Nos raisons de croire
WE Jeunes à Saint Pierre de Colombier : "Dieu n'est pas mort !"
2e enseignement (Fr. Joseph)
Quelques raisons de croire en Dieu tel que nous le donne Jésus
[ NB : Le 1er enseignement (le danger de l'humanisme athée) est disponible ici !
Le 3e enseignement (Les raisons de croire et le témoignage de la vie personnelle) est disponible ici ! ]
Introduction
Pour parler des raisons de croire, nous allons relever quelques objections contre la foi ou contre l’Eglise et les retourner en montrant l’excellence merveilleuse de la foi chrétienne.
Nous parlerons d’abord du scandale du mal qui semble s’opposer à l’existence d’un Dieu bon, et nous verrons que la foi chrétienne ouvre des perspectives inouïes qui nous engagent à faire triompher le bien.
Puis nous parlerons de la critique faite à l’Eglise de ne pas valoriser la femme, en particulier en réservant le sacrement de l’ordre aux hommes, ce qui s’opposerait à la modernité qui veut l’égalité homme femmes. Nous verrons que l’Eglise à une très haute idée de la vocation de la femme, ce qui constitue pour les femmes un appel pressant à répondre à cette vocation.
Enfin nous parlerons de la conception chrétienne du rapport entre pouvoir politique et autorité religieuse. Et nous verrons que la conception chrétienne est le meilleur rempart contre le totalitarisme
I. LE SCANDALE DU MAL
La présence du mal est parfois cause de l’athéisme
On dit : Soit Dieu est bon mais pas tout-puissant, soit il est tout-puissant mais il n’est pas bon
On se demande comment Dieu peut-il permettre tant de souffrance, tant d’injustice, tant d’innocents qui souffrent ?
Faisons une remarque en passant qui nous servira un peu plus loin : ces questions sont le signe qu’il y a au cœur de l’homme une exigence de justice, une exigence de bonheur qu’il ne crée pas lui-même. Il y a là une exigence qui est plus grande que l’homme et qui s’impose à lui.
A cause de cela, on peut rejeter Dieu et l’on prône l’athéisme.
1- La solution de l’athéisme
Puisque Dieu n’est pas le remède du mal, on va demander à l’homme d’y porter lui-même remède. Voyons ce qu’on proposé divers athéismes, celui de la révolution française, celui du nazisme, celui du marxisme et celui du libéralisme occidental.
La révolution française : Elle écarte Dieu et prône l’homme en rendant même un culte à la déesse raison. Un de principes de la révolution française es que la loi propulguée par l’homme est souveraine. De plus on peut penser que la loi votée par la majorité ira plutôt dans le sens du bien au moins du plus grand nombre.
Or ce principe de la loi humaine souveraine conduit tout droit au totalitarisme, car si la loi humaine est absolument souveraine, non soumise à une régulation supérieure, rien ne peut arrêter les prétentions d’un Etat. L’expression la plus abominable de ce totalitarisme est peut-être que, en 1793, la France ait voté l’extermination d’un peuple (les Vendéens) sous prétexte que ce peuple était mauvais car ennemi de la liberté. Chose incroyable, cette loi n’est toujours pas abrogée. De plus la France est le seul Etat dans l’histoire de l’humanité à avoir voté une telle loi. D’autres pays ont commis des génocides, mais aucun n’a voté une loi commandant un génocide !
Le nazisme : Benoît XVI a bien relevé le fait qu’Hitler est venu au pouvoir par voie démocratique.
On a voulu une belle race, la race arienne, on a sélectionné qui devait procréer, on a voulu exterminer les juifs.
Le communisme marxiste : il s’est vanté de son athéisme, qualifiant la religion d’opium du peuple, car promettant une consolation après la mort, elle empêcherait de se donner à améliorer le monde présent. On a donc voulu instaurer la dictature du prolétariat !
Il y a bien eu une dictature, pas celle du prolétariat, mais elle a été terrible avec des effets peut-être pires que le nazisme car le communisme a duré plus longtemps et il dure encore en certains pays, et car il a fait beaucoup plus de victimes. Des peuples ont été déportés ou éliminés par divers procédés comme la famine ; le goulag a fait un nombre incroyables de victimes et dans les pires conditions ; on a bafoué les droits les plus fondamentaux de la personne humaine (droit d’entreprise, droit à la propriété privée qui est importante précisément pour entreprendre, droit à la liberté religieuse)
Le libéralisme
Il veut s’affranchir de toute loi morale et donc de Dieu. Il prône le relativisme où tout se vaut, où il n’y a plus de vérité, à moins que l’on estime que chacun a sa vérité, ce qui serait une garantie de la liberté totale de l’homme.
