ! Quelle épreuve pour celle qui aimait si ardemment Jésus. Pendant les années de son enfance et les premières années de sa vie de religieuse, sa vie spirituelle était comme un Ciel sans nuage. Elle ne pouvait pas comprendre, alors, que des hommes puissent être athées. Puis est venue la terrible épreuve : de lourds nuages noirs ont caché le soleil et le Ciel. Le petit oiseau qu’était sœur Thérèse ne sentait plus rien, ne voyait plus rien. Pire, elle avait l’évidence que le Ciel n’existait pas ! Elle était assise à la table des pécheurs ! Que faisait-elle alors ? Le petit oiseau restait là quand même à essayer de fixer le Ciel et le soleil qui lui étaient totalement cachés ! Sœur Thérèse a obéi héroïquement à ceux qui la dirigeaient de la part de Jésus et qui lui affirmaient qu’elle n’avait pas perdu la foi mais qu’elle vivait une épreuve permise par Dieu. Demandons à Sainte Thérèse de nous obtenir les grâces de ne jamais nous décourager et de toujours croire ceux qui nous conduisent de la part de Jésus !

St Jean-Paul II et Benoît XVI demeurent nos grands modèles. Quelle Foi ! Nous ne saurons jamais ce qui se serait passé pour l'Église et le monde si ces deux géants de la Foi n’avaient pas été élus Papes ! Notre Père Fondateur est notre modèle de Foi. Il a vraiment obéi à Dieu, comme Abraham, pour être Fondateur de notre Famille Missionnaire. Sa Foi s’est « matérialisée » dans ses œuvres. Pour les constructions, il n’a jamais fait un emprunt, mais lorsqu’il savait que c’était la volonté de Dieu, il avait confiance que Dieu inspirerait des donateurs pour nous aider à payer les artisans. Mais ses plus grandes œuvres ne sont pas matérielles. Tout ce qu’est la Communauté aujourd’hui, tout ce que nous sommes, c’est à lui et à Mère Marie-Augusta que nous le devons. Il a vécu, comme St Jean-Paul II et à la suite de Mère Marie-Augusta, l’évangile de la souffrance avec une très grande Foi confiante et aimante.

Conclusion : à la suite des martyrs, soyons forts et fidèles !

Les martyrs ont préféré mourir plutôt que de renier leur Foi. Leur force ne venait pas d’eux mais de l’Esprit Saint qui agissait en eux. Le martyre de la Foi, cependant, ne se conclut pas nécessairement par le versement de son sang. Ceux qui veulent rester fidèles à la Foi de l’Église peuvent ressentir un certain martyre moral, qui n’est pas facile à vivre.

Si notre Famille Missionnaire peut aujourd’hui vous aider à obtenir des grâces de force et de fidélité dans le combat de la Foi c’est à nos Père et Mère que nous le devons. Sans eux, nous le répétons, nous ne serions rien et, probablement, nous ne serions pas fidèles sur tous les points de notre Credo. La fermeté de notre Père a été puisée dans son obéissance à Dieu et à son Église. Sa Foi est un trésor pour notre Famille Missionnaire et pour vous, nos amis. Mère Marie-Augusta, comme la Vierge Marie, offrait ses souffrances unies à la Passion de Jésus pour que l’apostolat du Père soit fécond. St Jean-Paul II a dit que la mission maternelle de Marie a précédé la mission apostolique des apôtres. Nos Père et Mère, nous en sommes convaincus, sont les porteurs de notre charisme. Ils agissent invisiblement pour que nous soyons forts pour continuer leur mission et pour que tous ceux que nous accueillons puissent être éclairés.

Les temps sont difficiles. Nous souffrons de la crise de l’Église, nous pouvons avoir bien des soucis du fait de notre travail, d’autres difficultés financières ou de santé, demandons à Notre-Dame des Neiges la grâce de ne jamais nous décourager. Ne soyons pas étonnés d’être tentés contre la Foi. Ne soyons pas étonnés de devoir mener le combat de la Foi, redisons souvent alors, avec Saint Paul, notre « scio cui credidi ».

Jésus nous a promis d’être tous les jours avec nous. La Foi, redisons-le, n’est pas un sentiment : « je sens que Jésus m’aime ». La Foi n’est pas une opinion : « je pense qu’il y a un Dieu et qu’il y a peut-être quelque chose après cette vie ». La Foi est certitude : « je sais ». Cette certitude se fonde sur Jésus, le Fils unique de Dieu, qui s’est fait homme, qui est mort pour notre salut et qui m’aime. Je sais en qui j’ai cru ! A la fin de notre vie, Jésus ne nous demandera pas si nous avons reçu beaucoup de grâces de consolation, si nous avons senti qu’Il nous aimait, mais si nous avons cru en son Amour miséricordieux et si nous avons été fidèles.

Jésus veut faire grandir votre Foi. Il sait qu’il n’est pas facile en nos temps de vivre l’esprit de famille que Dieu veut. Mais Il est là ! Il veut vous aider à faire confiance à l’Église, à obéir dans la confiance et l’amour au Magistère universel de l’Église qui ne nous impose pas des fardeaux insupportables mais qui nous donne la lumière infaillible pour éclairer votre Foi et connaître le vrai Bonheur en vous aimant amoureusement.

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