Or de façon paradoxale, cette prétendue liberté conduit, selon l’expression Benoît XVI, à la dictature du relativisme. Un exemple de cette dictature est que l’on n’a plus le droit de proposer une alternative à l’avortement car cela est jugé comme entrave à l’avortement. Il est remarquable et contradictoire que l’on prône la liberté d’expression, mais que l’on interdise de dire que l’on est contre l’avortement !
En fait la dictature du relativisme consiste à dire que l’on a le droit de tout penser et de tout dire, sauf qu’il y a une vérité plus grande que l’homme. Or nous avons vu qu’il y a une telle vérité : on a vu l’exigence de justice qui fait s’insurger contre le triomphe et l’arrogance du mal.
On retrouve en cela la pensée de Nietzsche qui prône le surhomme qui s’impose aux autres et les écrase. Nietzsche a méprisé l’humilité, le secours des pauvres, car il ne voyait en cela qu’une façon pour les faibles de palier à leur impuissance.
Conclusion – Transition
- On rejette Dieu à cause du mal, mais si on le rejette, c’est encore pire.
- Pourtant la souffrance est là, le mal est là, l’injustice est là. On peut se révolter, on peut le mépriser sombrer dans l’indifférence, mais c’est là. Alors que faire ?
- Regardons de plus près ce que proposent les religions
2- Ce que proposent les diverses religions face au scandale du mal
L’hindouisme
Ceux qui ont fréquenté les religions hindous ont été frappés par l’indifférence face à la souffrance. Avec la croyance en la réincarnation, on estime que celui qui est dans la misère le doit à une vie antérieure mauvaise : il n’y a donc pas à le secourir.
Une telle conception est inacceptable, elle ne fait qu’enfoncer l’innocent qui souffre en le chargeant en plus d’une culpabilité dont il ne peut se souvenir, précisément car elle serait due à une vie antérieure
L’Islam
- Pour l’Islam, Allah est avec le plus fort : c’est une religion de domination
- On n’a rien ou très peu de choses sur le sens de la souffrance
- Peut-être a-t-on un Dieu qui va sauver celui qui se confie en Lui, et encore ce n’est pas sûr, car plus d’un musulman est tourmenté par la question du salut.
- Un chemin sûr pour avoir le salut est de mourir au Djiad : « ceux qui seront tués dans le chemin d’Allah, Il ne rendra jamais vaines leurs actions. » (47,4)
3- La splendeur de la foi chrétienne
- Nous apprenons que Dieu a créé l’homme libre et qu’il respecte cette liberté non seulement pour les bonnes choses, mais aussi pour les mauvaises jusque dans leurs conséquences les plus dramatiques. Ces conséquences concernent non seulement sur le pécheur, mais aussi sur les victimes du pécheur.
La liberté n’est pas illusoire ; elle est un don réel. Dieu ne revient pas sur le don de la liberté, Il ne fait pas un miracle pour empêcher les mauvaises conséquences chaque fois que l’on use mal de notre liberté.
On a alors envie de dire à Dieu : Que faites-vous ? Cela ne vous fait rien !
Quelle est la réponse de Dieu ?
- La réponse de Dieu est d’abord qu’Il souffre quand nous faisons le mal et qu’il se réjouit quand nous faisons le bien. La parabole de l’enfant prodigue en Luc 15, le montre bien : le père souffre quand son fils mène une vie de débauche et Il l’attend, puis Il se réjouit quand son fils se repent.
- La souffrance de Dieu a son expression la plus extraordinaire, sur la Croix. On peut dire que Dieu s’est fait Lui-même victime du mal dont les créatures sont responsables ! Dieu s’est exposé à la méchanceté des hommes ! Qui aurait pu imaginer une chose pareille ?
- Sur la croix, Jésus renverse l’engrenage infernal du mal
A la place de la haine il met l’amour (Jn 15 : il n’y a pas de lus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime), à la place de la vengeance il met le pardon (Luc 23 : Père pardonne-leur), à la place de l’orgueil il met l’humilité (Phil 2 : Il s’est abaissé jusqu’à la mort sur la croix), à la place de la désobéissance l’obéissance aimante et confiante (Mt 26 : non pas ma volonté mais la tienne), à la place de l’égoïsme jouisseur qui va parfois jusqu’à l’autodestruction pourvu que l’on jouisse il met l’épuisement, la flagellation, etc.
- En Jésus, nous voyons l’innocence divine qui remporte une victoire époustouflante sur la culpabilité
Cela apparaît de façon bouleversante dans l’Evangile selon s.Luc : 3 fois Jésus et déclaré innocent par Pilate, puis l’innocent prie pour ceux qui le crucifie : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » et un larron qui se reconnaît coupable supplie l’innocent (Lc 23 : il proclame que Jésus n’a rien fait de mal et li demande : « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume »). Il est important de noter que le coupable a une grande confiance en la prière de l’innocent !
Puis quand Jésus meurt, le centurion proclame l’innocence de Jésus (Lc 23 : Réellement cet homme état juste) et le foules s’en retournent en se frappant la poitrine. On voit là comment la souffrance de Dieu innocent touche les cœurs et les convertit.
On peut aussi se demander : Que nous dit Dieu ?
Il nous dit : (Lc 9, 23 : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. »
- Jésus nous appelle à marcher à sa suite pour vaincre avec lui la puissance du mal. D’autre part, il nous donne la force de le faire car dit-il, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire (cf. Jn 15,5)
Il nous appelle à pardonner, à aimer, à être humble, à obéir à Dieu, à une certaine ascèse.
Cette réponse de Jésus au scandale du mal est absolument sublime ; elle dépasse tout ce que l’homme aurait pu concevoir. Le Dieu chrétien est un Dieu d’amour extraordinaire.
Les musulmans sont scandalisés par la foi chrétienne en un Dieu fait homme et en un Dieu qui souffre. Pour eux, il est totalement inconcevable qu’un Dieu semble vaincu, cela est un non sens et même un blasphème. Mais précisément, ce qui les scandalise fait notre fierté et montre l’excellence incomparable de la révélation chrétienne
II. LA DIGNITÉ DE LA FEMME
L’époque moderne est très sensible à la question de la dignité de la femme, de sa promotion à tous les niveaux de la société.
Il n’est pas rare que l’on reproche à l’Eglise de ne lui accorder qu’une position seconde, par exemple avec le sacrement de l’Ordre réservé aux hommes.
En lien avec cette question, on reproche souvent à l’Eglise une conception rigide à cause de l’indissolubilité du mariage qui empêcherait de refaire sa vie.
Nous allons voir que la foi chrétienne est la meilleure garantie de la vraie promotion de la femme.
1- Que propose l’athéisme moderne ?
Il propose une libération et une émancipation de la femme
- Cela est surtout vu au niveau sexuel et se concrétise entre autre par la contraception, l’avortement.
- Or il faut savoir que la contraception est beaucoup plus pour la satisfaction de l’homme que pour celle de la femme, elle est très souvent un asservissement de la femme dont les rythmes biologiques sont bafoués. Cela conduit à la pornographie où c’est surtout la femme qui est exploitée.
- On retrouve là les cultes païens où il y avait des prêtresses, en fait de la prostitution sacrée !
- A propos de l’avortement, on parle aussi du droit de la femme à disposer de son corps. C’est là un mensonge de première classe, car n’importe quel biologiste peut dire que les cellules de l’embryon ont un patrimoine génétique différent des cellules de la femme. On trouve ici une application très incisive de la parole de Jésus à propos du démon : « Depuis le commencement, il a été un meurtrier… Il est menteur et père du mensonge » (Jn 8,44) : On tue un enfant et l’on ment en disant que c’est le corps de la femme. Il faut ajouter à cela la souffrance lancinante des femmes qui ont eu recours à l’avortement et dont il est quasi interdit de parler sous peine d’être un affreux anti IVG. Ce faisant on ajoute encore à la cruauté vis-à-vis des femmes en les laissant seules avec leur souffrance.
- On veut une émancipation qui est conçue comme un calque de l’homme : on veut les mêmes conditions de travail, la même rentabilité, production, … Or ce sont là des valeurs plus masculines, disons bien plus et non pas exclusivement
Ce qui est plus proprement féminin est presque évacué : attention à la personne, faire grandir la personne, mettre de l’humanité
2- Que propose l’Islam ?
- La femme vaut exactement la moitié d’un homme : « Les hommes sont supérieurs aux femmes à cause des qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-ci au-dessus de celles-là » (4, 34)
« Dieu vous ordonne d’attribuer au garçon une part égale à celle de deux filles » (4, 11).
- Le témoignage d’une femme est inférieur à celui d’un homme : « Demandez le témoignage de deux témoins parmi vos hommes. Si vous ne trouvez pas deux hommes, choisissez un homme et deux femmes, parmi ceux que vous agréez comme témoins » (2, 282).
- Le mariage est surtout vu sous l’angle sexuel et, bien sûr, en fonction de l’homme. De toute façon il est clair que c’est l’homme qui domine : « Admonestez celles dont vous craignez l’infidélité ; reléguez-les dans des chambres à part et frappez-les » (4, 34).
- La polygamie : 4 femmes sont permises. Il est prescrit à l’homme de les aimer toute de la même manière, mais un verset du coran dit aussi que c’est impossible, c’est pourquoi certains Etats musulmans interdisent la polygamie. De plus cela ne concerne que les musulmanes, car l’homme peut faire ce qu’il veut avec ses esclaves et les « autres » : ce n’est pas un péché.
3- Que dit la foi chrétienne sur la mariage ?
- Quand Dieu crée l’homme et la femme, Adam a un cri d’admiration : « Ce coup-ci voici l’os de mes os, la chair de ma chair ! » (Gn 2, 23,) Mais cela n’a pas duré.
- En effet, après le Péché originel, Dieu dit à la femme : « L’homme dominera sur toi ». Il faut alors bien noter que cette domination est conséquence du péché. La Révélation judéo-chrétienne reconnaît que cette domination existe, il ne s’agit pas de la nier. Le problème est donc réel.
Alors vient la question de savoir si l’on peut ou non en sortir.
Pour répondre regardons d’abord ce que Jésus a dit à propos du mariage
- On a demandé à Jésus s’il était permis à un homme de renvoyer sa femme (Mt 19 et Mc 10). Remarquons que cette question est en fonction de l’homme et est une de façons dont l’homme domine la femme. Ceux qui posent cette question se réclament de Moïse qui avait donné des règles pour répudier. On peut être scandalisé par les règes données par Moïse, mais il faut alors remarquer qu’elles étaient une limite à l’arbitraire de la domination : en effet un homme ayant répudié sa femme ne pouvait lus la reprendre si entre temps, un autre homme l’avait prise puis répudiée à son tour.
Or Jésus répond que les concessions de Moïse étaient du, dit Jésus « à la dureté de votre cœur » et il proclame l’indissolubilité du mariage : celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre est adultère, celui qui épouse une renvoyée est adultère (Lc 16). Jésus se réfère à l’origine, c’est-à-dire à la création avant le péché originel et il proclame qu’avec le mariage, l’homme et la femme ne sont plus deux mais un et, ajoute Jésus : Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni.
Ce que dit Jésus s’oppose radicalement à la domination de la femme par l’homme et entraîne une vraie égalité entre l’homme et la femme.
On va dire que cela est très beau mais impossible. On peut répondre en citant saint Paul qui montre comment Jésus a vraiment sanctifié et transformé le mariage
S Paul écrit : « Par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres ; les femmes, à leur mari, comme au Seigneur Jésus ; Vous, les hommes, aimez votre femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Église, il s’est livré lui-même pour elle » (Eph 5, 21…25)
Saint Paul appelle d’abord à la soumission mutuelle, donc à la soumission de l’homme à la femme et de la femme à l’homme. S’obéir mutuellement dans la confiance est un très bel acte d’amour. Puis il appelle les femmes à être soumise à leurs maris, ce qui ne se comprend qu’avec l’appel des hommes à aimer leurs femmes comme le Christ a aimé l’Eglise et s’est sacrifié pour elle. En bref, la source de l’amour conjugal est désormais la croix où Jésus a vécu le plus grand amour en donnant sa vie pour nous (cf. Jn 15,13 : Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime)
- Nos fondateurs ont développé une spiritualité du mariage qui s’accorde totalement à la volonté de Jésus en encourageant les époux à vivre cette devise : « Rien l’un sans l’autre »
L’indissolubilité du mariage dans l’Eglise
L’indissolubilité du mariage n’est stricte que dans l’Eglise catholique, plus que chez les orthodoxes ou chez les protestants. On critique l’Eglise à ce sujet. Mais ce qui est ainsi critiqué devient notre fierté quand on en comprend la signification et la beauté. Redisons-le,l’indissolubilité du mariage est motivée par :
- le respect envers la femme qui est reconnue comme absolument égale à l’homme et ne doit pas être dominée par lui.
- la foi en la possibilité de l’amour. C’est là un pari très audacieux, mais ce pari est possible parce que nous croyons en la grâce du Christ.
4- La Sainte Vierge et la dignité de la femme
Un petit fait éclairant : un jour une femme protestante confie à un prêtre qu’elle apprécie la façon dont la femme est prise en considération dans l’Eglise catholique, plus que chez les protestants. Le prêtre exprime son étonnement, car les protestants ont des pasteurs femme tandis que les prêtres sont tous des hommes. La protestante a répondu : « Oui, mais vous avez la Vierge Marie ! »
- De fait la Ste Vierge est très honorée par les catholiques –et aussi par les orthodoxes–, ils l’honorent comme leur mère, ils ont une vraie affection filiale envers elle, ils font de processions, des pèlerinages en son honneur, ils prient le chapelet.
Certains font parfois des reproches à l’Eglise à cause de cette dévotion, mais on peut répondre que c’est là un signe très éloquent de ce que la femme doit apporter au monde et à l’Eglise.
Mais quelle est la mission spécifique de la femme ? Répondons avec Jean Paul II
- Jean Paul II a été et demeurera le grand pape marial. Sa devise « Totus tuus » exprimait sa confiance filiale envers Notre Dame.
Lors de son dernier pèlerinage hors d’Italie, c’était à Lourdes en 2004, il a demandé aux femmes d’être « sentinelles de l’invisible ». Dans Mulieris dignitatem, n. 30, il a aussi dit que Dieu confie l'homme, l'être humain, [à la femme] d'une manière spécifique. Naturellement, Dieu confie tout homme à tous et à chacun. Toutefois cela concerne la femme d'une façon spécifique _ précisément en raison de sa féminité _ et cela détermine en particulier sa vocation.
Cela signifie entre autre, que la femme doit être sentinelle de l’enfant qui, dans le sein de sa mère, ne se voit pas. Elle doit rappeler sans cesse à l’homme que l’efficacité, la rentabilité, la force sont des faits visibles, mais qu’ils ne font pas tout ; la femme doit développer le cœur, elle doit mettre de l’humanité en toute chose. L’homme a absolument besoin de la femme pour être plus humain. Donc la femme a mieux à faire que d’ambitionner avant tout le pouvoir ou l’efficacité.
- Les femmes ne sont pas ordonnées prêtre et elles ne le seront jamais. Cette différence n’a rien à voir avec un manque de considération de la femme, mais c’est le signe que la femme doit apporter autre chose à l’Eglise. Il ne faut pas oublier que l’Eglise est l’Epouse du Christ et que, selon l’expression reprise par Jean Paul II, l’Eglise est mariale avant d’être pétrinienne, qu’elle doit enfanter pour la vie éternelle. Ce serait un grand appauvrissement si, en ouvrant le sacerdoce aux femmes, on privait l’Eglise de la spécificité de la vocation féminine.
La Vierge Marie est le modèle de la femme authentique et de ce que la femme peut apporter à l’Eglise et au monde.
III. DIEU ET CÉSAR
Un autre point important est la claire distinction entre le pouvoir politique et l’autorité religieuse. Cette distinction est la meilleure garantie contre le totalitarisme ; elle est essentielle à la dignité de chaque personne humaine.
En effet, si chaque être humain est reconnu comme ayant une dimension religieuse, comme devant d’abord se référer à Dieu, l’Etat ne peut le dominer radicalement. L’Etat est pour la terre et il disparaîtra, tandis que chaque personne humaine, même la plus petite et la plus faible, est vouée à un destinée éternelle.
C’est pour cette raison que es régimes totalitaires n’aiment pas les religions en général et surtout n’aiment pas la religion chrétienne.
Voyons quels sont les différentes façons de voir cette question
- On connaît bien ce passage de l’évangile où Jésus dit : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22,21 ; Mc 12, Lc 20). Il y a là une distinction très claire entre l’autorité religieuse et l’autorité politique. Il est un fait aussi que pour l’évangélisation, Jésus n’a jamais fait appel au pouvoir politique, mais il a envoyé ses disciples comme des brebis au milieu des loups.
Or cette distinction entre le religieux et le politique est vraiment propre à Jésus. Elle n’existait pour ainsi dire pas avant lui et elle ne demeure que là où l’esprit chrétien joue comme un ferment.
Dans l’antiquité on mélange les deux. On divinisait les empereurs ou les rois. Du moins le chef politique était aussi chef religieux.
Chez les juifs, même s’il faudrait un peu nuancer, il y a de grands liens entre le politique et le religieux
Dans l’Islam il n’y a pas de distinction entre le temporel et le spirituel, c’est d’ailleurs une des raisons majeures qui empêche une vraie intégration des musulmans dans la société européenne.
Dans l’athéisme moderne qui découle de la révolution française, on en arrive à de nouveau mélanger le politique et le religieux.
- Cela se voit dans le fait que l’on s’en prend à la liberté de conscience (ainsi l’Etat se veut maître des consciences, alors que la conscience est le lieu sacré de la rencontre de l’homme avec Dieu).
- Un autre signe réside dans les entraves à l’école libre confessionnelle (l’Etat estime avoir la responsabilité première de l’éducation, il veut passer avant les parents. Ainsi il impose une vision de l’homme et prône ce que l’on peut paradoxalement appeler la religion athée).
Citons Vincent Peillon dans la Révolution n’est pas terminée :
« C’est à elle [l’école] qu’il revient de briser ce cercle [les déterminismes], de produire cette auto-institution, d’être la matrice qui engendre en permanence des républicains pour faire la République, République préservée, république pure, république hors du temps au sein de la République réelle, l’école doit opérer ce miracle de l’engendrement par lequel l’enfant, dépouillé de toutes ses attaches pré-républicaines, va s’élever jusqu’à devenir le citoyen, sujet autonome. C’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle Eglise, avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la Loi. La société républicaine et laïque n’a pas d’autre choix que de « s’enseigner elle-même »
Dans le christianisme la distinction entre Dieu et César est essentielle. Mais cela est surtout vrai dans le catholicisme
Car les orthodoxes ont une tradition d’inféodation à l’Etat (cela est lié à l’histoire, car le patriarche de Constantinople a pris de l’importance en raison du fait que l’empereur y résidait. Mais cela a eu pour contrepartie une certaine mainmise de l’empereur sur les affaires religieuses). De plus les églises étant autocéphales et donc assez indépendantes dans chaque pays, elles ont du mal à prendre de la distance vis-à-vis de l’autorité politique.
Chez les protestants, Luther s’est énormément appuyé sur l’autorité des princes pour répandre le protestantisme, et cela marque aussi toute l’histoire des protestants
Chez les catholiques, l’autorité religieuse du pape est concerne les catholiques du monde entier. Cela aide les églises locales à être pus libres vis-à-vis de l’autorité politique. Il est vrai que l’histoire de l’Eglise catholique est aussi marquée par un certain nombre d’interférences entre le politique et le religieux avec certains excès, mais l’orientation générale est nettement la claire distinction entre pouvoir politique et autorité religieuse.
Ceci nous montre que le christianisme, en distinguant clairement Dieu et César, est vraiment à la pointe pour lutter contre le totalitarisme ; il est en ce sens un grand promoteur de la dignité inaliénable de chaque personne et de la liberté de conscience de chaque homme qui à droit à ne pas recevoir de contraintes politiques extérieures.
CONCLUSION
Toutes ces approches sur le scandale du mal, sur l’authentique dignité de la femme, sur la dignité de chaque personne qui transcende l’Etat, tout cela est un signe que l’homme est fait pour quelque chose de très grand.
On peut résumer ainsi les grandes preuves de l’existence de Dieu basées sur l’attention profonde à ce qu’est l’homme :
L’homme est fait pour l’amour, un amour fort généreux et définitif.
Or il ne peut y arriver par lui-même, il ne peut garantir qu’il aimera toujours,
Cependant il ne peut renoncer à cette exigence d’amour sans renoncer à son humanité
L’homme est fait pour le bonheur, un bonheur total et absolu, …
Or il ne peut y arriver pleinement ni en offrir une garantie absolue
Cependant il ne peut renoncer à cette exigence de bonheur sans renoncer à son humanité
On peut multiplier ainsi les points de vue. Il en ressort que l’homme a une aspiration vers l’absolu, mais il ne peut la réaliser par lui-même, il ne peut non plus y renoncer sans se renier lui-même.
Finalement seul Dieu peut combler pleinement l’homme.
Citons Benoît XVI « Qu’est-ce que Jésus a vraiment apporté, s’il n’a pas apporté la paix dans le monde, le bien être pour tous, un monde meilleur ? Qu’a-t-il apporté ? La réponse est très simple : Dieu. Il a apporté Dieu… Jésus a apporté Dieu et avec lui la vérité sur notre origine et notre destinée ; la foi, l’espérance et l’amour. Seule la dureté de notre cœur nous fait considérer que c’est peu de chose. » (Jésus de Nazareth, tom 1, page 63-64)